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La filière littéraire

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Par   •  2 Février 2014  •  1 708 Mots (7 Pages)  •  717 Vues

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La filière littéraire est essentielle et son "utilité" ne doit pas être évaluée à l'aune de la rentabilité immédiate d'une propagande visant à intégrer tous les cerveaux dans la machine "entreprise". Esprits souvent brillants, sensibles, esprits "de finesse" qui les opposait aux grossiers "esprits de géométrie", les littéraires sont les seuls à avoir acquis les réflexes d'une vraie culture générale, capable de discernement et de sens critique, voire d'un engagement philosophique et éthique, loin des poncifs et des lieux communs si en vogue aujourd'hui. Articulant les fondements des cultures classiques aux cultures contemporaines, ils maîtrisent ces axes qui forment la pensée d'aujourd'hui. Depuis quelques années, une multitude de filières s'ouvre à eux, grâce à leur polyvalence et à la solidité de leurs connaissances. C'est toute la société qui devrait bénéficier de cette catégorie d'étudiants, la plus à même de réfléchir aux enjeux culturels, sociaux, économiques et politiques de notre époque.

Il faudrait vous pencher sur les exemples de carrières brillantes de personnes ayant passé un baccalauréat littéraire, et pas seulement dans la traduction ou l'enseignement, et oui !

Contrairement à ce que vous pensez, la filière littéraire est rarement un choix par défaut, encore faudrait-il vous donner la peine de sortir de ce type de jugements obtus et limités. Un bac scientifique garantit une meilleure insertion sur le marché du travail qu'un bac littéraire ? Donnez-m'en des preuves. Le monde scientifique représente l'élite ? C'est avoir une conception tronquée des acteurs du progrès.

En quoi les bacheliers scientifiques sont-ils avantagés par rapport aux autres étudiants dans des domaines comme le droit, la communication, les lettres ou encore les langues ? En rien. Le bac n'est qu'un ticket d'entrée, et passées 4 ou 5 années d'études, ces distinctions littéraires / scientifiques n'ont plus la moindre importance.

Mais entre nous, les premières victimes des préjugés et des critiques, ce sont ceux qui ne savent pas voir au-delà.

Certes, c'est une chance de pouvoir étudier Proust plutôt que de faire des cours intensifs de comptabilité. Mais faut-il pour autant pousser le raisonnement à l'extrême en méprisant tout ce qui est plus «utilitaire» qu'analyser un texte d'Heidegger? En classes préparatoires littéraires, c'est à peu près le cas: de nombreux profs y décrètent que Sciences-Po ou les écoles de commerce sont intellectuellement inférieures. Ce complexe de supériorité est irresponsable.

Heureusement, l'imperméabilité des cursus littéraires est en train d'être remise en question. Un nouveau partenariat entre Paris IV et Sciences-Po a notamment permis l'année dernière de créer des doubles cursus en «Sciences Sociales et Humanités Littéraires». Incroyable! Il sera possible (pour les quelques élèves sélectionnés) de faire de la littérature, mais aussi de l'économie et du droit, de faire un stage et de partir étudier à l'étranger. De même, des doubles licences sélectives seront lancées l'année prochaine dans le cadre d'un partenariat entre les universités Paris II, Paris IV et Paris VI, avec la possibilité de suivre, entre autres, un cursus en «droit et histoire de l'art».

Sciences Po Paris offre dorénavant aux candidats venant des trois séries du bac général la possibilité de choisir l’épreuve qui leur permettra de mieux mettre en relief leurs qualités. «Pour les L, nous avons donc créé l’épreuve de commentaire de littérature qui leur correspond parfaitement», commente Richard Descoings, le directeur de l’institut. Cette année Sciences Po Paris devrait ainsi avoir de l’ordre de 14% de ses candidats qui viennent de L pour 11% au niveau national.

Lu dans un rapport de l’Inspection générale de l’Éducation nationale en 2006: «C’est d’un problème d’image dont souffre le plus aujourd’hui la série (L): elle est souvent présentée, de façon caricaturale, comme une série sympathique, où l’on a du temps pour soi, peuplée pour l’essentiel de jeunes filles généralement fâchées avec les mathématiques, et qui ne mènerait à rien hormis, pour les meilleurs, au métier d’enseignant».

Eh oui, la série L a mauvaise presse et l’un des objectifs majeurs de la réforme du lycée en cours est de la réhabiliter en «mettant fin à la hiérarchie entre les séries» et en faisant de la série L «une série d'excellence pour l'apprentissage des langues vivantes et la connaissance de l'international»

Le bachelier L a vocation à continuer ses études, n'ayant pas de qualifications pratiques à faire valoir sur le marché du travail (comme toutes les filières générales d'ailleurs).

• La majeure partie des bacheliers L s'oriente vers l'université dans les filières littéraires (lettre moderne et classique, philosophie), langues vivantes (LLCE/LEA), sociologie, histoire, histoire de l'art, cinématographie, musicologie, art plastique et appliqué, géographie, droit, psychologie, STAPS. Il existe aussi depuis peu des licences pluridisciplinaires littéraires dénommées généralement "Licence mention Humanités" construite sur le modèle anglo-saxon.

• Une partie s'oriente dans des filières professionnalisantes en BTS et DUT tertiaires.

• Une partie s'oriente vers les écoles spécialisées pour devenir journaliste, assistant-social ou encore infirmier.

• Une partie s'oriente vers des écoles d'Arts, des Beaux-Arts, conservatoire, école de cinéma.

• MANAA, remise à niveau artistique

• Enfin, beaucoup des très bons élèves s'engagent en classes préparatoires littéraires

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