La politique monétaire de la BCE peut-elle infléchir les politiques économiques nationales ?
Dissertation : La politique monétaire de la BCE peut-elle infléchir les politiques économiques nationales ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Laetitia Lesourd • 21 Janvier 2018 • Dissertation • 1 141 Mots (5 Pages) • 1 266 Vues
Question 53 : La politique monétaire de la BCE peut-elle infléchir les politiques économiques nationales ?
Introduction : La politique économique d’un pays correspond à l’ensemble des actions mis en œuvre par les pouvoirs publics dans le but d’améliorer la situation économique du pays. Chaque Etat cherche ainsi à obtenir un bon équilibre entre son taux de croissance, son taux de chômage, son taux d’inflation et sa balance commerciale. C’est ce que l’économiste britannique Nicholas KALDOR a appelé le « carré magique ». Pour ce faire, les autorités nationales mènent différentes politiques (structurelle, conjoncturelle, monétaire et budgétaire,…) qui influent plus ou moins directement sur leur politique économique. Au niveau européen, la BCE crée en 1998 définit la politique monétaire à adopter au sein de la zone euro. C’est ensuite les banques centrales nationales qui mettent en place cette politique au sein de leur pays. Nous verrons dans un 1er temps, pourquoi et comment la BCE définit sa politique monétaire puis quel est son impact sur les politiques économiques nationales.
1ère partie : la politique monétaire de la BCE
La politique monétaire vise à lutter contre l’inflation à travers le contrôle de la masse monétaire. En effet, le rôle principal des banques est de financer l’Economie à travers l’intermédiation bancaire qui consiste à collecter les dépôts appelés ressources des agents économiques à capacité de financement pour les transformer en crédit et ainsi les prêter à ceux ayant un besoin de financement. Si une banque n’a pas assez de ressources pour faire face aux demandes de crédits, elle peut alors emprunter à son tour sur le marché monétaire. Ainsi, par un simple jeu d’écriture, une banque peut créer de la monnaie scripturale en inscrivant le montant des prêts sur les comptes de ses clients. Ces prêts accordés permettent aux ménages d’acheter des biens ou services et aux entreprises d’investir. Ils deviennent ainsi de nouveaux dépôts dans d’autres banques = effet multiplicateur. Or, cette création monétaire est source d’inflation. En effet, plus il y a d’argent qui circule, plus les prix vont augmenter. Ainsi, si les salaires augmentent moins vite que les prix, le pouvoir d’achat des ménages va diminuer, ils vont donc moins consommer et les entreprises vont voir leur chiffre d’affaire baisser à leur tour ce qui va au final ralentir la croissance du pays => trop d’inflation peut donc nuire à l’activité économique. Si au contraire, il n’y a pas assez de monnaie en circulation, elle devient rare. Les prix vont alors diminuer = déflation. Les ménages risquent alors de reporter leurs achats pensant qu’ils pourront les acheter plus tard et moins cher. Cette baisse des prix va alors impacter les entreprises qui vont voir leur activité économique ralentir. La déflation est donc également néfaste pour l’Economie. Il est donc fondamental de contrôler la masse monétaire d’un pays ce qui est le rôle de la BCE au niveau européen. Pour ce faire, elle dispose de 3 instruments : le taux des réserves obligatoires, les interventions sur le marché interbancaire et les facilités permanentes.
Nous allons donc voir l’impact de ces 3 instruments sur la politique économique nationale.
2ème partie : l’impact de la politique monétaire sur la politique économique nationale
La BCE impose aux banques commerciales de détenir un compte dans leur banque centrale avec un pourcentage minimum indexé sur les dépôts qu’elles collectent. Par exemple, un taux fixé à 1% signifie que la banque doit déposer 1% des montants des prêts accordés sur son compte à la Banque Centrale qui sera alors « gelé ». Ainsi, plus le taux des réserves obligatoires est faible, plus les banques peuvent accorder des crédits ce qui augmentera la masse monétaire puis les prix et génèrera de l’inflation, et vice versa. Cet instrument est très peu utilisé par la BCE : la seule modification de ce taux remonte au 18 janv 2012 où il est passé de 2 à 1% et il n’avait jamais évolué auparavant (depuis 1999).
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