Est-il Plus Facile De Se Connaître Soi-même Que De Connaître Les Autres ?

Un individu peut avoir l’illusion de la connaissance de soi, illusion pouvant être corrigée par le travail. En effet, en faisant l’hypothèse de l’inconscient, c’est ce que suppose le médecin Freud. En mettant en place se méthode de psychanalyse, il pointe le fait que nous n’avons pas accès à toutes nos émotions, toutes nos pulsions premières ou encore tous nos souvenirs refoulés dans ce qu’il nomme le « ça ». Il met donc en évidence la nécessité d’un travail, pas toujours facile, que doit effectuer l’individu pour apprendre à connaître ce qui est enfoui au fond de lui. De plus, il est courant pour un individu de prononcer la phrase « Je n’aurais jamais cru pourvoir faire cela. » et il apparaît alors que nous avons besoin de nous confronter à la réalité pour connaître nos limites, nos qualités et nos défauts que nous n’envisageons pas toujours immédiatement. Et encore une fois, cette confrontation au réel suppose un travail, parfois long et fastidieux, décrit par Hegel comme un travail « d’objectivation de soi ». Se connaître totalement est donc une illusion qui peut être corrigée par le travail et suppose donc un effort.

Connaître autrui nécessite-t-il autant de travail et de recherche ? En effet, au contact d’autrui, ses qualités, défauts, habitudes, nous apparaissent aisément. Il arrive souvent qu’autrui nous demande un conseil que nous pouvons donner puisque nous ne sommes pas toujours impliqués dans ses actions et émotions et pouvons alors la connaître de manière lucide et véritable, non aveuglés par la passion humaine de l’amour-propre qui pousse l’homme à mentir aux autres et à lui-même sur sa vraie nature. De plus, au contact de l’autre nous pouvons avoir accès à ses émotions ou pensées à travers ses paroles qui traduisent cette pensée et qui, associée à des gestes et expressions nous apprend de manière immédiate beaucoup de choses sur l’autre. Son ton, son accent, par exemple, nous permettent aussi de mieux le connaître. Ce moyen de connaissance d’autrui semble donc nécessiter peu de travil mais nous apprendre beaucoup.

Avoir accès à autrui semble donc plus aisé, plus immédiat et nécessiter moins de travail que la connaissance de soi. En effet, il peut être difficile d’avoir accès à ses sentiments et puisions profonds mais aussi tout simplement de connaître notre personnalité. Nous voyons souvent facilement des traits de personnalité chez autrui alors que nous les ignorons chez nous : il est plus facile de prendre autrui comme objet de connaissance que soi, qui reste le sujet de l’action de connaissance. Connaître autrui supposerait donc moins de travil que se connaître soi-même et serait plus aisé. N’apprend-in pas également à se connaître soi-même au contact d’autrui ?

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