Tricotage des vogues
Étude de cas : Tricotage des vogues. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Nadazaki • 10 Mars 2022 • Étude de cas • 1 242 Mots (5 Pages) • 371 Vues
Introduction
En 2012, période où la plupart des entreprises européennes ont fait le choix de l’externalisation de
leur production dans les pays à bas coût, Tricotage des Vosges (TDV), revendique, elle, le 100 %
made in France, le tout »domestique », sans pour autant se contenter d’une niche « très haut de
gamme ».
Pari gagnant ou projet fou ? Toujours est-il que jusqu’à présent elle n’a pas eu à s’en plaindre, et
pourtant rien ne fût simple. On peut même dire qu’en 18 ans existence elle a tout connu : une
crise du secteur textile dont on ne voit pas la fin. La banalisation du produit. La montée en
puissance des acteurs de la grande distribution qui, non contents d’imposer leurs règles en
matières de marge, de réassort, de merchandising, se sont mis à vendre sous leur propre marque.
L’arrivée sur le marché des fabricants d’articles de sport qui, jusqu’alors cantonnés à leur fonction
d’usage, se sont imposés dans les rayons, prenant avec la basket de plus en plus de place dans la
vie de tous les jours. L’introduction de nouveaux concurrents étrangers. Tunisiens, turcs, indiens
ou encore chinois, qui petit à petit ont commencé à changer les règles du secteur en proposant
des produits de qualité médiocre mais à très bas prix. La délocalisation de ses principaux
concurrents qui comme Kindy, DIM, Olympia, le Bourget ou Doré Doré ont trouvé que la meilleure
façon de garder leur part de marché et leur marge était d’avoir recours à la sous-traitance.
Jusqu’au suprême coup du sort avec la fin de la licence DIM, qui l’a privé de 70 % de son chiffre
d’affaires.
Néanmoins, TDV a réussi à tenir la barre, se hissant à la hauteur des acteurs de référence du
secteur. Mieux encore, elle peut se vanter aujourd’hui, d’être leader de la chaussette pour femme
dans le réseau sélectif avec sa marque BLEUFORÊT et proche du leadership dans le mass market
avec Olympia et BLEUFORÊT diagonale.
Il n’empêche que l’avenir est toujours aussi sombre. Et en ce printemps glacial 2012, Jacques
Marie, le fondateur de l’entreprise qui doit très prochainement passer la main, est en droit de se
poser des questions sur l’avenir de TDV et la capacité de ses successeurs à y faire face. ISCID-CO Dunkerque
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© CCMP 2012– Tricotage des vogues – Agnès MORSAIN – Paris – Dauphine 4
III. Un secteur particulièrement sinistré
Car c’est peu de dire que le textile français est aujourd’hui en déclin. Ne serait-ce que dans les
Vosges (terre du textile français par excellence) les emplois sont passés de 50.000 dans les années
50 à 3 000 aujourd’hui. Au plan national de 1970 à 2 000, on parle même de 575 000 emplois
disparus. Et pourtant la France est encore le troisième acteur de l’industrie textile européenne
derrière l’Italie et l’Allemagne.
Dans le chaussant, la situation est encore plus catastrophique, puisque depuis le 31 décembre
2004 et le démantèlement de l’accord multifibres, 90 % des 360 millions de chaussettes vendues
en France viennent d’Asie (la Chine étant le premier producteur mondial) ou de Turquie.
A cela, ajoutons une conjoncture économique guère reluisante, des clients frileux et de plus en plus
sensibles au prix, délaissant l’accessoire pour l’essentiel (ce qui se voit à ce qui se cache), une
grande distribution qui a elle seule canalise 70% des ventes, et un marché en recul en volume
comme en valeur depuis plusieurs années, accusant une baisse de 8% encore en 2009. Bref, un
secteur déprimé pour ne pas dire sinistré où il ne fait a priori pas bon vivre. La catastrophe
annoncée en 2004 a bien eu lieu. ISCID-CO Dunkerque
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