Être libre et être soumis à des lois est-il incompatible ?

En observant le monde animal, nous pouvons venir à dire que les animaux semblent plus libres que les hommes car le sentiment de liberté, souvent ressentis lorsqu’un individu peut faire tout ce dont il a envie et suivre ses désirs, est décrit comme manquant à la société humaine par certaines personnes. Ici, pour l’esprit humain complètement subjectif, la différence la plus marquante entre le monde animal et la société humaine est la présence de lois juridiques qui restreignent les hommes de manière plus importante que les lois naturelles qui s’appliquent au monde animal. Les lois apparaissent pour la plupart des individus comme des choses que l’on impose aux hommes et vient s’opposer avec le concept humain de la liberté. Mais est-il vraiment incompatible d’être libre et d’être soumis à des lois ? La liberté se définit la plupart du temps par l’absence de contraintes, par l’indépendance de l’homme dans ses choix, tandis que les lois, en général, sont présentées comme s’imposant aux hommes car obéissant à une autorité supérieure. Cependant, ils semblent aussi impossibles pour l’être humain d’échapper aux lois, et surtout le déterminisme naturel qui s’applique à toutes choses, à tous les êtres vivants. De plus, le problème de l’incompatibilité est que deux propositions soient irréalisables ensemble. La problématique qui se pose est donc la suivante : la liberté, c’est-à-dire le fait de pouvoir faire tout ce qu’on veut sans contraintes, est-elle vraiment incompatible avec le fait d’être soumis à des lois, qui semblent au premier abord s’imposer à nous sous forme de contraintes extérieures, ou bien, ne serait-ce pas la présence de lois, naturelles ou juridiques, qui permettrait de rendre possible la liberté, qui serait une condition d’obtention de la liberté, dans la mesure où il est impossible pour les êtres humains d’échapper au déterminisme naturel, et donc d’être complètement indépendants, mais il est possible de les exploiter pour avancer ? Nous verrons tout d’abord qu’être libre et soumis à des lois sont deux choses, à première vue, incompatibles. Nous évoquerons ensuite que la liberté n’est pas être indépendant, faire ce qui nous plaît, n’être soumis à rien. Nous verrons enfin qu’être soumis à des lois ne signifie pas être soumis à des choses qui s’imposent à nous sous la forme de contraintes extérieures.

Il semble qu’être libre et être soumis à des lois sont deux choses, à première vue, incompatibles.

Tout d’abord, la liberté c’est être indépendant : faire ce qui nous plaît, n’être soumis à rien. En effet, la liberté c’est être indépendant dans la mesure où être libre c’est avoir la capacité de choisir, de prendre des décisions, sans être pour autant soumis à d’autres causes que soi-même, que sa volonté propre. En ce sens, la liberté est le fait d’être la cause unique de nos actes, d’être le seul auteur de nos actions. C’est pourquoi la liberté nous donne une certaine indépendance : nous sommes le seul maître de nos actions, de nos décisions. Par exemple, au restaurant, nous avons le choix entre différents menus et nous serons les seuls à choisir ce que nous mangerons, ce qui nous plairait de manger. C’est cette définition de la liberté qu’appuie DESCARTES dans les Méditations métaphysiques dans lesquelles il dit que la « liberté consiste seulement en ce que nous pouvons faire une même chose ou ne la faire pas […] nous agissons de telle sorte que nous ne sentons point qu’aucune force extérieure nous y contraigne ». Cette vision cartésienne de la liberté que défend aussi SARTRE dans Situations lorsqu’il dit que « le concept de la liberté renfermait l’exigence d’une autonomie absolue ». Dans ces deux définitions , on retrouve bien l’idée d’une liberté qui est indépendance où nous seuls sommes acteurs de nos choix. Ainsi, la liberté c’est bien le fait d’être indépendant où nos actions ne sont influencées que par nous-mêmes, où nous pouvons faire ce que nous voulons, ce qui nous fait plaisir. Nous venons donc de définir ce qu’était la liberté mais qu’est-ce que le fait d’être soumis à des lois et en quoi est-ce incompatible avec le fait d’être libre ?

Or, être soumis à des lois c’est être soumis à des choses qui s’imposent à nous sous la forme de contraintes extérieures, c’est ne pas faire ce qui nous plaît. Effectivement, les lois, naturelles ou juridiques, s’imposent à nous sous la forme de contraintes extérieures car elles constituent des acteurs autres que nous-même dans notre vie, dans notre prise de décision. Elles nous empêchent, en tant qu’être humain, de faire tout ce qui nous plaît, ce que nous désirons. Elles nous limitent dans nos choix puisqu’elles nous contraignent à les respecter car les lois sont, par principe, toujours vraies et s'appliquent à tout le monde. De ce fait, nous sommes soumis à elles et, en être soumis, c’est en un sens ne pas faire ce qui nous plaît. Par exemple, les lois de l’attraction terrestre, la gravité, s’imposent à nous comme des contraintes extérieures qui nous empêchent de marcher sur les murs ou voler dans les nuages dès qu’on en a envie. Cette idée de contraintes auxquelles Nous sommes soumis contre notre gré, auxquelles on se doit d’obéir, des lois est reprise dans l’article 6 du Code Civil : « On ne peut déroger, par des conventions particulières, aux lois qui intéressent l’ordre public et les bonnes mœurs. », c’est-à-dire que nous sommes en un certain sens soumis à des lois juridiques qui vont alors être des acteurs dans nos choix. Se soumettre à des lois implique donc de se soumettre à des contraintes extérieures qui nous empêchent de faire ce qui nous plaît. Nous venons donc de voir les définitions de la liberté et d’être soumis à des lois et ce qu’elles impliquent, il semble alors que ces deux définitions sont incompatibles mais en quoi le sont-elles ?

Donc, être libres et être soumis à des lois, naturelles ou juridiques, sont deux idées incompatibles. En effet, si la liberté représente le fait d’être le seul acteur de ses actions, d’être indépendant, et que, être soumis à des lois, c’est être soumis à des causes extérieures qui s’imposent à nous, contre notre gré, alors être libre et être soumis à des lois semblent être deux idées incompatibles car, si le propre de la liberté c’est d’être la cause unique de ses choix, il semble qu’être soumis à des lois va à l’encontre-même de la liberté puisque les lois deviendraient elles-aussi des causes qui seraient extérieures à nous-même et nous ne serions plus la seule cause de nos actions. Par exemple, voler un quelque chose

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