Le Monstre
Documents Gratuits : Le Monstre. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar anticaballo • 11 Avril 2013 • 819 Mots (4 Pages) • 1 394 Vues
Vient du Latin monstrum = phénomène singulier, n’a pas de connotation négative à l’origine. Il exprime simplement l’écart, par excès ou par défaut par rapport à la norme du vivant.
C’est cette extra-ordinarité qui est stigmatisée. Par extension, le nom de monstre est donné à des animaux mythologiques, des créatures hors du commun, ou simplement à des hommes en rupture avec les mœurs de leur temps.
Le monstre exerce à la fois la fascination et la répulsion, et possède une symbolique forte mise en exergue dans l’art.
Pourquoi est-ce que les enfants dessinent, se déguisent en monstre la journée alors qu’ils en ont peur la nuit ? En quoi le monstre incarne-t-il le paroxysme de la contradiction de l’identité humaine : la volonté d’affirmation de l’individualité couplée au désir de reconnaissance par l’autre ?
1) Le monstre n’est-il que le différent repoussant ?
2) Nait-on monstre ou le devient-on ?
3) Comment l’art transfigure-t-il le monstre en le sublimant ?
• Le monstre se définit par opposition
Le monstre appartient à l’inclassable, à l’incompréhensible, qu’il s’agisse d’un fœtus hermaphrodite ou d’un animal mythologique hybride.
Le monstre n’a pas de forme définie, ne se conforme pas.
Bataille : « Informe : pas seulement un adjectif mais un terme servant à déclasser », le monstre est une erreur défectueuse de la nature, est mis au rebut.
Ex : Quasimodo, borgne, bossu, sourd, muet, qui vit reclus car il est différent, doit intérioriser son amour, le vit avec une cloche.
G. Canguilhem : « le type normal est le zéro de la monstruosité »
Mais c’est cette extraordinarité qui renforce chez le monstre sa dimension terrifiante
La spécificité du monstre et sa mise au ban de la société se renforce mutuellement. Dans l’imaginaire collectif, le monstre possède des attributs physiques anormaux, des poils, des griffes, subit l’hybridation, se comporte singulièrement, à l’instar de Diogène Laërce vivant dans son tonneau.
Cela donne lieu à l’épidictique, à l’insulte, à la rhétorique de la dénonciation de la différence ennemie qui débouche parfois sur des dérives dans la harangue des foules.
Ex : Aux USA, la condamnation de l’ «evil empire », des « rogue states »
Ou Lady Gaga qui appelle ses fans ses « little monsters » car ils appartiennent souvent à la communauté gay stigmatisée aux USA.
Est-ce le rejet de l’autre différent ou de celui qui nous jette au visage ce que nous sommes ? Ce processus de condamnation suite à une non-identification est-il vraiment justifié ?
• On ne nait pas monstre, on le devient
C’est la façon d’appréhender l’autre qui crée le monstre : la non reconnaissance est une négation. Mais celle-ci résulte largement d’une vue de l’esprit.
Pour l’enfant,
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