L'évolution Créatrice , D'Henri Bergson
Mémoire : L'évolution Créatrice , D'Henri Bergson. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar angetueur07 • 29 Janvier 2014 • 1 432 Mots (6 Pages) • 2 428 Vues
L'évolution créatrice :
a) La plupart des évolutionnistes nient toute création ; ils déduisent les formes les plus complexes de la vie à partir des formes élémentaires, ils déduisent la vie de la matière. Selon Darwin, le milieu sélectionne mécaniquement les êtres vivants, seuls les mieux adaptés survivent ; l'oeil se réduit à des éléments optiques et nerveux. Pour Bergson, l'évolution ne trace pas une voie tracée d'avance.
b) Pour Bergson, l'évolution n'a lieu que parce que "l'élan vital" (ou l'élan créateur) fait sugir des formes vivantes de plus en plus complexes, des nouveautés imprévisibles qui sont autant de solutions originales à un problème posé par les nécessités vitales. L'évolution créatrice s'oppose donc à l'évolutionnisme matérialiste. L'esprit est de la matière évoluée, complexifiée, la matière a l'esprit comme origine lointaine. L'étendue matérielle est la retombée de l'élan vital, l'extension une tension qui s'est détendue, une durée morte, une durée dont l'élan s'est figé. La matière est un produit dévitalisé de l'élan vital, de l'esprit éteint.
c) L'intelligence n'est pas un perfectionnement de l'instinct, l'intelligence et l'instinct sont deux solutions différentes, aussi élégantes l'une que l'autre, au problème de l'adaptation biologique.
instinct : l'élan vital donne à l'animal des instruments tout faits et l'aptitude innée à s'en servir.
intelligence : il donne à l'animal humain les moyens de fabriquer des outils.
L'intelligence suppose la conscience, le choix, la liberté, mais l'aptitude à utiliser les choses, la technique n'est pas une connaissance profonde et intime. La science demande : "Comment ça marche ?" et non "Que signifie cela, qu'est que cela véritablement ?"
L'intuition rassemble la sympathie divinatrice de l'instinct et la clairvoyance de l'intelligence. Dans l'intuition, L'élan vital se réfléchit lui-même comme dans un miroir.
Extrait de L'évolution créatrice :
"Je constate d'abord que je passe d'état en état. J'ai chaud ou j'ai froid, je suis gai ou je suis triste, je travaille ou je ne fais rien, je change donc sans cesse. Mais ce n'est pas assez dire. Le changement est bien plus radical qu'on ne le croirait d'abord.
Je parle, en effet, de chacun de mes états comme s'il faisait bloc. Je dis bien que je change, mais le changement m'a l'air de résider dans le passage d'un état à l'état suivant ; de chaque état pris à part, j'aime à croire qu'il reste ce qu'il est pendant tout le temps qu'il se produit. Pourtant un léger effort d'attention me révélerait qu'il n'y a pas d'affection, pas de volition qui ne se modifie à tout moment ; si un état d'âme cessait de varier, sa durée cesserait de couler. Prenons le plus stable des états internes, la perception visuelle d'un objet extérieur immobile. L'objet a beau rester le même, j'ai beau le regarder du même côté, sous le même angle, au même jour : la vision que j'en ai n'en diffère pas moins de celle que je viens d'avoir, quand ce ne serait que parce qu'elle a vieilli d'un instant. Ma mémoire est là, qui pousse quelque chose de ce passé dans ce présent. Mon état d'âme, en avançant sur la route du temps, s'enfle continuellement de la durée qu'il ramasse ; il fait, pour ainsi dire boule de neige avec lui-même." (Henri Bergson, L’évolution créatrice)
Commentaire et intérêt philosophique du texte :
L'erreur de la pensée classique, selon Bergson, réside dans le fait d'avoir divisé le changement, le mouvement, ce qui n'est possible que si, sous le changement, on suppose une texture, un tissu toujours identique ; c'est ce que met en relief Descartes dans la Méditation II (le morceau de cire) et Kant dans La Critique de la Raison pure, (Analytique des principes, deuxième analogie) : on ne peut comprendre le changement, selon Kant, qu'en le réduisant à la relation a priori de causalité. Or la catégorie de la causalité suppose encore celle de substance. La pensée classique, donc, fait du changement le changement de quelque chose qui demeure. Or, selon Bergson, ce faisant, on se trompe. En effet, il n'y a pas de moments, "d'états", c'est artificiellement qu'on les distingue. Le changement, en réalité, est continu, perpétuel.
"Je constate d'abord que je passe d'état en état" : Bergson part
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