La Distinction établie Par Descartes Entre L'homme Et L'animal à Son époque Est-elle Encore Valable Aujourd'hui

Monsieur,

À la lumière de mes lectures, je constate toute l’importance accordée à la raison au 17ième siècle. Le développement majeur de la science qui a suivi la révolution scientifique a permis un changement radical dans la perception de l’univers par l’homme, la Terre n’est plus le centre de l’univers. Cette découverte fait éclater les perceptions de la réalité et bouleverse le monde de la pensée en remettant en question l’autorité de l’Église et du passé. Tous ces éléments ont vraisemblablement permis une évolution en matière de connaissance en proposant deux approches opposées du monde, une scientifique et l’autre religieuse . La vérité ne correspond plus à une révélation divine, elle fait maintenant l’objet d’un examen critique par la raison, en référence à une démonstration rationnelle. C’est donc l’homme, en s’appuyant sur sa capacité de jugement qui réussit à distinguer le vrai du faux en se dissociant de l’opinion des autres .

Sachant que vous avez grandement contribué au développement de la pensée philosophique rationaliste en Occident, je me sens privilégié de pouvoir m’entretenir avec vous au sujet de la distinction que vous avez établie entre l’homme et l’animal. Vous n’êtes pas le premier à croire que la raison « est la seule chose qui nous rend homme et nous distingue des bêtes » puisque vous vous inscrivez dans la longue tradition philosophique du rationalisme. Selon vous, l’être humain est un pur esprit qui n’a pas besoin du corps pour penser et toutes ses capacités sont directement liées à l’existence de sa faculté rationnelle. De plus, l’être humain possède le don de la parole et s’il en est dépourvu il arrive à s’exprimer par des signes, c’est d’ailleurs ce que font les personnes muettes. Tandis que l’animal, lui, agit sous l’effet de nos pensées puisqu’il agit sous l’effet du conditionnement. Ainsi, il lui est possible d’exprimer ses émotions par le corps, mais il est incapable de les maîtriser puisqu’il n’a aucune pensée et ne peut communiquer comme l’homme. Vous êtes donc catégorique, en dépit de l’adéquation entre la mécanique du corps chez l’homme et l’animal, il est clair que selon vous, ce qui définit l’être humain, c’est sa capacité de raisonner.

Je crois que la distinction que vous avez établie entre l’homme et l’animal est encore valable aujourd’hui. L’être humain se distingue indubitablement de l’animal par sa conscience. Comme vous le savez, l’homme est en mesure de distinguer les bonnes des mauvaises actions puisqu’il est arrivé à établir une vision morale de ses actions et de celle des autres. Cependant, nos connaissances aujourd’hui plus approfondies révèlent que l’homme n’a jamais cessé de faire progresser cette vision en hissant la conscience humaine à l’universel. En établissant des codes de conduites, une charte des droits et libertés et en valorisant les comportements pacifiques, l’homme a réussi à démontrer un niveau supérieur de conscience en réussissant à réfréner ses pulsions ce qui est inexistant chez l’animal . Bien que les animaux présentent des caractères de moralité, pensons notamment au lion qui s’interdit toute cruauté gratuite envers ses subordonnés même s’il en était physiquement capable , ceux-ci n’ont pas

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