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Faut—il craindre le regard des autres ?

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Par   •  21 Janvier 2014  •  1 232 Mots (5 Pages)  •  4 386 Vues

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Faut—il craindre le regard des autres ?

Le regard des autres englobe tout l’être d’autrui. « Autrui » est un terme invariable. Quand on veut parler d’autrui au pluriel on est obligé de parler « des autres ». La philosophie de Sartre et son analyse sur le regard est ici incontournable : quand je saisis un regard sur moi, autrui m’est révélé en même temps et par le fait que je saisis comme objet pour autrui dans un monde ayant un autre centre et dont j’ignore toutes les intentions. C’est une véritable chute dans la vulnérabilité de mon corps. Toutefois, l’autre est le fondement de mon existence, alors craindre le regard des autres reviendrait peut-être ne pas vouloir reconnaitre son existence. Ou, la peur d’un affrontement, car selon Hegel, la rencontre avec une autre conscience prend une forme d’affrontement. Craindre le regard des autres serait alors justifier. Nous allons tenter d’éclaircir ce paradoxe.

Sartre montre à quel point je dépends d’autrui pour me connaître, je reste à moi-même inconnu tant qu’autrui ne me dit pas qui je suis. Autrui participe à la construction même de mon être, la honte par exemple, n’a pas de sens sans une intériorisation de son regard, comme un effet miroir entre soi et autrui, un effet nécessaire. Autrui m’accorde une existence concrète, mais est-elle juste ? Est-elle ce que nous sommes vraiment ? Autrui nous donnes une image de nous que nous prenons pour argent comptant, soit en acceptant soit en revendiquant d’être autre chose que l’image qu’autrui nous donnes. Personne n’accepterait d’être figer, catégoriser, juger, selon tel ou tel critères qu’autrui aurait créés. Craindre qu’elle ne soit pas exacte car personne ne peut cerner l’autre dans sa totalité. Le regard des autres peut être perçu comme une menace dans ce cas, et nous devons trouver des moyens de nous défendre. Se protéger est essentiel face à une menace, nous pouvons peut-être dans ce cas justifier que tant de femmes se maquille, parfois trop, car le visage est la partie la plus vu, la plus dénudée, bien que cela soit une nudité descente. On expose alors notre fragilité, notre pauvreté, nous sommes menacés par le regard des autres qui nous jugent. En effet le visage est signification, il est pure, il fait sens à lui seul, alors le protéger ou le mettre en valeur est essentiel.

Le craindre pour autant est-elle la solution ? Le regard des autres, dure à assumer, et pourtant nécessaire à la construction et à la reconnaissance de notre être, le renier catégoriquement serait destructeur, tout compte fait ça ne pourrait pas être destructeur car rien n’aurait été créé en nous, nous serions des êtres errants. Craindre est parfois judicieux mais refuser d’affronter ce face à face avec l’autre, cette relation éthique si particulière pourrait nous porter préjudice. C’est ce qui se passe avec les personnes timides, elles se forgent une coquille propre à eux même, afin de se protéger, de l’auto-défense face aux regards des autres, accusateur, pesant et insistant. Autrui est intrigué par autrui et cherche des réponses, alors leur regards s’attardent afin de répondre à leur questions, donc chacun d’entre nous se heurtent au regard des autres, chacun se heurte et le mot est important car le regard des autres fait parfois mal, il creuse notre être, le forge, et y voit nos défauts parfois bien plus apparent que nos qualités. Si nous nous protégeons contre ses attaques visuelles se serait peut-être parce qu’on rencontre nos défauts et que nous ne les assumons pas forcement, il est vrai qu’il est difficile d’accepter ne pas être comme on voudrait être, s’avérer être autres choses, nous nous

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