« Faute avouée est à moitié pardonnée »
Dissertation : « Faute avouée est à moitié pardonnée ». Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Floriane Cornil • 3 Février 2017 • Dissertation • 1 748 Mots (7 Pages) • 4 066 Vues
Quels que soient nos choix, quels que soient nos réactions et nos actes, il n’est d’autre possibilité que d’en accepter les conséquences. En effet, l’Homme commet et est victime de toutes sortes de fautes, plus ou moins grave, au cours de son existence. Pourtant, l’Homme a le devoir de passer outre sa culpabilité ou sa souffrance, afin de jouir pleinement d’une vie sans remord. Mais le pardon n’est pas chose facile, qu’il soit adressé à soi-même ou à autrui, car la faute commise par l’un entraîne naturellement le ressentiment de celui qui paie les conséquences du forfait. Le sentiment qui naît à la suite du préjudice est proportionnel à la nature de celui-ci ainsi qu’à l’intentionnalité ou non du fautif, ce qui complique d’autant plus l’acceptation et le pardon. Celui-ci consiste donc, à dépasser une certaine logique naturelle afin de préserver la paix civile. De ce fait, la notion de pardon est une notion fondamentale pour notre société, car il s’agit d’agir avec indulgence, de ne pas tenir rigueur à autrui de sa faute malgré son ressenti. Le fait de pardonner permet à l’Homme de ne pas se complaire dans la vengeance, la rancœur… Finalement ces sentiments l’empêcheraient d’évoluer pleinement et le réduiraient à l’état de bête, de sauvage par ses instincts primitifs et brutaux.
Ce qui nous amène à nous intéresser au célèbre adage « faute avouée est à moitié pardonnée ». En effet, une faute est un manquement aux règles, à la loi, à la morale, plus précisément ; c’est un manquement à n’importe quelles règles imposées à l’Homme, y compris celles qu’ils s’imposent lui-même. Selon cet adage, le meilleur moyen de se faire pardonner est d'avouer sa faute. Une faute cachée se double d'un mensonge alors qu'un aveu est un témoignage d'honnêteté. Nous sommes donc en droit de nous demander si l’admission de nos péchés, quelques soit leur gravité, entraine le pardon, ou comprendre, au contraire, que le fait d’admettre nos erreurs ne joue qu’un rôle infime sur la voie de l’acceptation et du pardon. Pour répondre à cette question, nous nous demanderons tout d’abord si l’Homme possède la faculté de tout pardonner, puis nous nous intéresserons à l’existence de certaines fautes qui, du fait de leur nature, sont impardonnables même après l’admission de celles-ci, enfin nous nuancerons notre analyse en nous rapportant à certaines fautes qui, en dépit de leur gravité, sont tout de même comprises et pardonnées.
Il semble que l’Homme ait acquis la faculté de tout pardonner car « l’erreur est humaine, [et] persévérer est diabolique » selon Sénèque, de ce fait, toute erreur mérite pardon. En effet, l’Homme, depuis sa plus tendre enfance, commet des erreurs plus ou moins grave qui lui permettent de s’améliorer et de comprendre le monde dans lequel il évolue. L’enfant, en se faisant gronder par ses parents, comprend que ce qu’il a fait est une faute qu’il ne faut pas réitérer sous peine d’être punit plus sévèrement. Si celui-ci suit les recommandations de ses parents, alors il acquerra une grande maturité et réussira à rentrer dans les bornes que fixe la société. Si l’Homme n’avait jamais commis d’erreur, celui-ci n’aurait jamais pu prétendre être ce qu’il est à présent et acquérir certaines facultés propres à l’Homme. L’écrivain Gemma Malley résume parfaitement cette idée lorsqu’elle dit que « nous commettons tous des erreurs. [Et] Sans elles nous n’apprendrions jamais rien ». La plus grosse erreur que l’Homme puisse commettre est de faire deux fois la même faute, de persister dans sa bêtise alors qu’il sait pertinemment que c’est une erreur.
Selon Sénèque, « persévérer est diabolique », en effet, si un Homme essaye de voler un quelconque objet alors il commettra une faute grave, mais ce qui serait encore plus grave serait qu’il recommence malgré les avertissements d’autrui. Cela voudrait dire qu’il se complait dans la délinquance, son attitude est donc qualifiée de « diabolique » car il défie les lois et persévère dans sa bêtise. Bêtise qui ne le mènera nulle part si ce n’est vers le chemin du banditisme.
De plus, chaque acte étant irréversible, il nous est impossible de remonter le temps et d’effacer le mal qui a été fait. Tout ce que l’Homme peut faire, c’est pardonner et oublier, même si cette blessure sera marquée à l’encre indélébile dans sa mémoire, même s’il lui est impossible d’oublier… il doit aller de l’avant et ne pas rester attacher aux erreurs du passés car celles-ci le détruiraient. Ainsi, si l’Homme n’était pas en mesure de pardonner, c'est-à-dire de s’engager dans l’avenir sans rancœur ni haine pour poursuivre ses relations, la paix humaine serait impossible.
Mais l’Homme est-il encore capable de tout pardonner lorsqu’il est question d’un crime dépassant l’entendement humain, lorsqu’il s’agit d’être face à la barbarie ?
On peut, de ce fait, comprendre que cette faculté possède des limites qui laissent place à l’impardonnable, que les Hommes ont qualifié de crime contre l’humanité ou de terrorisme. Il s’agit d’acte dont la portée dépasse la victime en tant qu’individu, parce que c’est toute la civilisation qui souffre de la barbarie dont il est la question, laquelle n’est qu’un retour en arrière dans l’échelle de l’évolution. De plus, l’Homme ne peut pardonner que ce qu’il comprend, mais comment pourrait-il comprendre un crime
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