Si tous nos actes visent le bonheur, sont-ils motivés par la raison ou par le désir ? "
Dissertation : Si tous nos actes visent le bonheur, sont-ils motivés par la raison ou par le désir ? ". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Inès Kb • 17 Janvier 2021 • Dissertation • 2 034 Mots (9 Pages) • 567 Vues
Si tous nos actes visent le bonheur, sont-ils motivés par la raison ou par le désir ? "
« L’activité est indispensable au bonheur. » de Schopenhauer. Cette citation met en corrélation nos actions et notre bonheur. Ainsi, l’action est ici vu comme un essentiel dans notre quête au bonheur, cependant nos actes peuvent être motivés de plusieurs manières tel que la raison ou le désir. Par conséquent, si nos actes mènent au bonheur, on définit le bonheur comme un état de complète satisfaction qui est durable ; à l’instar, le plaisir est un état de satisfaction passager. Le désir est un besoin subjectif qui est de l’ordre de l’imaginaire, une forme de soumission de notre esprit y est indiquée implicitement, de plus il est défini comme quelque chose d’irrationnel et de insatiable. Enfin, la raison est la faculté de jugement de l’Homme permettant de mener des raisonnements logiques et cohérent, de plus la raison permet de distinguer le bien et du mal de manière raisonnable, ce qui s’oppose au désir. Par conséquent, l’alliance de ces définitions, nous permet de nous poser la question : nos actes visant le bonheur, sont-ils motivés par la raison ou par le désir ? Afin de répondre à cette question, nous déduisons que le bonheur est accessible grâce au désir, cependant, ce bonheur n’est qu’éphémère, ce qui nous mène à penser que le bonheur n’est possible qu’après la suppression du désir et de prise du pouvoir de la raison. Enfin, on en conclut que le bonheur n’est qu’accessible que grâce au contrôle de nos désirs par la raison.
Dans un premier temps, le bonheur est possible, grâce au désir qui est son moteur
Tout d’abord, lorsque l’Humain suscite un désir, une attente est crée. En effet, la satisfaction d’un désir est souvent accompagnée d’une longue attente, et c’est cette attente qui nous donne accès au bonheur, car plus cette attente est longue, plus cet état d’envie et de désir va durer longtemps. Ainsi, le bonheur qui réside dans cette attente, va être atteint lors du suscitement d’un désir. Prenons l’exemple d’une personne lambda (Monsieur X) gagnant un salaire convenable mais sans faire partie du premier pourcent de richesse du monde, et imaginons qu’il désire une villa hollywoodienne. Ce désir de villa hollywoodienne va être chéri pendant plusieurs, années, voir décennie avant de pouvoir être atteint.Monsieur X, va donc idéaliser sa maison pendant plusieurs années, en ayant l’image d’une maison parfaite. Et ainsi dans l’attente de pouvoir se l’acheter, chaque étape qui va permettre la réalisation de ce désir, va rendre Monsieur X heureux, car il arrivera petit à petit à la réalisation de son désir. Cet argument est soutenu par Rousseau, qui affirme que « cet état [de désirer] se suffit à lui-même », et que c’est grâce « au charme de l'illusion » que nous pouvons être heureux. Par conséquent, notre bonheur est définie par notre envie, notre désir et pas nécessairement la satisfaction de ce désir, car le mirage, l’illusion de celui-ci nous permet d’être heureux.
Par extension, si on réalise ce désir, l’état de bonheur atteint peut se retrouver corrompu. Or, l’Homme est un sujet de désir, qui est constamment à la recherche d’un nouveau mode vie avec plus d’adrénaline, ainsi cette recherche constante d’un “plus” dans la vie de l’Homme, nous amène à toujours désirer quelques choses, car nous recherchons toujours “plus”. En reprenant l’exemple du dessus, Monsieur X a obtenu sa villa, il est heureux, cependant il n’est plus aussi heureux qu’il ne l’était lorsqu’il attendait de pouvoir réaliser son but. Ainsi, Monsieur X va maintenant désirer un nouveau bien, tel que la dernière voiture de luxe. Par conséquent, Monsieur X va retomber dans le cycle d’attente du désir, et redevenir heureux, car il a une nouvelle envie. Cet argument est soutenu par Thomas Hobbes, qui affirme que le désir et le bonheur sont liés, car le bonheur est un état lié à la satisfaction d'un de nos désirs. Ainsi, le bonheur appelle le bonheur, et par conséquent un désir en amène un autre, qui amène de nouveau du bonheur, à la manière d’un cycle.
Enfin, d’après Spinoza, si on ne désire pas, on ne vit pas, l’essence même de l’humain est basé sur le désir. En effet, le désir humain est le sentiment le plus primitif, et nous suit depuis la préhistoire. Si on tente de supprimer le désir, la vie ne serait composé que de moment fade et linéaire. Si vivre c’est désirer, cesser de désirer c’est en quelque sorte mourir. Un exemple serait celui du désir amoureux. Lorsque l’on rencontre quelqu’un pour la première fois, un désir peut se créer pour cette personne et ainsi nous emmener vers une relation (qu’elle soit amoureuse ou amicale). Or, si on supprime ce désir de connaissance, on n’aurait jamais continuer à discuter avec cette personne, et aucune relation ne se serait créé. Or, le genre humain est un genre social qui a besoin de communication et de relation, ainsi le désir est forcément un besoin vital qui nous emmène vers le bonheur. Par ailleurs, Spinoza le démontre en disant que " Le désir est l'essence même de l'homme, en tant qu'elle est conçue comme déterminée, par une quelconque affection d'elle-même, à faire quelque chose ». Il démontre ici, que le désir sert à l’humain à faire quelque chose, et à se pousser plus haut, et ainsi à atteindre le bonheur.
Cependant, le bonheur lié au désir est seulement éphémère, le vrai bonheur s’acquiert seulement grâce à l’éloignement des biens matériaux, des désirs et des pulsions, seule la raison nous permet d’être heureux.
Le désir est tout d’abord éphémère, car il est impossible de combler tous ses désirs. En effet, lorsque nous désirons quelques chose et que nous obtenons ce que l’on voulait, un autre désir fait surface. Ainsi, une boucle infernale de désir se crée, et il est impossible de complètement satisfaire nos désirs. Platon l’exprime au travers de l’allégorie du tonneau percé : lorsqu’un tonneau est totalement rempli, nous sommes heureux, si ce tonneau est partiellement rempli, nous désirons combler le tonneau, ce qui est synonyme de combler nos désirs. Et lorsqu’on remplit le tonneau, nous avons rempli combler nos désirs. Or, si ce tonneau est percé, nous devons constamment le remplir afin d’avoir un tonneau plein. Ainsi, si nous essayons de constamment de le remplir, ce tonneau se videra aussitôt et redeviendra partiellement plein. Par conséquent, nous ne pouvons jamais totalement rempli nos désirs, et nous ressentiront toujours une forme de manque liés à notre éternel insatisfaction.
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