LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

La Division du Travail

Dissertation : La Division du Travail. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Mai 2021  •  Dissertation  •  2 279 Mots (10 Pages)  •  1 222 Vues

Page 1 sur 10

                Au Néolithique, avec le développement de l’agriculture et de l’élevage la société s’organise vers un partage du travail et une spécialisation des tâches. Certains deviennent agriculteurs, d’autres forgerons… Il s’agit de la première forme de division du travail qu’a connu l’espèce humaine. La division du travail, c’est-à-dire le fractionnement ou la décomposition d’une production en plusieurs tâches combinées pour obtenir un gain de productivité, à été par la suite repensée et théorisée par Adam Smith et Emile Durkheim. La division du travail telle que nous la connaissons dans notre société actuelle profite aux deux acteurs de la production de bien : les travailleurs et les sociétés en elles même. En effet, en fractionnant le travail, le gain de productivité obtenu profite aux travailleurs puisqu’ils auront à moins travailler pour réaliser un bien, et l’entreprise pourra elle produire plus de biens en moins de temps. « Cependant, quoique l'intérêt de l'ouvrier soit aussi étroitement lié avec celui de la société, il est incapable, ou de connaître l'intérêt général, ou d'en sentir la liaison avec le sien propre. Sa condition ne lui laisse pas le temps de prendre les informations nécessaires ; et en supposant qu'il pût se les procurer complètement, son éducation et ses habitudes sont telles, qu'il n'en serait pas moins hors d'état de bien décider. Aussi, dans les délibérations publiques, ne lui demande-t-on guère son avis, bien moins encore y a-t-on égard, si ce n'est dans quelques circonstances particulières où ses clameurs sont excitées… ». Avec cette citation d’Adam Smith, le théoricien vient nuancer les conditions des travailleurs en démontrant que les conséquences de la division du travail notamment, ne sont pas aussi bénéfique pour ces derniers que pour les entreprises. Mais alors, quels sont les impacts sur l’économie de la division du travail ? Après avoir étudié les différentes formes de division du travail, nous allons en dégager les conséquences sur l’économie et la société en générale.

        Il existe deux formes de division du travail, l’une formalisée par Adam Smith : la division technique du travail, l’autre établie par Emile Durkheim : la division sociale du travail.

        Etudiée par Adam Smith dans le premier chapitre de la Richesse des Nations, la division technique du travail organise la production à l’intérieur d’une entreprise. Il s’agit d’un mode d’organisation de l’entreprise qui a pour but d’accroître l’efficacité du facteur travail, c’est-à-dire sa productivité. L’augmentation de la productivité du facteur travail nécessite des ouvriers spécialisés dans certaines tâches. Smith utilise l’exemple de la manufacture d’épingle tirée de l’Encyclopédie de d’Alembert pour illustrer cette théorie. Dans ces manufactures, un ouvrier non formé et non-initié à l’usage des machines utilisées pourrait fabriquer à peine une épingle par jour. Or, dans certaines fabriques dix ouvriers réaliseraient plus de 48 000 épingles par jour. Dans ces manufactures très productives, les tâches sont subdivisées en plus de 18 étapes avec un seul ouvrier par tâche même si parfois certains ouvriers réalisent tout de même plusieurs tâches à la fois. Cependant, si ces ouvriers ne travaillaient pas avec cette division technique du travail, la production d’épingle serait moindre. La division technique du travail permet donc ici d’accroître la production de biens, mais également d’augmenter les richesses produites. Mais comment parvient-on à obtenir des gains de productivité ? Adam Smith explique ceci par trois facteurs. Tout d’abord, le fait qu’un ouvrier réalise une seule tâche ou un nombre limité de tâches toute une journée va lui permettre au fil des semaines de gagner en habilité pour ainsi le rendre plus productif que s’il devait réaliser plusieurs tâches différentes. De plus, le fait d’effectuer des tâches similaires permet un gain de temps car dans l’exemple de la manufacture d’épingle par exemple, l’ouvrier devait prendre la bobine et les ciseaux pour couper le fil, reposer les ciseaux, puis prendre le marteau pour aplatir la tête… ce qui constituait une perte de temps considérable. Ici en limitant les déplacements des ouvriers grâce à la division du travail, les pertes de temps sont moindres ce qui accroît la productivité. L’autre facteur qui permet le gain de productivité est le fait qu’en isolant les tâches, la personne réalisant une tâche unique aura davantage de facilité à imaginer un nouveau procédé pour effectuer la tâche plus rapidement que s’il avait un grand nombre de tâches à réaliser la division technique du travail concerne donc l’organisation au sein des entreprises, mais il existe également une autre forme de division du travail : la division sociale du travail.

        Emile Durkheim apporte en 1893 dans De la division du travail social une nouvelle approche de la division du travail. Cette approche se veut en opposition avec celle des économistes qui y voient un moyen d’augmenter la productivité des entreprises et les richesses. Durkheim lui, perçoit la division du travail comme un phénomène social. La division sociale du travail correspond à un mode de répartition entre différents groupes sociaux, des multiples travaux qui contribuent à la reproduction matérielle de la société. Cette division du travail correspond à une spécialisation par métier. Par exemple, un individu est éleveur, il produit des peaux de bête qu’il revend au tanneur pour en faire du cuir, qu’il revend par la suite au cordonnier qui fabrique des chaussures… C’est un aspect plus global de la division du travail dans la société. Ainsi, pour le sociologue, une transition s’effectue d’une société traditionnelle à une société moderne. En spécialisant les individus, ces derniers ne sont plus reliés par une « solidarité mécanique » mais par une solidarité organique. La solidarité mécanique est un type de lien social présent dans les sociétés traditionnelles et qui relie les individus à travers des similitudes. La solidarité organique se trouve elle dans les sociétés modernes et est caractérisée par une cohésion sociale avec des individus différents mais interdépendants. Cette interdépendance favoriserait la division du travail. La division du travail ne permettrait donc pas uniquement d’augmenter les richesses, elle serait également créatrice de liens sociaux. « Nous sommes ainsi conduits à considérer la division du travail sous un nouvel aspect. Dans ce cas, en effet, les services économiques qu'elle peut rendre sont peu de choses à côté de l'effet moral qu'elle produit, et sa véritable fonction est de créer entre deux ou plusieurs personnes un sentiment de solidarité » (Emile Durkheim, De la Division Du Travail).  

...

Télécharger au format  txt (14.5 Kb)   pdf (78.9 Kb)   docx (11.7 Kb)  
Voir 9 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com