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La problématique de la liberté individuelle et de l’ordre social dans le roman français du XVIII siècle

Mémoire : La problématique de la liberté individuelle et de l’ordre social dans le roman français du XVIII siècle. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  15 Février 2016  •  Mémoire  •  21 827 Mots (88 Pages)  •  1 713 Vues

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Sujet de Master 2 : La problématique de la liberté individuelle et de l’ordre social dans le roman français du XVIII siècle. Cas ‘’Du Contrat Social’’ de Jean Jacques Rousseau

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Les mutations sociales nées de l’essor des  sciences et des nouvelles technologies n’ont pas été sans conséquences pour les mentalités. On assiste de plus en plus à l’affirmation des consciences individuelles. Aussi remarque-t-on les convulsions qui secouent notre mondes ont en partie un lien avec les conceptions de la liberté de l’individu. En effet quelles que soient les aires culturelles, l’on observe une tendance à une plus grande revendication de l’autonomisation de la personne humaine. Ce qui prend la forme d’une lutte contre l’assujettissement qui voudrait nier la volonté de l’individu. Tous les systèmes d’organisations sociales prônant le fondamentalisme religieux et l’austérité morale sont combattus. De même toutes les dispositions étatiques qui tendent à réduire les marges de manœuvre de l’individu, à contrôler davantage sa vie privée pour raison d’Etat sont brocardées. Il apparait dès lors important de s’interroger sur la question de la liberté de l’individu au sein du groupe social.

        Aussi dans le cadre du présent mémoire de Master 2 de Lettres Modernes à l’Unité de Formation Continue (UFC) de l’Université Jean Lohourignon Guédé, nous avons décidé d’entreprendre une recherche dont le sujet est ainsi libellé : la problématique de la liberté individuelle face à l’ordre social dans  le Roman français du XVIII siècle : cas ‘’Du Contrat Social’’ de Jean Jacques Rousseau. Mais quel sens doit recouvrir ces différentes notions que sont la liberté individuelle et l’ordre social ?

Sans prétendre en donner les significations les plus complètes, l’on pourrait néanmoins en avoir une idée au travers de ces quelques essais définitionnels. Aussi, pour ce qui est de la définition de la liberté individuelle, on pourrait noter l’approche juridico-sociologique. Celle-ci fait de la liberté individuelle, la faculté qu’a l’individu d’exercer les droits fondamentaux que l’Etat ou la communauté sociale lui reconnait. Mais à côté de cette perception, il y a celle du sens commun qui d’ailleurs est partagée par de nombreux écrivains. La liberté individuelle serait donc la latitude d’agir sans contrainte, sans être déterminé par quelque impulsion extérieure que ce soit. C’est au surplus le fait d’agir  sans entraves, sans être contrarié par quelques considérations que ce soient. Théophile de Viaud et Saint-Evermond  en donné une belle illustration au XVII siècle à travers le courant libertin. Quant à l’ordre social, il serait au dire des sociologues l’ensemble des dispositions normatives qui régulent la marche de la société, et dont les violations entrainent des sanctions. Cependant bon nombre d’hommes de lettres y voient un ensemble de conventions qui  brident les élans de l’individu. L’ordre social dans leur entendement met un bémol à l’imagination, à la créativité et au génie de l’individu. C’est pour quoi des écoles littéraires telles que le baroque et le burlesque se sont développées au XVII siècles. Mais pourquoi avons-nous été amenés à nous intéresser au Siècle des Lumières ? Et quelle est la motivation de notre préférence à Jean Jacques Rousseau et à son essai politique ‘’Du Contrat Social’’ ?

Si certains courants du XVII siècle ont donné l’impression de faire de la liberté de l’individu une préoccupation essentielle de leur existence, c’est à notre avis le Siècle des Lumières qui a le mieux structuré le combat pour l’idéal humain de la liberté. De plus, parmi les figures emblématiques de cette période littéraire, c’est Jean Jacques Rousseau qui nous semble avoir marqué le plus de son empreinte la question de la liberté. Et ‘’Du Contrat Social’’ se présente comme un véritable plaidoyer pour une liberté individuelle réfléchie et raisonnable. Montesquieu, Voltaire et Diderot ont tous été des artificiers postés à l’avant-garde du combat pour la liberté et la justice. Mais à notre sens, Rousseau a mis un point d’honneur à porter véritablement le fardeau de la naissance de la République. Ce n’est donc pas de façon fortuite que Madame de Stael lui rend un hommage appuyé au seuil de la Révolution française, lorsqu’elle écrit « Et toi, grand homme […] Que n’es-tu le témoin du spectacle imposant que va donner la France… »  (Lettres sur les écrits et le caractère de Jean-Jacques Rousseau, 1788).

Aussi faut-il l’avouer, porté par une conviction profonde que le progrès véritable d’une société procède du bonheur des individus qui la composent, nous nous sommes investis dans la recherche sur la question de la liberté. Il nous faut aussi reconnaitre que le Séminaire de spécialité du Professeur TRAORE FRANCOIS BRUNO en Master 2 Lettres Modernes à l’UFC de Daloa, nous a offert l’occasion rêvée de mener des réflexions portant sur la liberté dans la période des Lumières. Une époque littéraire qui passe dans la conscience littéraire comme celle au cours de laquelle a été porté haut l’étendard de la liberté. Mais, on peut se poser la question de savoir quel intérêt il y a à engager une telle recherche aujourd’hui ? Une telle recherche répond-t-elle d’une quelconque actualité ?

        La réponse affirmative qu’appelle cette question ne fait l’ombre d’aucun doute. En effet l’observation du spectacle qu’offrent les tensions sociales permet d’émettre certaines hypothèses. La plupart des crises sont la résultante de la mauvaise articulation entre la liberté de l’individu et l’ordre social. Les individus dans l’élan de l’expression de leur liberté portent des coups de boutoir aux valeurs fondatrices de leur société. De plus la hardiesse, ou disons le niveau de défiance des individus à l’égard des lois sociales qui bénéficient même d’un large consensus est assez révélateur de l’ampleur du conflit entre individu et société. Ainsi peut-on voir que le conflit virtuel et potentiel entre l’individu et la société est d’une actualité incontestable. Tout ceci contribue ainsi à asseoir la légitimité de la préoccupation sur les rapports que l’individu et la société ont vocation à entretenir. C’est pourquoi, cette étude bien loin de s’arc-bouter aux considérations purement et exclusivement scolastiques, entend apporter une modeste contribution au débat sur les relations individu-société.

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