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Faut-il craindre l’extension du capitalisme financier aux pays en développement ?

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Par   •  6 Février 2015  •  1 784 Mots (8 Pages)  •  1 188 Vues

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Faut-il craindre l’extension du capitalisme financier aux pays en développement ?

La crise des subprimes, précipitée par la faillite de Lehmann Brothers en septembre 2008, a mis en lumière les failles de la forme contemporaine du capitalisme couramment dénommée "capitalisme financier". Celui-ci peut se définir comme une nouvelle phase du développement capitalisme qui succède au capitalisme dit industriel. En premier lieu, il convient de délimiter ce que la notion de capitalisme recoupe ici. Le capitalisme peut se définir comme un mode d'organisation économique fondée sur la propriété privée des moyens de production et l'allocation de ressources rares via les marchés. C'est un mode d'organisation dynamique dont la finalité est l'accumulation du capital en vu de réaliser des profits selon BOLTANSKI et CHIAPELLO dans "le nouvel esprit du capitalisme".

De plus, à partir des années 80 le capitalisme a pris un nouveau visage sous la forme du capitalisme dit "financier". A partir des pays anglo-saxon, avec comme figure politique Ronald Reagan aux Etats Unis et Margaret Thatcher au Royaume Uni, un mouvement de libéralisation financière s'est mis en place. Il s'est ainsi caractérisé par ce que l'on appelle le processus des trois D : désintermédiation, décloisonnement et déréglementation, dont la France a pris part via la Loi bancaire de 1984. Ce processus a permis une extension des marchés financiers dans le financement de l'économie, aussi bien au niveau domestique qu'au niveau international. L'accent est mis sur le rôle de l'actionnaire au sein de la gestion des entreprises.

La libéralisation des marchés de capitaux au niveau international a permis une mondialisation financière et économique, source d'instabilité et hautement cyclique, mais qui permet et accélère la diffusion des technologies, les échanges commerciaux et les stratégies des firmes transnationales. Cette mobilité du capital peut apparaitre comme permettant le rattrapage par les pays en développement des pays développés.

Mais cela peut également suscité des craintes pour les pays dits "en développement". En effet, ces pays peuvent être définis comme les pays ayant enclenché un processus, sur les plans économique et sociale, pour relever le niveau de vie de leurs habitants, en tentant de mettre fin, notamment, au faible développement de son industrie, à l'insuffisance de sa production agricole, au déséquilibre entre la rapidité de sa croissance démographique et l'augmentation de son revenu national. On parle également de "pays émergent".

Or, ces pays ont déjà subi durant les années 80 (crise des dettes publiques des pays en voie de développement en 1982), les années 90 (crise mexicaine en 1994, crise asiatique en 1997, défaut russe en 1998) des crises qui ont été imputé en parti à la mondialisation financière et plus généralement au capitalisme financier.

Ainsi l'exposition des pays en développement à la cyclicité des marchés financiers internationaux peut susciter un certain nombre de craintes (I) mais il apparait également que le capitalisme financier puisse être analysé comme une opportunité pour ces pays de soutenir leurs développements et leurs efforts dans leurs rattrapages des pays développés (II).

I. Le capitalisme financier : un facteur potentiel de crise pour les économies en développement

On peut parler de crainte lorsque l'on aborde la question de l'extension du capitalisme financier aux pays en développement car il peut être considéré comme un facteur de crise pour ces économies. Ainsi, cette extension implique tout d'abord une exposition accrue de ces pays aux fluctuations économico-financières au niveau international (A). Mais cela peut également être considéré comme un facteur aggravant la mauvaise gestion économique au niveau national (B).

A. Une exposition accrue aux fluctuations financières internationales

Comme il est dit dans l'article publié par The Financial Times, concernant les pays d'Afrique sub-saharienne, la croissance rapide de la dette des ces pays liées à une interconnexion de plus en plus approfondie des marchés obligataires et des taux d'intérêt historiquement bas peut créer de nouvelles instabilités. Cela n'est pas sans rappeler la crise asiatique de 1997, mais dans une configuration différente.

En effet, les taux d'intérêts très bas aux Etats Unis au début des années 90 a incité les investisseurs à placer leurs liquidités sur des marchés dont les taux d'intérêts étaient beaucoup plus intéressant. Les pays du Sud est asiatique qui correspondent aux "Tigres" que sont la Thaïlande, la Malaisie, l'Indonésie et les Philippines se sont retrouvés dans ce cas de figure.

Or l'afflux massif de liquidités a induit une surchauffe des marchés financiers des dits pays, ce qui a conduit à l'explosion d'une bulle durant l'année 1997. Dans le même temps, les taux d'intérêts directeurs de FED ont été rehaussé rendant moins intéressant les placements dans ces pays, accentuant la crise au pire moment.

Ainsi, lorsque les taux augmentent des les zones économiques les plus sûrs, on peut assister à une inversion des flux de capitaux, ce qui peut être extrêmement dommageable pour ces économies dont les besoins en capitaux sont énormes afin de continuer leurs développements.

Par ailleurs, le développement du capitalisme financier dans ces pays fait apparaître une exposition accrue aux crises financières internationales comme celle de 2008. En effet, l'auteur de l'article s'interroge sur les conséquences de la survenance d'une nouvelle crise financière au niveau internationale dans un futur proche qui pourrait entraîner une crise de liquidité alors que les obligations arriveraient à échéance, entraînant pour ces pays une difficulté à se refinancer.

En effet, l'appel aux marchés financiers modifie de manière historique la capacité des pays en développement la façon qu'ils ont de se financer. Auparavant, on assistait à un financement principalement issu de fonds public des pays développés, ce dont fait

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