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LA III EME REPUBLIQUE

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Par   •  2 Octobre 2016  •  Dissertation  •  1 631 Mots (7 Pages)  •  2 057 Vues

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La IIIème République

Introduction

« La République existe ; elle est le gouvernement légal du pays, vouloir autre chose serait une nouvelle Révolution, et la plus redoutable de toutes ». Ainsi, le 13 novembre 1872, dans un message présidentiel à l’assemblée, Adolph Thiers prend nettement position pour la République. Précisément, si Thiers décide de s’exprimer pour affirmer sa préférence envers un régime républicain, c’est que ce dernier ne fait pas consensus. En effet, un certain nombre de détails font que la IIIème République apparaît de prime abord comme un régime instable. Rappelons qu’elle naît dans le contexte de la défaite, celle de Napoléon III à Sedan le 2 septembre 1870. La République est alors proclamée par quelques députés à l’hôtel de ville de Paris (Gambetta, Favre…) mais n’est pas soumise au suffrage universel, le régime n’est pas voté, il n’a donc à l’échelle de la Nation aucune légitimité démocratique. De plus, au sein de cette République mal née va se dégager une majorité monarchiste à l’assemblée car les monarchistes promettent la paix que désire le peuple. Pourtant, le régime ne s’est pas transformé en monarchie. Les raisons de cet échec incombent au comte de Chambord, royaliste au point d’exiger le remplacement de la cocarde tricolore par le drapeau blanc, prétention inconcevable même pour les plus royalistes de l’assemblée.

Il est extrêmement important de rappeler ce contexte historique pour comprendre les textes qui organiseront les pouvoirs publics et leurs rapports, que sont les lois constitutionnelles de 1875. (Différentes d’une véritable constitution, car ne disposant pas d’un préambule, ni de déclaration de droits, ni de références philosophiques). En effet, celles-ci ne sont que la conséquence d’un compromis provisoire entre républicains et monarchistes, dans l’attente, pour ces derniers, de la mort du comte de Chambord, qui permettrait alors au comte de Paris d’accéder au trône légitimement.

Ainsi, on peut se demander dans quelle mesure les lois constitutionnelles de la IIIème République, ayant formellement mis en place une République, conservent néanmoins un esprit monarchiste.

Pour répondre à cette question, nous démontrerons qu’il existait un réel clivage entre la forme du régime officiellement définie (fortement influencée par les orléanistes) dans la « constitution » de 1875 et son application réelle, notamment suite aux révisions de 1879 et 1884.

Nous verrons donc tout d’abord que les lois constitutionnelles de la IIIème République définissent une République de type orléaniste, avant de s’intéresser aux multiples dérives et pratiques en absolue contradiction avec ces lois.

I. Les lois constitutionnelles de 1875 mettent en place une République qui conserve un esprit monarchiste

Comme nous l’avons dit précédemment, les lois constitutionnelles de la IIIème République découlent d’un compromis entre républicains et monarchistes. Les républicains, minoritaires, doivent accepter une vision orléaniste pour s’assurer de leur soutien.

A. La proclamation officielle de la IIIème République…

Il faut distinguer l’avant 1875 de l’après 1875 :

Avant : Il n’existe qu’une « ébauche » de République. Les lois se content de répondre à des problèmes ponctuels, d’ordre pratique. Exemple de la loi Rivet.

Après : Les trois lois constitutionnelles de 1875 viennent instaurer définitivement la IIIème République en définissant : -l’organisation du Sénat (loi du 24 février)

-l’organisation des pouvoirs publics (loi du 25 février)

-les rapports entre les pouvoirs publics (loi du 16 juillet 1875).

Il s’agit donc d’une victoire (en apparence) des républicains, pourtant minoritaires. On peut expliquer cette victoire pour deux raisons :

-le Comte de Chambord est l’héritier légitime du trône. Cependant, son désir de remplacer le drapeau tricolore par le blanc est totalement inconcevable, même pour les royalistes de l’assemblée.

-il faut souligner que les royalistes, même majoritaires, sont divisés : les orléanistes désirent allier royauté et libéralisme tandis que les légitimistes veulent un retour à l’Ancien Régime. Aucune majorité n’est dégagée, les royalistes ne parvenant pas à se mettre d’accord, le Comte de Chambord posant problème et les républicains sont de toute façon minoritaires.

Dans ces conditions, le sort du régime est incertain et la victoire républicaine n’est pas totale.

B… Résulte néanmoins d’un compromis avec les royalistes

Les républicains en minorité sont contraints de faire quelques concessions pour s’assurer du soutien des orléanistes.

Les royalistes, majoritaires, conservent un pouvoir très important. Ainsi, ils obtiennent la démission de Thiers en 1873 avant d’élire Mac-Mahon, un monarchiste. La restauration de la monarchie semble alors inévitable mais Henri d’Artois campe sur ses positions concernant le drapeau blanc, bloquant ainsi la situation.

La condition principale posée par les orléanistes réside dans la création d’un Sénat. Les monarchistes admettent certes une République, mais une République qui se devra d’être conservatrice. Le Sénat constitue précisément une garnison conservatrice, garantissant la stabilité gouvernementale. Le Sénat est composé d’individus âgés de quarante ans et plus.

La deuxième concession des Républicains est d’accepter un président (fort mais irresponsable) à la tête du pouvoir législatif. En effet, ceci n’est pas du tout dans la tradition républicaine,

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