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Le pétrole a-t-il motivé la guerre américaine contre l’Irak en 2003 ?

Étude de cas : Le pétrole a-t-il motivé la guerre américaine contre l’Irak en 2003 ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Avril 2022  •  Étude de cas  •  1 951 Mots (8 Pages)  •  360 Vues

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Étude de cas 4.

Le pétrole a-t-il motivé la guerre américaine contre l’Irak en 2003 ?

Partie I

Les faits :

Les attentats du 11 septembre 2001 ont changé significativement la nature des relations internationales. Les États-Unis, du jour au lendemain, étaient menacés par des idéologies terroristes d’une violence extrême mettant en danger la Sécurité Nationale. Georges W. Bush, lors de son allocution à la Nation, pourtant élu sur un « programme isolationniste » (Dario Battistella, 2005), présente sa stratégie de défense nationale sous la direction du gouverneur de Pennsylvanie Tom Ridge.  Il dénonce l’« axe du mal » (terme déjà utilisé par Ronald Reagan lors de la guerre froide) et déclare une « guerre préemptive » (Dario Battistella, 2005) contre les États-voyous,[1] qui soutiennent les organisations terroristes et continuent de poursuivre la course à l’armement de destruction massive, que ce soit nucléaire, chimique  ou bactériologique.

En 2003, l’Irak était sous la dictature de Saddam Hussein et son régime est soupçonné de se doter et de fournir des armes chimiques, bactériologiques voire nucléaires aux organisations terroristes islamistes, notamment Al-Qaida. En mars de la même année, les États-Unis, soutenus par leur allié principal dans cette croisade, la Grande Bretagne, déclare la guerre et déclenche l’invasion du pays par une intervention militaire d’envergure.  

L’Irak subissait les conséquences d’un embargo mis en place après l’invasion du Koweit en 1990. Doté « d ’un pétrole de très bonne qualité et dont le coût d’extraction est très faible … les installations pétrolières irakiennes sont devenus obsolètes » (Olivier Da Lage, 2003/4 p. 96). Le pays avait besoin de mettre en place un grand chantier de mise à niveau de ces installations. Plusieurs pays se sont dépêchés de bâtir des relations avec Saddam Hussein et signer des pré-accords pour la construction de ces chantiers[2], les États-Unis et la Grande-Bretagne ont toujours exclu officiellement la signature de ce genre d’accords avec les autorités irakiennes. Mais dans les faits, plusieurs entreprises privées américaines et anglaises ont œuvré à la reconstruction du pays pour donner suite à l’invasion et ont conclu des marchés de plusieurs millions de dollars. Quelques exemples connus illustreront ce propos; KBR (firme américaine) et Amec (firme britannique).

Donc, on peut conclure que cette intervention militaire prétextée par une idéologie d’exportation de la paix et la démocratie dans le monde , a aussi permis aux États-Unis de répondre à une idéologie beaucoup plus pécuniaire , motivée par la quête de se positionner stratégiquement dans cette région et « évincer la Chine et la Russie » (Arielle Thédrel, 2013),[3]. La recherche d’armes de destruction massive a été infructueuse.

Les acteurs et leurs relations :

George W. Bush, en arrivant au pouvoir, a déclaré vouloir mener « une politique des affaires étrangères humble » (Charles-Philippe David, 2005). Il est peu expérimenté, et fut alors influencé par son entourage et par leur idéologie conservatrice, nationaliste et religieuse[4]. Ainsi, au début du mandat de Georges W. Bush, et même s’il y a dans son entourage des réalistes pragmatiques comme Colin Powell, c’est le courant néoconservateur des nationalistes faucons qui prédomine. George W. Bush s’appuie énormément sur le vice-président Dick Cheney. C’est Dick Cheney qui a fait rentrer au gouvernement et à la garde rapprochée des conseillers de Bush et à quelques postes clés de l’Administration, plusieurs figures politiciennes proches de l’idéologie néo-conservatrice. Notons par exemple Rumsfeld et Wolfowitz au Secrétariat à la Défense, le chef de cabinet Lewis Libby, et il place auprès de Powell et Rice deux autres néo-conservateurs, Richard Armitage et Stephen Hadley[5].

Les nationalistes faucons, très présent dans l’entourage de Bush, ont évolué pendant la période la guerre froide. Leur idéologie a donc été basée sur l’option de la défense de l’État par l’attaque. Dans ce contexte de menace majeure sur les États-Unis, la solution naturellement suggérée fut celle de la guerre.

Les démocrates, « de peur d’être accusés d’affaiblir la position de l’Amérique »[6] subissent la pression des figures emblématiques du parti démocrate et votent la résolution d’engager des forces armées américaines pour initier l’invasion de l’Irak et arrêter la dictature de Saddam Hussein.

Les cinq États membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU se déchirent par rapport à la question de la quête d’armement de l’Irak. En effet, les inspecteurs des Nations Unies sont sur le terrain depuis novembre 2002, pour pouvoir enquêter, et prouver les allégations des États-Unis sur la présence d’Armes de destruction massive sur le territoire irakien. En mars 2003, sans avoir conclu à des réponses conclusives, ils ont du quitté le terrain pour risque imminent d’invasion par les États-Unis.

Les alliés des États-Unis, dans leur majorité, la France à leur tête, étaient opposés à ce recours à la force initié par George W, Bush et le premier ministre britannique Tony Blair. La France, la Russie et l’Allemagne, suivi par la chine proposent de continuer la mission des inspecteurs de l’ONU présents sur le territoire irakien, pour investiguer la menace d’armement massif, et déclare que la guerre est évitable.  « Ainsi, le printemps 2003 vit probablement la pire crise transatlantique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale »[7].

L’opinion publique est internationalement contre cette invasion, en effet, des milliers de personnes manifestent à travers le monde et aux États-Unis même contre cette guerre,

Le rôle des médias américains est non négligeable. La chaine Fox en particulier, a relayé depuis le premier jour les propos du président et a contribué à influencer l’opinion publique pour soutenir l’action de Bush[8].  

Partie II

Analyse selon l’idéologie néoconservatrice

Le néoconservatisme est la promotion d’une idéologie d’une politique étrangère militante, soutenue par la domination militaire mondiale. Les néoconservateurs sont contre les politiques réalistes de dissuasion, au contraire leur idéologie promeut l’imposition de la démocratie, de la liberté et du libéralisme économique comme seule modèle pour gouverner un monde en paix. En somme, une sorte d’ « impérialisme démocratique» (Charles-Philippe David, 2004) qui encourage l’interventionnisme dans les politiques étrangères non-démocratiques[9].

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