La distinction établie par Descartes entre l’homme et l’animal à son époque est-elle encore valable aujourd’hui?

Monsieur,

Vous n’êtes pas sans savoir que le 17e siècle, puisque l’on parle ici de votre époque, se définit, entre autres par le rôle fondamental accordé à la faculté rationnelle et à l’esprit de méthode pour comprendre le monde. Avec la révolution scientifique amorcée quelques années plus tôt, les extraordinaires progrès de la science ont marqué le siècle en entier. L’homme a acquis à ce moment, l’autonomie intellectuelle, grâce à sa capacité de comprendre par lui-même le monde qui l’entoure. Maintenant qu’il est conscient de posséder la raison, l’homme sait qu’il est en mesure de penser de manière autonome, avoir ses propres opinions, distinguer le vrai du faux, le bien du mal. À l’époque actuelle, les opinions peuvent sembler plus variées et nuancées. Je suis tout de même d’avis que la distinction que vous faites entre l’homme et l’animal est aujourd’hui encore recevable. Avant de vous laisser connaitre ma position sur le sujet, laissez-moi vous remémorer la vôtre.

Il importe de garder en tête que l’homme n’est pas seulement un corps comparable à une machine servant à le mouvoir d’un endroit à un autre, mais il possède aussi une âme qui a des pensées. L’homme est capable de communiquer par la parole, mais peut aussi s’exprimer par des signes, comme une personne muette par exemple. Selon votre point de vue, contrairement à l’animal, les capacités de l’homme seraient directement liées à l’existence de sa pensée rationnelle. L’animal quant à lui, même s’il exprime ses passions, ne possède pas la parole ni la pensée. Il agirait selon vous, que sous l’effet du conditionnement. Évidemment que le fonctionnement du corps de ces deux êtres a plusieurs ressemblances, il n’en demeure pas moins que l’animal n’a pas les mêmes capacités de raisonnement que les nôtres.

De mon point de vue, l’homme se distingue de l’animal notamment par sa conscience. En effet, l’âme de l’être humain me semble plus mure, plus étendue et avec des capacités dont l’animal ne dispose pas, surtout en ce qui concerne les notions universelles. Je veux dire par là que l’homme a accès à un vaste répertoire, à ce jour inaccessible à l’animal. Je pense entre autres aux activités politiques, artistiques, scientifiques, éthiques, etc. Avec son esprit, l’homme a la particularité de porter des jugements universels, reconnus sur la valeur morale de son action, ainsi que sur celles de ses pairs. De plus, l’homme est aussi capable générer des actions influencées par la raison, alors que l’animal, n’est guidé que par son instinct, ses pulsions ou simplement par nécessité. De plus, l’humain se doit d’agir selon des principes rationnels auxquels il est contraint d’obéir. Pensons aux droits de l’homme. Cette notion d’obligation de respecter autrui est totalement inexistante chez l’animal. Celui-ci, contrairement à l’homme, n’a qu’à répondre à des besoins d’ordre physiologiques tels que protéger son territoire, trouver sa nourriture et dormir.

Pour finir, mon cher Descartes, il existe une distinction fondamentale entre l’homme et l’animal. Même s’il est indéniable que les animaux sont capables d’éprouver des sensations, l’homme, de son côté, se différencie par sa raison et son esprit, ce dont l’animal est dépourvu. Plutôt que de parler

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