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Etre Soi-même, Cela S'apprend-il ?

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Par   •  21 Octobre 2012  •  1 686 Mots (7 Pages)  •  2 180 Vues

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Être soi-même, cela s'apprend-il?

Non, être soi-même est inné

Pour beaucoup de personnes, être soi-même est inné, c'est ce que nous sommes de notre naissance à notre mort, sans changements ni évolutions.

Être soi-même est être un individu, c'est-à-dire former une unité propre ; nous le sommes dès notre premier jour sur Terre. En effet, nous ne changeons ni de prénom ni d’ADN, les 2 choses que nous avons et qui nous appartiennent dès notre sortie du ventre de notre mère.

Être soi-même est l'attitude moralisée par le sens commun et qui veut dire «être naturel», «faire ce que l'on veut». Ce même sens commun appelle cela «être libre». Platon, philosophe idéaliste du quatrième siècle avant Jésus-Christ, serait d'accord avec cette définition, étant donné que pour lui, tout de nous est inné, nous faisons tout naturellement jusqu'à être nous-même. Le mot représentant le mieux cette façon de pensée est le précepte d'autonomie car il signifie que nous sommes libres d'être nous-même.

De plus, cette vision est partagée par la religion, par l’Église, puisque Dieu nous a créé et sait dès notre naissance si, à notre mort, nous irons au Paradis avec lui ou si nous rejoindrons Satan en enfer. Il convient donc de dire que c'est lui qui a décidé de l'identité de l'homme et que ce ne serait donc pas à l'homme de vouloir devenir lui-même. Il suit alors un destin tel qu'il est condamné et est donc nécessairement lui-même – il ne choisit pas ce qui prouve qu'être soi-même est inné – en tant qu'être développé par ce Dieu.

Je dirais même que chaque individu possède, dès sa plus tendre enfance, la capacité de dire «je». L'emploi de la première personne est clairement défini dans l'esprit de chacun à partir de notre prise de conscience comme étant un sentiment d'unité dans la société. Ce même être a une personnalité qui est une synthèse de dispositions innées ; l'hérédité en est un exemple. Effectivement, l'hérédité est l'ensemble des traits de caractère (physiques ou morales) dont on hérite de ses parents et de ses ancêtres. Nous pouvons donc dire que cet héritage nous conforte dans notre idée qu'être soi-même est inné, puisque ces caractères transmis par notre famille sont aléatoires: nous ne pouvons pas les choisir et sommes donc dans l'obligeance de vivre avec ; être soi-même est donc naturel.

Toutes ces choses de la vie montrent donc qu'être nous-même, nous le faisons naturellement, sans y penser ne serait-ce qu'un petit peu.

Oui, être soi-même s'acquiert

De l'apprentissage du langage dans les premières années de la vie jusqu'à l'initiation à l'ordinateur lors de la retraite en passant par l'instruction à un métier, nous apprenons des choses de notre naissance jusqu'à notre mort … Alors pourquoi n’apprendrions-nous pas à être nous même tout au long de notre vie ?

Étymologiquement, «apprendre» aurait pour origine le latin apprehendere qui signifie saisir ou prendre. Il y aurait donc dans le fait d'apprendre une certaine forme d'appropriation, de prise de possession. Cependant, l'étymologie ne semble nous donner qu'un aspect tronqué de ce que signifie apprendre. En effet, apprendre c'est certes acquérir une connaissance ou un savoir-faire, mais c'est aussi enseigner, c'est-à-dire faire acquérir une connaissance ou un savoir-faire. Le fait d'apprendre ne serait donc pas à sens unique, mais traduirait plutôt un double mouvement entre un maître et son élève. Par exemple, un père enseigne à son fils un type spécial d'éducation que ce dernier apprendra à son propre fils qui l'apprendra lui aussi à ses enfants … C'est donc une chaîne sans fin.

Véritablement, selon Sartre, philosophe engagé, être soi-même s'apprend, étant donné que nous ne restons pas identiques à nous-même: nous évoluons et changeons au fur et à mesure du temps, du premier au dernier jour de notre vie. Georges Clemenceau serait du même avis car, de son vivant, il a dit «L'homme absurde est celui qui ne change jamais». Il convient donc de dire que si nous ne changeons pas, nous ne sommes pas nous-même.

Cela dit pour Hegel, qui fut ensuite reprit par Sartre, «être soi-même» a deux significations ; en effet, il distingue l'être EN soi (qui est la caractéristique de l'opacité des choses) et l'être POUR soi qui fait référence à l'être capable de se rapporter à lui-même et au monde. En effet, «être» vient du latin esse et signifie «se rapporter à soi-même». Nous pouvons opposer cette définition au verbe «exister» qui vient, lui, du latin existere et veut dire «se jeter hors de soi-même». Nous pouvons donc dire que nous existons plus que nous sommes, puisque nous avons tendance à nous calquer sur les autres, plus qu'à penser à notre condition d'humain, humain perdu dans l'immensité de l'univers. Cette vision est défendue par Blaise Pascal dans son texte sur l'immensément grand et l'immensément petit dans son livre rassemblant tous ses textes intitulé Pensées.

De plus, il y a deux formes d'apprentissage: la théorie et la pratique. La théorie se fait au niveau universel avec l'école et ce qui y est enseigné (le programme scolaire est le même pour tous les élèves) et au niveau particulier dans la sphère familial (chaque famille, chaque parents ont leur propre vision de l'éducation). La pratique,

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