Discours de la méthode - DESCARTES
Commentaire d'oeuvre : Discours de la méthode - DESCARTES. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar elodiehelmeg • 17 Mars 2020 • Commentaire d'oeuvre • 3 563 Mots (15 Pages) • 736 Vues
DM Philosophie
Elodie HELME-GUIZON TS1
Partie 1 : Quel est le point commun entre tous les Hommes et en quoi se différencient-ils ?
Selon Descartes le point commun entre tous les Hommes est le bon sens c’est-à-dire notre capacité à bien juger et donc notre raison. Elle permet de distinguer les vrai du faux sur un plan théorique et le bien du mal sur un plan plus pratique. Les Hommes pensent en être munis dès leur naissance et la considère comme un droit du sol pour pouvoir porter un jugement. Ils pensent aussi être égaux les uns face aux autres sur ce point. Par ailleurs, la diversité des opinions est ce qui nous différencie, elle n’est pas due au manque ou à l’absence de raison d’un homme par rapport à un autre puisque nous somme égaux dans notre raison mais au fait que nos pensée et nos principes inculqués depuis notre enfance ne sont pas les mêmes chez tous les Hommes, les différentes voies de notre esprit. Selon Descartes « ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est l'appliquer bien. » Descartes va s’appuyer sur l’opinion commune des philosophes d’après laquelle c’est la raison qui nous rend homme et nous différencie des animaux mais ce sont les accidents qui déterminent notre manière de faire fonctionner notre raison, ces accidents sont propres à chaque individu. Ils ne relèvent pas de notre raison mais de notre éducation et de nos expériences vécues. Selon Descartes le point commun de tous les Hommes est donc leur raison et ce qui les différencie est la manière dont ils l’utilisent raison à partir de leurs vécus.
Partie 2 : Quelles sont les quatre règles de la méthode ? Sont-elles la méthode ?
Selon Descartes, il existe quatre règles qui définissent la méthode, ces règles sont citées dans la seconde partie de son ouvrage, le Discours de la Méthode. Du grec methodos, le mot méthode indique l’idée d’un chemin. On peut se demander pourquoi l’homme ressent la nécessité de suivre un chemin, comme Descartes l’a souligné « ce n’est pas assez d’avoir l’esprit bon, mais le principal est de l’appliquer bien ». Or il existe une science qui satisfait cette exigence, ce sont les mathématiques « je me plaisait surtout aux mathématiques, à cause de la certitude et de l’évidence de leurs raisons, mais je ne remarquais point encore leur vrai usage, et pensant qu’elles ne servaient qu’aux arts mécaniques, je m’étonnais de ce que, leur fondement étant si fermes et si solides, on n’avait rien bâti dessus de plus relevé ». A travers cette citation, Descartes prouve que la puissance des mathématiques n’a pas été démontrer à sa juste valeur. Son projet est donc d’expliquer la méthode des mathématiciens et en faire le modèle de toute science. La révolution cartésienne consiste donc à envisager sous le nom de sciences, une mathématique universelle. Réfléchissant sur cette rigueur, Descartes estime qu’on peut la formaliser en quatre règles seulement ce qui est du plus grand intérêt car il est facile de les connaître et donc de les respecter. Le premier précepte est de « ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle : c’est-à-dire d’éviter soigneusement la précipitation et la prévention ; et de ne comprendre rien de plus en mes jugements, que ce qui se présenterait si clairement et si distinctement à mon esprit que je n’eusse aucune occasion de la mettre en doute. » On l’appelle plus communément la règle de l’évidence, elle consiste en le fait de ne rien recevoir sans examen et de n’admettre comme vrai que ce qui résiste au doute. Aussi, dans notre enfance, nous avons reçu quantité de fausses opinions pour véritables, et sans prendre la peine de nous interroger sur la valeur de vérité de ces opinions, nous fondons sur elles quantités de raisonnements ou de jugements qui ne peuvent qu’être erronés. Voilà pourquoi, pour Descartes, il convient de se défaire de toutes ces opinions et d’éviter les deux périls qui menacent l’esprit dans sa recherche de la vérité., d’une part la prévention et d’autre part la précipitation. Être prévenu signifie avoir de préjugés, opiner au lieu de se donner la peine de discriminer le vrai du faux. Platon, dans l’allégorie de la caverne, à montrer la souveraineté des opinions et la difficulté du chemin permettant de s’affranchir, Descartes fait ici la même leçon. Tant qu’on admet sans examen préalables, des énoncés et qu’on fonde sur eux des affirmations, celles-ci n’ont aucune valeur théorique. Il faut accepter comme principe du raisonnement que ce dont il est impossible de douter. Cela suppose donc de prendre le temps d’examiner et donc d’éviter la précipitation. Celle-ci représente le fait d’aller trop vite, à ne pas porter assez attention aux conditions de la validité rationnelle. Le critère utilisé par Descartes pour établir la vérité repose sur deux éléments : la clarté et la distinction. Ce dernier élément se