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Hannah Arendt Et Le Totalitarisme

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Par   •  25 Novembre 2014  •  1 069 Mots (5 Pages)  •  884 Vues

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Hannah ARENDT naît à Hanovre en 1906 dans une famille juive aisée et cultivée. Elle passe son enfance à Koenigsberg puis entame des études de philosophie et de théologie aux universités de Fribourg, Heidelberg et de Marbourg. Elle est l’élève de Heidegger, de Husserl, Builtmann et Jaspers. Dès l’accession de Hitler au pouvoir en 1933, Arendt s’exile en France où elle collabore avec diverses organisations juives. Mais l’adoption par la France de lois antijuives la contraint de nouveau à s’exiler. En 1941 elle quitte la France pour les Etats-Unis où elle résidera jusqu’à la fin de sa vie. Elle est engagée dans la reconstitution de la culture juive européenne et travaille à la direction des éditions Schocken Books à New-York. Elle intervient dans la question sioniste et prend position contre la création d’Israël sous la forme d’un Etat classique. Son ouvrage Les Origines du totalitarisme paraît en 1951 et la fait connaître dans le monde entier. Parallèlement à la rédaction de ses ouvrages, elle se lance dans une carrière universitaire. Elle succombe en 1975 d’une crise cardiaque.

Dans les Origines du totalitarisme, Arendt s’interroge sur les phénomènes totalitaires, et se propose de répondre aux questions : qu’Est-ce qu’il s’est passé , comment cela a -t-il été rendu possible. Elle se penche sur la singularité des cas de l’Allemagne nazie et de l’URSS stalinienne et met en avant que le totalitarisme inaugure un type de régime radicalement nouveau que l’on ne peut réduire à une forme de tyrannie. Si l’on définit généralement le totalitarisme comme un système politique caractérisé par la soumission complète des existences individuelles à un ordre collectif que fait régner un pouvoir dictatorial, ses origines et les modalités de son avènement n’en demeurent pas moins complexes. Dans cet extrait, Hannah Arendt se demande comment des populations se sont trouvées dans un état d’esprit où elles pouvaient soutenir ces projets et approuver la perpétration de tels crimes.

La philosophe met en avant que les totalitarismes n’ont pas été des mouvements minoritaires conduits par un groupe d’hommes qui auraient violenté et manipulé la population. Ces mouvements ont été au contraire soutenus activement par une grande part de la population. Elle nous dit ainsi que ni Hitler ni Staline n’auraient pu s’emparer du pouvoir « s’ils n’avaient pas bénéficié de la confiance des masses ». Elle avance en effet que la popularité de ces dirigeants n’était pas seulement dûe à la propagande, mais que les populations éprouvaient une réelle attraction pour le mal et le crime.

Ce que Arendt désigne par masses, ce ne sont pas les classes laborieuses, ni des groupes structurés avec un statut et une identité. Ce sont au contraire des groupes déstructurés, informes. L’avènement de ces masses est lié à la disparition des classes, elles ne sont composée des membres d’aucune classe en particulier: on y trouve non seulement des prolétaires et des bourgeois, mais aussi des intellectuels. Les dirigeants totalitaires ont eux-mêmes fait en sorte de déstructurer et d’atomiser la société. Staline a ainsi procédé à la destruction successive de la paysannerie, de la classe ouvrière et de la bureaucratie pour « créer artificiellement cette société atomisée ». La liquidation de ces différentes classes a été conduite au moyen de la déportation, de la famine, de l’expropriation etc mais aussi au moyen de purges répétées afin d’aboutir à une société atomisée et individualisée.

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