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Dissertation sur Platon Le Philosophe Et Le Politique

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Par   •  15 Janvier 2012  •  1 667 Mots (7 Pages)  •  2 692 Vues

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Blog de omarkhayyam :Cpge _ omarkhayyam . blogspace _ El mestari Abdelhaq, Dissertation _ Platon : le philosophe et le politique

Une grande confusion règne dans les affaires humaines, où les actions n'ont pas l'éclatante clarté des idées. Complexes par la multiplicité de leurs aspects et de leurs causes, elles ne se laissent pas facilement ramener à la simplicité d'un modèle de l'esprit. Si le rôle du philosophe est précisément d'amener les choses les plus obscures à la lumière de la pensée, alors la politique est aussi de son ressort: la philosophie de Platon tend tout entière vers la politique, sa philosophie politique vers l'action. Il y répugne naturellement, comme le décrit l'allégorie de la caverne. Dans l'ordre actuel de la politique, où la confusion règne, le philosophe prête à rire: vulnérable pour faire le plus grand cas de la justice, il est à l'image de Socrate, incapable de se défendre de la moindre accusation aux yeux des hommes. Le philosophe a de fait intérêt à se tenir éloigné des assemblées, alors que c'est de lui seul que peut venir le salut politique.

1. L'imperfection des régimes existants

A. De la timocratie à l'oligarchie

Le régime timocratique est celui des États guerriers: militarisés, ils se pourvoient de chefs intrépides jouissant d'une grande considération. Leur vie est communautaire, tout entière dédiée à la gymnastique et à la guerre, délaissant l'activité intellectuelle.

Au régime timocratique correspond l'homme timocratique, dominé par l'élément irascible de l'âme: courageux, colérique, ambitieux, il est encore vertueux, mais ce n'est pas l'intelligence qui gouverne sa pensée et ses actions.

Le régime timarchique se soucie plus des apparences de vertu que de la vertu elle-même. L'important est de jouir d'une bonne réputation, non de la mériter: en apparence dédaigneux des richesses que leur austérité et leur compétence militaire leur apportent, les citoyens de la cité timocratique amassent en cachette leurs fortunes.

Le régime timocratique se dégrade en régime oligarchique lorsque quelques-uns s'emparent du pouvoir par la richesse. La première place, au sein du régime comme de l'homme oligarchique, revient à l'argent, non à la vertu; et l'une vient toujours en raison inverse de l'autre.

Le régime oligarchique est aberrant et instable: d'une part, les riches n'étant pas nécessairement les plus compétents pour gouverner, l'État s'expose à toutes les erreurs; d'autre part, dans la mesure où il enrichit les plus riches et appauvrit les plus pauvres, il conduit à son propre renversement par ces derniers.

B. De la démocratie à la tyrannie

Lorsque la multitude des plus pauvres, renversant les riches, s'empare du pouvoir, le régime fondé devient démocratique. La démocratie ne fait pas plus de cas de la compétence: chacun y est censé fondé à donner son avis en matière de politique.

Le bon homme politique, en démocratie, ne fait pas reposer son action sur la science, mais sur l'opinion vraie. Semblable au devin, qui dit toujours la vérité sans nécessairement la comprendre, il ne se distingue pas fondamentalement de l'imposteur.

Les dirigeants sont ceux qui abusent le mieux la foule ignorante, source du pouvoir. De même que le cuisinier flatte les plaisirs du corps au lieu que le médecin pourvoie à sa santé, de même le démagogue flatte la foule au lieu de chercher à rendre meilleurs ses concitoyens. Mauvais guide des âmes, il use de rhétorique et de persuasion à l'endroit de citoyens individualistes et jouisseurs, sans souci de la vérité des choses, sans volonté d'un gouvernement juste et sage.

Parce que la rhétorique, «ouvrière de persuasion», règne en maître sur la démocratie, la tyrannie y est en germe. Comme seuls comptent le plaisir et l'habileté qu'on montre à le satisfaire, l'important n'est pas d'être heureux par la justice, mais d'être heureux dans l'indifférence à la justice. Chacun aspire à la tyrannie, comme l'état qui permet de commettre impunément toutes les injustices.

La tyrannie aboutit lorsque, à la faveur du mépris général des lois et de la plus grande licence, le pouvoir est mis entre les mains d'un seul homme pour qu'il rétablisse l'ordre. La violence d'État s'instaure, en vue de l'élimination des rivaux du tyran. Pour maintenir la nécessité de son pouvoir, le tyran suscite guerre sur guerre, et supprime toute opposition interne, dans la mesure où toute compétence politique lui devient suspecte.

Le tyran est aussi licencieux que ses concitoyens, mais il a le pouvoir de satisfaire tous ses caprices. S'attirant ainsi l'envie et la haine des autres, il est de plus en plus menacé. Ayant rendu les autres esclaves, il est esclave de sa peur des autres.

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