Est-il Plus Facile De Connaitre Autrui Que De se Connaître Soi-Même ?
Rapports de Stage : Est-il Plus Facile De Connaitre Autrui Que De se Connaître Soi-Même ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar kha_ciss • 3 Janvier 2014 • 806 Mots (4 Pages) • 1 244 Vues
Est-il plus facile de connaître autrui que de se connaître soi-même ?Les mots ou expressions du sujet :
« Plus facile » : c’est une comparaison qui évalue la difficulté d’une tâche. Il faut s’interroger sur les modalités du rapport d’autrui à soi. Sa connaissance est-elle plus aisée ? La transition est-elle facile ? Quelles en sont les obstacles, les points de résistance ?
« Autrui » : c’est un autre moi qui n’est pas moi. Toute la difficulté est là : je le connais par différence d’avec moi ou dans son identité avec moi. L’autre a-t-il des points communs ou se reconnaît-il à des différences irréductibles ?
« Connaître » et « se connaître » : le sujet joue sur les deux sens. Connaître, c’est appréhender un objet extérieur en vue d’en décrire, d’en expliquer les propriétés. En revanche, se connaître, c’est réfléchir sur soi, se replier sur son intériorité. On voit l’abîme : une connaissance extérieure ne sera jamais une connaissance intérieure.
« Soi-même » : la fameuse « ipséité » ! La connaissance de soi n’est pas celle d’un objet qu’on appellerait moi et dans lequel on mettrait des qualités – et des défauts. Elle est celle d’un rapport à soi. Peut-être y a-t-il de la place pour un autre que moi dans cette figure réfléchie du moi ?
Analyse de la question :
La question semble nous inviter à évaluer la connaissance d’autrui par rapport à la connaissance de soi. Or, la comparaison est faussée : on ne peut comparer une connaissance intérieure de soi et une connaissance extérieure. Dans l’éventuelle réflexion sur soi, je suis sujet et objet. Autrui n’est qu’objet : je ne peux avoir accès à sa subjectivité. Elle présuppose d’entrée de jeu l’idée selon laquelle la connaissance de soi est d’emblée une plongée dans les profondeurs de l’intériorité. Se connaître soi-même est ce qu’il y a de moins évident du fait de l’ampleur de la tâche. Comment résumer une vie dans un minuscule moi ? Alors qu’autrui semble être l’objet d’une connaissance simple : il est là, il est un corps, objet de perception. Finalement, cette connaissance est une appréhension immédiate. Autrui ne semble pas faire difficulté parce qu’il est déjà donné. Il s’offre à mon regard. Il est alors facile de le connaître : il me suffit de le décrire.
Or, on voit bien que cela ne suffit pas. C’est là qu’apparaît toute la difficulté : je comprends ce qu’il est extérieurement, mais je ne comprends jamais qui il est. Autrui résiste à une saisie objective pour être identifiée. Le réduire à un objet de connaissance, c’est me barrer l’accès à qui il est. C’est faire d’autrui une chose – ce qu’il n’est pas.
Faire d’autrui ma chose, c’est oublier qu’il est aussi un autre sujet, une personne qui répond de ce qu’elle est ou fait : puis-je alors connaître facilement sa personnalité ? Qu’est-ce qui résiste à mon appréhension ? La transition n’est plus facile. Car il me dissimule son intériorité. Il peut jouer de mon regard. Et moi-même, ne suis-je pas pris par son regard ? L’analyse d’E. Lévinas du visage, tirée par exemple d’Ethique et infini, pouvait porter ses fruits.
Le problème du sujet tient au fait qu’autrui est un autre sujet. En ce sens, le rapport
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