La juste distance dans la prise en soins de patients ayant un âge similaire à celui du soignant
Rapport de stage : La juste distance dans la prise en soins de patients ayant un âge similaire à celui du soignant. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jugabo • 19 Mai 2022 • Rapport de stage • 2 020 Mots (9 Pages) • 339 Vues
Stage 6, semestre 6
Unité de Soins Intensifs de Cardiologie (USIC) – CHU Angers
ANALYSE DE PRATIQUE PROFESSIONNELLE :
La juste distance dans la prise en soins de patients ayant un âge similaire à celui du soignant.
Julie GABORIAU
Promo 2019/2022
IFSI Angers
Référent pédagogique : BIGOT Jean-François
- Introduction
J’ai effectué mon premier stage du semestre 6 en unité de soins intensifs de cardiologie (USIC). Ce service est composé de 20 lits au total, réparti en 4 secteurs différents. Il contient aussi un lit en salle d’urgence. Il y a une infirmière et une aide-soignante pour 5 patients. Médecins, internes, externes, et autres intervenants pluridisciplinaire (diététicienne, tabacologue, infirmière d’éducation thérapeutiques …) sont aussi présents dans le service pour une prise en charge globale du patient. Les patients qui arrivent dans le service sont adressés soit par leur médecin traitant, soit il s’agit d’un transfert d’un autre centre hospitalier ou d’un autre service du CHU ou bien ils arrivent directement avec le SAMU. Les pathologies prévalentes de ce service sont les syndromes coronariens aigus avec un sus décalage du segment ST (SCA ST +), SCA ST-, embolie pulmonaire, œdème aigue du poumon (OAP), myocardite, choc cardiogénique, trouble du rythme ou de la conduction …
J’ai décidé de réaliser mon analyse de pratique professionnelle sur la juste distance à adopter lors de la prise en soins de patients ayant quasiment le même âge que le soignant. J’ai choisi cette situation rencontrée en stage, car elle a été très particulière et m’a questionnée.
Dans un premier temps, je vous décrirai la situation, puis je vous présenterai mes constats et étonnements concernant la situation qui m’ont amenée à formuler mon questionnement. Enfin, je vous ferai part de mon analyse.
- Description de la situation
Cette situation s’est déroulée un matin lors de ma troisième semaine de stage. Lors des transmissions avec l’équipe de nuit, l’infirmière transmet le dossier d’un patient, que nous appellerons Monsieur P., pour préserver son anonymat, qui est arrivé la veille vers 16h. Il s’agit d’un patient âgé de 24 ans seulement, adressé par les urgences pour des douleurs thoraciques qu’il avait présentée à son travail. Ce patient était considéré comme à risque de problème cardiaque car il avait des facteurs de risques cardiovasculaires, comme le tabac actif. Il avait également des antécédents familiaux : un Infarctus du Myocarde (IDM) chez son père, un triple pontage aorto-coronarien chez son grand-père paternel et un Accident vasculaire cérébral (AVC) chez son grand-père maternel. Suite à ces transmissions, j’avais une légère appréhension quant à prendre en charge un patient du sexe opposé ayant quasiment mon âge.
Après les transmissions, l’infirmière et moi-même sommes allées préparer les soins à effectuer lors de notre premier tour. Ce patient avait un bilan sanguin pour notamment contrôler les enzymes cardiaques comme la troponine et les CPK. En effet, pour une admission de ce type, nous réalisons des cycles de troponines et de CPK toutes les 8 heures, afin de voir l’évolution et savoir à quel moment on atteint le pic. Chez ce patient le premier cycle montrait un taux de troponine et de CPK normal, soit inférieur à 47ng/L pour la troponine et entre 45 et 170 UI/L pour les CPK. Au deuxième cycle, il y avait une légère augmentation de ces enzymes cardiaques, c’est pour cela que nous réalisons un troisième cycle. De plus, nous devions préparer ce patient pour une coronarographie. Pour cela nous devions effectuer une dépilation au niveau des poignets et des plis inguinaux.
Nous débutons notre tour et nous nous dirigeons donc vers la chambre 15, celle de ce patient. L’infirmière entre dans la chambre voisine et me dit que je peux aller commencer à prendre les constantes et faire le bilan sanguin de M.P.
Je rentre donc dans la chambre de ce jeune patient et je me présente en tant qu’étudiante infirmière. J’ai aussitôt senti comme une gêne de sa part, puisqu’il devait se douter que je n’étais pas si âgée que cela, du fait de ma position d’étudiante. Tout en discutant, je lui prends la tension artérielle, la saturation et la température. Ensuite, je lui demande si je peux réaliser la prise de sang. Aussi, je monte le lit à ma hauteur pour une question d’ergonomie, j’allume une lumière un peu plus forte, et il me tend le bras pour que je passe le garrot. En toute honnêteté, je n’étais pas vraiment à l’aise. Pourtant c’est un soin que je maîtrise et pour lequel j’ai confiance en moi. Cependant, ce soin nécessite le toucher, et il n’était pas évident du fait de son âge rapproché.
Pendant ce temps, l’aide-soignante était avec moi et s’occupait de regarder la diurèse et de réexpliquer la préparation que nous devions faire avant l’examen de la coronarographie. En effet, le patient doit être à jeun sauf liquide, il doit avoir deux voies veineuses périphériques, il doit être dépilé au niveau des deux poignets et des deux plis de l’aine et nous mettons des patchs EMLA pour réduire la douleur lors de l’examen.
Une fois le bilan réalisé, je suis sortie de la chambre pour envoyer mes tubes et l’aide-soignante est sortie pour aller chercher un café pour le patient. Avant de retourner dans la chambre pour effectuer le rasage, l’aide-soignante me demande si je veux bien le réaliser. Après un bref échange, je lui explique que cela me met mal à l’aise de faire ce soin si intime. Je pense également que le patient préfèrerait que ce soit une personne plus âgée et avec plus d’expérience qui réalise cet acte. L’aide-soignante a donc réalisé ce soin, et je suis passée dans la chambre suivante.
Lors de cette situation, j’ai premièrement pu constater qu’il pouvait être difficile de prendre en charge un patient dont son âge est relativement proche du nôtre. En effet, la relation soignant-soigné peut paraitre difficile à gérer lorsque ces deux personnes sont également de sexes opposés. La juste distance est importante dans ce genre de situation, d’autant plus lors des soins où le toucher est utilisé. De plus, j’ai remarqué que l’aide-soignante qui était avec moi lors de cette matinée, tutoyait le patient. Il est vrai que je trouve complexe de garder une juste-distance et de vouvoyer le patient lors de ce genre de situation.
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