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De la révolution, Hannah Arendt

Étude de cas : De la révolution, Hannah Arendt. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  7 Décembre 2020  •  Étude de cas  •  2 764 Mots (12 Pages)  •  819 Vues

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Exposé sur le chapitre premier de De la révolution d’Hannah Arendt

Hannah Arendt, née en 1906 et décédée en 1975 à 69 ans, est une philosophe, journaliste, mais aussi politologue allemande reconnue pour ses travaux sur le totalitarisme et l’activité politique. Ayant vécu tout au long du XXème siècle, elle fait partie de ces personnes ayant vécu la 1ère et la 2nde Guerre Mondiale, ainsi que cette période marquée par l’essor et l’emprise des régimes totalitaires sur une partie du monde qu’est l’entre-deux guerres. Ses œuvres n’en sont alors que plus intéressantes, car reflétant une réalité aujourd’hui quasi-impossible à imaginer. C’est ainsi qu’elle écrira plusieurs œuvres à destination des générations futures, comme celle sur laquelle porte cet exposé : Essai sur la révolution, appelé communément aussi De la révolution, paru en 1963, aux éditions The Viking Press. Hannah Arendt y livre une analyse personnelle sur ce qu’est la révolution, avec pour but que les générations futures puissent s’en servir pour construire leurs propres constitutions. L’extrait étudié aujourd’hui est le premier chapitre de cet essai, traitant principalement de la nature de la Révolution et de sa portée. Nous allons donc étudier ce texte en répondant à cette question : quelle image de la révolution Hannah Arendt donne-t-elle dans ce premier chapitre ? Nous verrons dans un premier temps comment l’auteur définit la révolution. Puis, à travers l’exemple de la Révolution américaine, comment la révolution apporte-t-elle un changement drastique dans une société.  Enfin nous verrons les limites des conséquences de la Révolution présentées par H. Arendt.

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        Afin de mieux comprendre quelle image de la Révolution Hannah Arendt perçoit, il est important de savoir quelle définition lui est apportée.

        La philosophe adoptera une méthode originale : au lieu de dire ce qu’est la révolution, elle préfèrera dire ce que la révolution n’est pas. Plus précisément, elle rejette les définitions habituellement données par les esprits grossiers à ce terme qu’est « révolution ». Tout d’abord, l’auteur affirme que la révolution n’est pas assimilable aux « metabolai platoniciennes », désignant la « mutation quasi naturelle d’une forme de gouvernement en une autre ». Il faut ici comprendre que les changements de gouvernements ne relèvent pas de la révolution, mais de l’ordre naturel des choses. L’Homme ne peut se laisser guider éternellement par la même forme de pouvoir, il désire inlassablement un changement, tout en s’attachant ardemment à ce qu’il possède déjà. La citation de J. Gobineau quant à la République illustre parfaitement cette façon de penser : « La République, en France, a ceci de particulier que personne n’en veut et que tout le monde y tient. ». La révolution ne correspond donc pas à un changement dans la façon d’exercer le pouvoir. Ensuite, Hannah Arendt affirme que la révolution n’a que « peu à voir avec la stasis, les querelles intestines […] dans la polis grecque ». L’affirmation ici est simple et logique : les conflits d’intérêts présents dans chaque sphère politique pour x raisons ne sont pas une révolution. En effet, un désaccord entre deux idées, entre deux points de vus humains, est présent à chaque échelon social d’une société (un monde humain sans disputes est une utopie) et ce n’est pas parce qu’elle se situe à l’échelle politique que cela inclut une révolution : encore une fois ce n’est ici que l’ordre naturel des choses, l’Homme sera toujours en désaccord avec l’Homme. Enfin, l’auteur ajoute que l’on ne peut pas non plus assimiler la révolution à la « politeiôn anakuklôsis de Polybe –le cycle récurrent, convenu, auquel s’attachent les affaires humaines toujours portées aux extrêmes. ». Rappelons ce qu’est l’anacyclose de Polybe : c’est une théorie cyclique des régimes politiques où la royauté finira toujours en royauté, en passant par diverses formes de régimes (aristocratie, démocratie, etc.) et dont les transitions se font quasi systématiquement par la guerre civile.  Hannah Arendt nous dit donc ici que la révolution ne peut être comparée à une guerre civile. Ainsi, à partir de ces trois négations, on peut commencer à émettre ce qu’est une révolution. Une révolution est un évènement grand, ne s’en prenant pas qu’à une strate sociale mais englobant la société tout entière, c’est un phénomène dont les enjeux sont si importants que l’Homme est souvent incapable de les saisir. Enfin, même si la révolution se doit de passer par le sang afin de prendre le pouvoir, elle ne peut cependant pas se résumer à cette violence.

        Après nous avoir donné quelques indices sur ce qu’est une révolution, Hannah Arendt va nous indiquer qui sont les acteurs des révolutions.

        Selon l’auteur, la révolution ne possède que deux seuls acteurs, les riches et les pauvres. Cela est dit de manière très claire dans le deuxième paragraphe : « le renversement du gouvernement par les riches […] ou le renversement du gouvernement par les pauvres. ». La philosophe montre ainsi que même si sa définition est floue, on peut reconnaître une révolution par plusieurs éléments, à commencer par ses acteurs. En effet, le facteur social de la richesse est inévitable dans n’importe quelle révolution. Cela s’explique par le fait que la partie de ce corps social qui n’est pas au pouvoir veut y accéder et va donc renverser celui en place. Il est intéressant de noter qu’un évènement aussi grand qu’une révolution ne contient qu’un si petit nombre de protagonistes. Assurément, cette petitesse s’explique par la présence d’un facteur très important, si ce n’est le facteur le plus important, car causant cette scission entre riches et pauvres et étant le principal moteur d’une révolution : le facteur économique. Il est effectivement dit : « Dans un pays donné, le rapport entre richesse et gouvernement […] la conclusion que l’intérêt constitue peut-être le moteur de toute lutte politique ». Comme le but d’une révolution est de prendre le pouvoir est d’inverser les rôles dans le corps social, si par défaut tout le monde est à égalité financière alors la révolution n’a pas lieu d’être, semble nous dire Hannah Arendt. Ainsi, en plus d’avoir les traits de ce qu’est une révolution, nous avons aussi ses acteurs se résumant binairement : les pauvres et les riches. Il faut cependant voir plus loin, et comprendre que la révolution et l’enjeu de la richesse sont étroitement liés.

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