présente sous trois formes : la distinction réelle, la distinction modale et celle par la pensée. La distinction réelle est celle qui s’opère « entre deux ou plusieurs substances ». Deux choses seront réellement distinctes si nous pouvons concevoir l’idée de l’une sans penser à l’autre. Dans les Principes de la philosophie, Descartes prend l’exemple de la distinction de l’âme et du corps, qu’il évoque également dans la sixième Méditation. Malgré l’union étroite entre l’âme et le corps, il est possible de distinguer réellement l’un de l’autre. Le corps est une « chose étendue », ayant la faculté de mouvement, mais ne possédant pas celle de penser, faculté qui ne relève que de l’âme « chose qui pense et non étendue » (Méditation métaphysiques). Pour Descartes le terme « étendue » désigne l’essence de la matière, a contrario l’âme n’étant pas par essence extensible et ayant la seule propriété de penser, se distingue donc du corps. La distinction modale intervient entre un mode et une substance, ou entre les différents modes d’une substance. Descartes donne l’exemple d’une pierre de forme carré, mise en mouvement. S’il nous est possible d’avoir connaissance de sa forme sans connaître son mouvement ou inversement, il nous est impossible de distinguer forme et mouvement si nous ne savons pas qu’ils sont les modes d’une seule substance, la pierre. Finalement la distinction par la pensée concerne une substance et un de ses attributs. La durée de l’existence d’une chose ne se distingue de celle-ci que par la pensée. L’étendue d’un corps ne se distingue de sa propriété d’être divisible que par la pensée. Nous avons donc examiné le critère de vérité cartésien, fondé sur la clarté et la distinction qui nous permet de lever tout doute sur une chose. Pour terminer l’analyse de ce premier précepte, nous allons étudier le terme de « doute » évoqué dans cette règle de l’évidence mais que Descartes développe dans les Méditations métaphysiques. Avant de pouvoir recevoir quelque chose comme vrai, il faut se défaire de toutes les anciennes opinions dont nous venons de voir qu’elles se fondent trop souvent sur des préjugés. Le doute est la première étape du cheminement vers la vérité, il est radical, universel, « hyperbolique » : tout doit être considéré comme absolument faux, même ce qui est simplement douteux ou ce qui nous a trompé quelquefois. Seul le cogito « je pense, je suis » résistera au doute. Un fois le doute mis en place, Descartes utilisera les trois préceptes suivants afin d’atteindre la vérité. Le second précepte est « de diviser chacune des difficultés que j’examinerai, en autant de parcelles qu’il se pourrait et qu’il serait requis pour mieux résoudre » Par cela, Descartes exprime la règle de l’analyse, lorsqu’on a un problème à résoudre, il convient de réduire la difficulté en décomposant mentalement un tout en ses éléments constituants s’il s’agit d’une chose matérielle ou une idée complexe en idées plus simples. Il y a là une démarche fondamentale de la pensée qui ne peut faire la lumière sur quoi que ce soit qu’en divisant, en décomposant pour parvenue aux idées ou aux éléments simples. Par ailleurs le troisième précepte est « de conduire par ordre mes pensées, en commençant par les objets les plus simples et les plus aisés à connaître, pour monter peu à peu, comme par degré, jusques à la connaissance des plus composés ; et supposant même de l’ordre entre ceux qui ne se précède point naturellement les unes aux autres. » On appelle cette règle la règle de la synthèse, pour construire un savoir selon un ordre rigoureux, il faut donc partir des éléments simples qu’on a découverts par analyse et qui, en dernier ressort sont saisi intuitivement pour déduire de ce simple le complexe. Pour les problèmes scientifiques, l’ordre entre les idées est imposé par la nature même, puisque l’esprit peut le découvrir mais ce n’est pas lui qui le met dans les choses. Il y a là clairement l’expression d’une option réaliste en matière de théorie de la connaissance. Il convient aussi que l’esprit invente l’ordre à suivre pour trouver des solutions plutôt que de procéder au hasard. Enfin le dernier précepte est « de faire partout des dénombrements si entiers, et des revues si générales, que je fusse assuré de ne rien omettre », plus communément appelé règle du dénombrement. Il s’agit de s’assurer que dans le raisonnement nous n’avons rien oublier. Nous avons pu constater au travers de cet examen de la méthode cartésienne que la réflexion de Descartes s’est constitué sur plusieurs années et se retrouve dans plusieurs ouvrages. Les Règles pour la direction de l’esprit posent les fondements de la méthode dont les préceptes seront exposés dans le Discours. Ces quatre règles semblent succinctes mais elles sont en réalité l’aboutissement d’un long travail de Descartes pour aboutir à une méthode qui permette avec succès d’accéder à la vérité et au développement de connaissances établies avec certitudes. Ces règles ne représentent donc pas LA méthode.
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