La prolifération des armes nucléaires

Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale(1945), la communauté internationale se donne pour mission le maintien de la paix et de la sécurité internationale. Aujourd’hui, comme auparavant, ces deux idéaux priment. C’est pourquoi la question de la prolifération des armes nucléaires rebondit au sein des conférences observées par différentes organisations comme l’Organisation des Nations Unies (ONU)

Nous pouvons à cet effet définir la prolifération nucléaire comme l’augmentation du nombre des Etats possédant l’arme nucléaire dans le monde. Celle-ci est perçue comme un véritable danger universel vu les dégâts qu’elle engendre au détriment de la paix et de la sécurité internationale.

Dès lors, nous nous posons la question de savoir peut-on encore éviter la prolifération nucléaire ?

Toutefois un double intérêt se présente à notre réflexion. Un intérêt théorique qui se manifeste par la controverse politique, diplomatique et même idéologique depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale qui a engendré la prolifération nucléaire dans plusieurs Etats. Un intérêt pratique par les difficultés observées par les Etats auxquels l’intervention du droit international joue un rôle majeur afin de repousser ce phénomène dans le monde. Cette technologie est devenue une préoccupation considérable pour les Etats.

Afin d’appréhender notre analyse, nous mettrons d’abord l’accent sur le Traité de non-prolifération à travers le contrôle de l’arme nucléaire et l’effet géopolitique qui s’en suit ; ensuite nous analyserons les modalités de lutte de l’arme nucléaire sur la scène internationale illustrés par l’impact de la prolifération sur la communauté internationale et les tentatives de lutte. Ainsi notre plan s’articulera autour d’une part de la non-prolifération des armes nucléaires : un principe inefficace (I) ; d’autre part la prolifération des armes nucléaires, l’exception inévitable (II)

I- La non-prolifération des armes nucléaires, un principe inefficace

La définition de la non-prolifération (nucléaire), si l’on en tient à la définition du dictionnaire paraît un peu réductrice. Il s’agit en effet de la ¬limitation de la quantité d’armes nucléaires dans le monde. Or celle-ci mise en place avec l’aide du traité de non-prolifération(TNP) parait inefficace. Cette inefficacité est mise en relief par le contrôle de l’arme nucléaire (A) et l’effet géopolitique qu’elle entraine (B)

A- Le contrôle de l’arme nucléaire

La quasi-totalité des Etats (188 sur 193) font partie du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) conçu en 1968 et entré en vigueur le 5 Mars 1970. Le TNP autorise les cinq (5) Etats ayant acquis la bombe nucléaire avant 1967 à la conserver mais interdit aux autres de l’obtenir. Il est important de remarquer que le traité comprend aussi une clause de désarmement (article VI) par laquelle les puissances nucléaires s’engagent à des négociations pour un désarmement sous contrôle international. Dans la pratique, les Etats nucléaires qui sont les cinq (5) membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, continuent de renouveler et de moderniser leurs arsenaux nucléaires et de faire de la recherche. Le contrôle de l’arme nucléaire reste difficile. En effet, un protocole additionnel existe depuis 1998 assurant une meilleure vérification de l’action des Etats, mais il n’a été signé que par environ 50 Etats. Plusieurs Etats ont quand même créé des programmes nucléaires interdits ou ont menacé de se retirer du traité comme la Corée du Nord. On reproche aussi aux Etats nucléaires de vendre les technologies du nucléaire civil, tout en sachant que d’une part, quand on sait enrichir l’uranium à des fins civiles, on a résolu les principales difficultés pour concevoir la bombe atomique et que d’autre part une centrale nucléaire produit des « déchets radioactifs » qui seront réutilisables pour fabriquer la bombe. Il est clair qu’il sera difficile de contrôler des activités dont on n’a pas connaissance et que certains pays ont secrètement maintenues comme en IRAN où un site secret d’enrichissement a été découvert à Natanz.

B –Les effets géopolitiques de la prolifération des armes nucléaires.

Ces effets s’affrontent autour de deux visions. Certains prétendent que l’arme nucléaire est un outil de dissuasion, et a donc un effet stabilisateur. L’exemple classique est le cas du Pakistan et de l’Inde, qui possèdent tous deux l’arme nucléaire et qui ont vu les conflits territoriaux diminuer en intensité. Pour d’autres, en revanche, l’arme nucléaire est un élément dangereux et déstabilisateur. En particulier, il permet aux Etats de moindre importance de faire du chantage en mettant toutes les puissances sur un même pied d’égalité. La Corée du Nord et l’Iran sont l’illustration de ce chantage, puisqu’ils menacent régulièrement de poursuivre leurs programmes nucléaires respectifs, dont personne ne connait l’état d’avancement exact. Celui-ci en l’occurrence la Corée du Nord a annoncé en 2003 qu’elle se retirait du traité, même si ce droit lui est contesté et elle a déjà procédé à deux explosions

...