Saint Augustin
Cours : Saint Augustin. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar AJ 99 • 21 Février 2020 • Cours • 589 Mots (3 Pages) • 554 Vues
Saint Augustin :
Pour Saint Augustin la mémoire est absence d’oubli.
Spiritualité de la mémoire : Pour Saint Augustin la mémoire comme expérience de réminiscence permet à l’âme de reprendre possession d’elle-même après une vie vécue dans l’abîme et sous l’emprise des tentations et des plaisirs du corps.
La mémoire est aussi une faculté de l’esprit qui conserve les traces des évènements vécus que l’homme peut réactiver.
La mémoire permet de constituer dans la conscience du sujet une trame temporelle entre les différents moments du temps pour éprouver la permanence du Moi. C’est une conscience du temps passé au service du présent et du futur.
Dans ce sens la mémoire jouit d’une force psychologique importante puisqu’elle est conscience des différents moments de l’esprit.
Saint Augustin explique que la mémoire ne conserve pas les objets perçus eux-mêmes mais uniquement leur image. Si la mémoire est un vaste palais ordonné où les images des choses que nous percevons s’entreposent dans cette réserve, cette faculté assigne également au sujet la réappropriation subjective de toutes les expériences sensorielles antérieures et de toutes les choses perçues. Par conséquent, Saint Augustin met l’accent sur la puissance de la mémoire en réfutant l’idée de réceptivité passive du sujet. Cela dit, la mémoire permet, qui plus est, de prévoir l’avenir : la faculté de conservation de l’image des choses permet d’obtenir par conséquent la faculté de de prévoir et d’imaginer un temps qui n’est pas encore. En effet, grâce aux images que nous conservons, nous pouvons tisser des liens entre nos expériences passées et celles à venir. C’est cette conscience du temps qui donne au moi une continuité, voire une identité comme le pense John Locke.
De plus la mémoire a une fonction liée à la connaissance : les souvenirs mémorisés permettent à l’esprit d’identifier telle ou telle réalité (sensation, idée). Augustin évoque la mémoire comme un sanctuaire immense et infini constituant un savoir.
Le statut de la réminiscence :
Les confessions sont le récit d’un homme qui se recherche pour retrouver une vie antérieure car il a tant sombré dans les plaisirs du corps. Le livre rappelle la vie avant la conversion.
En effet, la mémoire est une expérience subjective d’autant plus que l’autobiographie est écriture du passé d’Augustin. L’écriture retrace les voies de l’amertume du ressouvenir et pénètre les vastes palais de la mémoire. Augustin montre ce que l’être vit dans l’oubli, c’est-à-dire sans la mémoire de Dieu. Cet œuvre rappelle la faillibilité de l’Homme. Toutefois, il ne s’agit pas d’écrire ses propres mémoires en tant que récit, mais d’une mémoire comme une expérience de réminiscence qui permet à l’âme de reprendre possession d’elle-même. Le converti est assiégé par les séductions, il est fragile et enclin à la résignation. Se souvenir du passé des tentations c’est être à l’abri. La réminiscence protège l’homme faillible de son présent en rendant le passé de perdition perpétuellement vivant. Seule la mémoire nous sauve de l’abîme et remédie aux faiblesses de notre âme.
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