Comment bien écouter - Plutarque
Commentaire de texte : Comment bien écouter - Plutarque. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar kartine • 21 Novembre 2021 • Commentaire de texte • 573 Mots (3 Pages) • 410 Vues
Comment bien écouter est un texte de Plutarque, un philosophe, moraliste et penseur ayant vécu de 46 à 125 dans la Rome Antique. Ce texte fait partie de ses œuvres moralistes dont le thème est, ici, les différents obstacles pouvant empêcher la divulgation de la vérité. Il nous permet donc de répondre à une question bien spécifique qui est : L’orateur est-il le seul obstacle à la vérité ?
Pour répondre à cette question, il faut analyser comment l’auditeur reçoit le discours de l’orateur puis son comportement face à celui.
L’obstacle premier à la vérité est, en dehors du contenu des propos de l’orateur lui-même, la réaction de l‘auditeur face à celui-ci. Plutarque nous expose ainsi à travers ce texte les raisons pouvant pousser un auditeur à réfuter catégoriquement la vérité qui lui présentée, quitte à rester dans l’ignorance et le mensonge. Lors d’un discours, chaque auditeur reçoit ce dernier d’une façon propre à lui-même, en fonction de ses croyances et aprioris. Il arrive cependant qu’un d’eux rejette des arguments pourtant pertinents en se laissant aveugler par ses sentiments, sa jalousie entre autre, les laissant prendre le pas sur la raison. Comme l’écrit ici Plutarque, « ce sentiment lui rend odieux et insupportables des discours qui pourraient lui être infiniment utiles ». Ainsi, selon la classification des âmes faite par Platon, seul un auditeur à l’esprit ouvert et dont l’âme serait rationnelle pourrait accepter la vérité sans y faire obstacle. On peut ici citer l’auteur lorsqu’il avance que « la rivalité accompagnée de jalousie et de mauvaise volonté secrète » est l’obstacle le plus problématique à la vérité car elle s’oppose à toute forme de bien, et donc de raison.
Une des autres raisons pouvant faire obstacle à la liberté est donc le manque d’humilité de l’auditeur. Celui-ci, gagné par la jalousie, rejette immédiatement chaque discours prononcé par l’orateur et ne prend plus la peine de l’écouter, se focalisant uniquement sur son propre désir de lui être supérieur. Comme le dit Plutarque, il ira jusqu’à « examiner sa propre capacité, la comparant avec le talent de celui qui parle ». Le danger exposé par l’auteur est donc que l’auditeur se focalise seulement sur la faculté de l’orateur à le séduire et non à le convaincre, délaissant sa recherche de la vérité. Il aura alors, selon Plutarque, deux réactions possibles. La première sera de chercher à trouver une faille dans le discours de l’orateur. S’il ne trouve rien, sa seconde réaction sera de « comparer l’orateur à des plus jeunes que lui, qui se sont exercés sur le même sujet, et l’ont, selon lui, traité d’une manière bien supérieure. »
Ces réactions faisant obstacles à la vérité ont, par exemple, été également étudiées par Schopenhauer dans son œuvre littéraire L’art d’avoir toujours raison où il annonce en tant que stratagème ultime l’action de ridiculiser son adversaire. Ce stratagème étant utilisé par dans ce texte par l’auditeur contre l’orateur lui exposant la vérité.
Par conséquent, l’orateur n’est donc pas le seul obstacle à la vérité, les auditeurs ayant des aprioris liés à de la jalousie, envie ou encore mauvaise volonté forment selon Plutarque l’obstacle le plus dangereux. Même si l’orateur expose une vérité pendant son discours, seul son auditeur pourra, s’il le souhaite l’accepter ou au contraire la rejeter et avec elle tous ses arguments.
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