Commentaire critique Descartes et LaMettrie

Philosophie II: l’Être humain                                                                

Commentaire critique

Sur la base des principes philosophiques respectivement établis par Descartes et La Mettrie, la production d’un automate humain, pensant et libre est-elle une possibilité réelle ?

Descartes et La Mettrie ont des opinions qui font parties de deux écoles de pensée différentes.  Descartes adopte, comme conception philosophique, le dualisme. Celui-ci reconnaît l'existence de deux types de substances: le corps et l’âme. Alors que La Mettrie, qui s’oppose à cette doctrine, tend davantage au monisme matérialiste qui stipule que toutes choses sont composées de matières. La Mettrie accorde au cerveau la fonction la plus importante: la pensée. Tandis que chez Descartes, cette fonction est caractérisée par l’âme qui est la partie pensante du corps physique. Ces diverses conceptions de l’âme amènent différents critères distinctions entre l’homme, l’animal et la machine. Étant conscient des principes philosophiques propres à chacun, l’idée de construire un automate animal est-elle concevable? Serait-il possible de reproduire l’âme? Ou encore produire des automates humains?

Pour commencer, dans la philosophie de Descartes, l’homme, l’animal et la machine sont trois choses différentes. Alors comment Descartes définit l’homme? L’homme est une chose pensante, donc l'âme est une substance pensante, alors que le corps est une substance étendue. À présent, ce qui le différencie des animaux et des machines c’est sa capacité de penser. Seuls les hommes ont la parole, des états mentaux et finalement une conscience du bien et du mal. Pour lors, supposons que l’homme réussit à créer un automate qui, en tous points, reproduirait les mouvements de l'animal. Théoriquement, rien ne nous permettrait de distinguer l’animal de la machine, il sont semblables. C’est le principe de l'animal-machine. Les animaux, pour Descartes, ne sont qu’un corps sans réflexion commandés par des pulsions. Par contre, si l’homme construit une machine dans le but d’imiter ce dernier, on comprendrait tout de suite qu’il s’agirait d’un automate. On serait en mesure d’identifier l’homme de la machine, car cette machine, aussi parfaite soit elle, manquerait le langage et une moralité. Il y a seulement les hommes qui peuvent parler le véritable langage et construire des énoncés complexes pour exprimer sa pensée. Les animaux et les machines, eux, ne communiquent que pour faire connaître leurs besoins, pas leurs pensées.

Par ailleurs, la machine n’aurait pas la pensée, la capacité de raisonner et de résoudre des problèmes. Celle-ci n’a ni âme. Tout comme l'animal, elle agit automatiquement aux stimulis. Ils sont réglés par l’instinct. À l’inverse des machines, l’homme a une conscience donc est libre de faire ses choix. Il peut agir sur ses passions grâce à sa volonté et à sa raison, ce par quoi il devient libre. En outre, il serait impossible de reproduire l’âme par des moyens techniques puisque, selon le dualisme de Descartes, le corps et l’âme sont deux entités distinctes. L’âme est indivisible, le corps est divisible. L’âme n’est pas étendue, le corps occupe un espace. L’âme est immatérielle, le corps est matériel. L'âme n’est pas physique, car elle peut faire des choses qu'aucun objet physique peut faire, par exemple la capacité de raisonner ou la capacité d’être conscient. On peut douter qu’on a un corps, mais on ne peut douter de notre esprit, car si je pense, j’existe, donc je suis (cogito). Conclusion: l’esprit est distinct du corps, car, enfin, l’un peut ne pas exister et l’autre ne peut pas. Le corps est le lieu des passions et des besoins et, pour cette raison, les animaux peuvent les ressentir (la soif, la faim, la douleur). Tandis que l’esprit est le siège de la pensée. Par conséquent, l’âme, la base de la pensée, ne pourrait être reproduite par des moyens techniques via des manipulations de la matière puisque celle-ci n’influence pas la matière et vice versa. D’après Descartes, ce sont deux choses indépendantes, mais ça c’était avant qu Élisabeth de Bohême ne lui demande des réponses sur sa théorie du dualisme et qu’il ne déclare l’union de l’esprit et du corps: « En vous priant de me dire comment l'âme de l'homme peut déterminer les esprits du corps, pour faire les actions volontaires (n'étant qu'une substance pensante » (Élisabeth de Bohême dans René Descartes correspondances avec Élisabeth de Bohême, extrait 49) . Le problème du dualisme  est, justement, d’expliquer les relations entre les états mentaux et les états physiques. Comment des entités si différentes (esprit et corps) coexistent dans un monde physique et peuvent interagir l’une sur l’autre?

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