L’Obéissance aux lois, entre soumission et liberté

L’Obéissance aux lois, entre soumission et liberté

INTRODUCTION

D’apres Francois saint bonnet :

Employé dans le vocabulaire philosophique, religieux, le mot loi déborde du cadre strictement juridique dont il est pourtant issu. Sa définition est influencée par son environnement, intellectuel, par son statu pluridisciplinaire, quasi atemporel et peut être universel. On ne peut employer le mot sans éprouver le mot sans éprouver le besoin de lui adjoindre une forme de suffixe : précision quant à son objet (loi de finances, lois de nécessité), quant à son auteur (loi divine, parlementaire), quant à son destinataire ou quant à son rang (loi fondamentales, organique). La nécessité de précision dissimule des appréhensions très diverses de ce mot.

Nul n'est censé ignorer la loi.

→ Le citoyen comme l'étranger de passage, est supposé connaître et respecter les dispositions normatives, abstraites et de portée générale appelées loi que le législateur édicte afin d'organiser la société dans le but de maintenir un certain ordre social.

La question qui se pose est dès lors la suivante :

- Pourquoi obéit-on aux lois ?

I) les raisons de l’obéissance à la loi

II) L’obéissance fait face à des obstacles

1. Les raisons de l’obéissance à la loi

a. De multiples justifications

Pour s’interroger sur la nécessité de l’obéissance à la loi, il faut d’abord se demander ce qu’il en est de l’homme avant la loi, de l’homme en l’absence de lois : c’est l’hypothèse de l’état de nature, développée notamment par Hobbes, philosophe anglais dans son œuvre intitulée le Léviathan.

L’État de nature est une hypothèse philosophique qui vise à comprendre l’existence sociale. L’État de nature représente ce que serait l’homme en l’absence de toute règle, de toute loi et donc de toute détermination sociale.

Selon Hobbes, l’État de nature est un état de guerre de chacun contre chacun. L’homme y est un loup pour l’homme : cette liberté illimitée conduit à la guerre. L'état de nature est donc contradictoire : la lutte de chacun pour sa survie met en danger la vie de tous.

Dans ces conditions, les hommes choisissent de passer entre eux un contrat dit social, par lequel ils se dessaisissent de leur liberté, de leur autonomie (pouvoir de se donner à soi-même sa propre loi), pour la transférer à un tiers, le Leviathan, chargé d'assurer leur sécurité et de garantir la survie du bien commun.

Par sa puissance, le Leviathan est ainsi la garantie que les hommes ne retomberont pas dans l'anarchie de l'état de nature. Pour ce faire, il mettra en application ce pour quoi il a été fait en promulguant des lois auxquelles tous doivent se soumettre. La loi elle-même devient le critère permettant de distinguer ce qui est légal et illégal mais aussi ce qui est juste ou injuste.

Cette obéissance totale est une condition nécessaire à la pérennité du bien commun.

En obéissant aux lois, les individus garantissent leur liberté sociale (=ensemble des droits garantis par la loi) et leur sécurité.

La légitimité de l’obéissance à la loi trouve origine dans d’autres nombreuses raisons également :

• Les raisons morales:

Il est, en effet, difficile d'établir un critère exact pour définir le bien ou le mal. La raison, étant le moteur de nos actes, a besoin d'être régit par une chose sûre. Le devoir moral va alors se baser sur la loi. C'est cette dernière qui va établir ce qui est bien ou mal. L'obéissance à cette norme devient alors essentielle.

• Les raisons logiques : Les lois (dans un État démocratique) sont l'expression de la volonté de chacun ; protègent contre l'arbitraire ;nécessaire à la sécurité. Permettent l'équilibre, la paix sociale.

• La peur de la sanction : les infractions prévues par les lois pénales , la réprobation sociale.

b. Illustration de l’obéissance aux lois : Socrate

Cité démocratique d’Athènes :Cité grecque (polis) est une communauté de citoyens, indépendante et souveraine, régie par des lois, devant lesquelles tous les citoyens sont égaux ;composée d’hommes libres.La Cité trouve son principe d’ordre en elle-même, l’ordre des lois est celui voulu par l’ordre de la Cité, désobéir aux lois serait faire preuve de déraison et d’injustice.

Criton est un texte de Platon rapportant les dialogues entre Socrate et son disciple Criton.

Dans ces dialogues, Platon retrace les discussions dans lesquelles Criton essaye de convaincre Socrate de s'enfuir de la prison où il se trouve, ce dernier ayant été condamné à mort. Cependant, Socrate refuse, après avoir mis en scène un dialogue avec

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