Le rôle des monstres dans notre société
Fiche de lecture : Le rôle des monstres dans notre société. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Christophe Cambervel • 26 Mars 2019 • Fiche de lecture • 1 118 Mots (5 Pages) • 1 724 Vues
Introduction
Il suffit de constater le succès des œuvres fantastiques pour comprendre que les monstres sont définitivement ancrés dans notre culture. Qu’il s’agisse du cinéma, de la télévision ou de la littérature le genre fantastique et plus précisément celui des monstres continue de fasciner le public. Mais ce dossier nous interroge sur les raisons pour lesquelles nous sommes tant fasciner par ces êtres monstrueux, et leur place dans notre société.
Dans l’extrait du roman « Frankenstein ou Le Prométhée moderne » écrit en 1817 par Mary Shelley, on est directement confronté à la créature monstrueuse et à ses états d’âme quand il s’adresse au narrateur. Dans un registre plus informatif Gilbert Lascault tente de définir le monstre dans l’encyclopaedia universalis de 1995. Claire Caillaud dans la revue textes et documents pour la classe s’attache en 2010 à décrire les raisons de l’engouement pour ces êtres tout en étudiant leurs origines. Enfin l’affiche du film de David Lynch « The Elephant Man » sorti en 1980 nous dépeint l’image d’un monstre à la fois improbable et réel.
Dans une première partie nous analyserons les caractéristiques des monstres dans notre société. Tout d’abord via un portrait du monstre puis par une mise en lumière des représentations du monstre et de leurs possibles origines. Dans une seconde partie nous étudierons les enjeux liés aux monstres. Nous aborderons ainsi le regard porté sur les monstres par notre société et ensuite les conséquences qui y sont liés.
I)
A-
Pour Gilber Lascault, le monstre est avant tout une création imaginaire de l’homme. Il nait de nos désirs et de nos fantasmes. L’auteur met l’accent sur le fait que le monstre symbolise avant tout la différence. Cette différence entre le rationnel et l’irrationnel. Le monstre nous fait donc basculer vers un monde étrange, irréel et opposé à l’ordre naturel. Lascault précise néanmoins que les créateurs des monstres s’appuient sur les difformités du réel. C’est l’idée principal de l’affiche « Elephant man », car si le personnage principal est considéré comme un monstre il est également un être humain comme un autre, il serait donc possible d’être un monstre tout en restant un homme. Cette dualité est également abordée par Claire Caillaud dans le document 4. Pour l’auteure, le monstre peut être une créature imaginaire ou un être réel possédant une anomalie physique. Il a toujours été présent dans l’histoire de l’homme et il était déjà présent dans les mythes et légendes avant sa popularité dans les œuvres de fictions. Pour elle le monstre est finalement l’alter égo de l’être idéal de la même façon que le diable s’oppose au Dieu. Qu’ils soient réels ou lié à un imaginaire né de nos désirs et peurs, le monstre intrigue et fascine.
B-
Cette fascination pour les monstres se retrouve dans ses différentes représentations. Tout d’abord dans l’esthétisme même du monstre. Gilbert Lascault nous indique que l’esthétique du monstrueux se construit d’angoisses diverses. En citant les estropiés de Bosch ou encore le malade pustuleux de Matthias Grünewald, l’auteur nous convainc que le monstre est avant tout un être laid. Cette idée de laideur est bien visible sur l’affiche du film « Elephant man » citant un « aspect monstrueux » qu’il était nécessaire de cacher sous une cagoule. Caillaud qualifie le monstre d’être protéiforme et met également l’accent sur le caractère difforme et grotesque du monstre. Les illustrations qui accompagnent son discours accentue cette notion de laideur. Le monstre lui-même est conscient de sa différence. Le monstre de Frankenstein -dans son monologue- fait référence à cette laideur qu’il a pourtant tenté d’oublier et à la misère que celle-ci à créer. Tous s’accordent sur l’esthétique particulière du monstre, celle-ci étant intrinsèquement lié à l’origine de ces monstres.
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