Commentaire De Texte Bergson L'évolution Créatrice

Dans cet extrait de L'évolution Créatrice publié en 1907, Henri Bergson, philosophe du Xxème siècle, tente de démontrer que ce n'est en fait pas la faculté de généraliser (que l'on considère habituellement comme la spécifité du langage ) qui constitue l'essentiel du langage humain, mais la mobilité du signe, son extensibilité. Il nous fait part de sa vision sur la société humaine qui évolue en même temps que la technique et prouve ainsi que le rôle du langage serait d'abord de créer des outils suivant la technique. Mais la technique suit-elle le développement du langage humain ou bien est-ce le contraire ? Quel lien unit réellement la société, la technique et le langage ? Afin d'illustrer sa thèse, il évoque d'abord l'apprentissage du langage chez l'enfant. Puis, il créé un parallèle entre le “langage animal”, s'il existe, et le langage humain. Ainsi Bergson affirme que ce qui oppose le langage humain au langage animal, c'est la mobilité du signe, que l'on retrouve exclusivement dans le langage humain, c'est à dire la mise à disposition de signes permettant aux hommes une évolution et une inventivité continuelle. Sa thèse repose alors globalement sur l'opposition entre le signe « adhérent » et le signe « mobile ». De quelle manière montre-t-il que la thèse jusqu'alors affirmer d'un langage basé sur la généralisation peut-etre contestée ?

Dans un premier temps, en nous appuyant sur les six premières lignes du texte de Bergson, nous tenterons de démontrer de quelle façon la technique et donc le langage constituent l'essence même de la société humaine. Puis, dans une seconde partie nous étudierons l'exemple donné par le philosophe sur les caractéristiques du langage humain dès l'enfance. Enfin, nous analyserons l'analogie établie entre langage humain et langage animal.

Le texte de Bergson s'ouvre d'abord sur la notion de « société humaine ». Mais qu'est-ce qu'une société humaine ? La société suit « la fabrication » (la technique) et « l'action »(la politique), qui sont en perpétuelle évolution. S'impose alors la nécessité de créer de nouveaux outils afin de communiquer, mais aussi pour que chaque individu puisse « apprendre son rôle ». En effet, la société est d'abord une organisation où l'on met les choses en ordre. Le « rôle » prend ici la valeur d'un statut, d'une image. Si notre société en pleine croissance est essentiellement basée sur l'évolution de la technique et donc du langage, cela nous conduit à admettre qu'il ne peut y avoir de société sans langage et sans échanges (contrairement aux animaux). Il faut donc parvenir à enfermer une réalité infiniment complexe dans un discours, qui la rendra alors signifiante, grâce à des signes à la fois sensibles et intelligibles.

C'est dans cette optique que Bergson avance la notion d'un langage « extensible ». En effet, les signes linguistiques ne sont pas figés dans une seule signification, et c'est ici la principale caractéristique de notre langage. Les signes correspondent à une infinité d'idées : un mot pour un concept. Mais comment avec le moins, exprimer le plus, l'infini ? Un alphabet de seulement 26 lettres, nous permet d'exprimer une infinité de choses et d'idées, d'images, et assume ainsi l'immensité du vocabulaire, ce qui va diminuer le nombre de signes et faciliter le codage.

La mobilité du signe, c'est-à-dire la tendance des signes à se déplacer d'un objet à un autre, relève en fait d'une exigence de la société qui est elle-même changeante, du fait que la technique et la politique lui impose une évolution permanente.

Selon Bergson, la mobilité du signe est donc ce qui caractérise le langage humain, car les signes qui le constituent sont « extensibles à une infinité de choses » c'est-à-dire qu'ils ne sont pas figés, et leur sens peut alors se déplacer d'un objet à un autre. Bergson illustre alors sa thèse grâce à l'exemple de l'enfant, qui lorsqu'il accède au langage et donc se socialise, manifeste dès le départ cette tendance. On retrouve d'ailleurs la notion d'extensibilité,

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