Impact du changement climatique
Guide pratique : Impact du changement climatique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Nathou Sani • 30 Janvier 2020 • Guide pratique • 5 136 Mots (21 Pages) • 544 Vues
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UNIVERSITE PELEFORO GON COULIBALY DE KORHOGO (UPGCK)
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Par
GONEZO Bi Zan Fréjus
Ce présent article est un protocole de recherche Soumis pour satisfaire en partie aux conditions d’élaboration du mémoire de fin de cycle pour l'obtention du Diplôme de Master 2 en Sciences Economiques.
Superviseur : Dr. ASSI Tano Maxime
Mars 2019
Contexte de l’étude
Depuis plusieurs années, la question du changement climatique, de ses conséquences et des moyens de s’y adapter sont au centre des préoccupations internationales, non seulement sur le plan politique et scientifique, mais aussi et surtout au sein des opinions publiques. En effet des études montrent que les catastrophes liées au changement climatique sont l’une des causes principales de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle (à la fois sur le court et long terme). Cela est d’autant plus alarmant qu’aujourd’hui 795 millions de personnes souffrent encore de la faim (FAO, 2013) et 180 millions d’enfants sont victimes de malnutrition (FAO, 2013, The State of Food Insecurity in the World 2013). Cette situation ne fera que s’empirer compte tenu du fait que tous les effets des changements climatiques observés jusque-là ont tendance à s’accélérer.
Dans la zone sub-saharienne, les évènements climatiques extrêmes augmenteront en intensité : tempêtes violentes, feux de forêts, sécheresses, inondations fortes, vagues de chaleur ou de fraicheur (STERN, 2006). On observe déjà ces évènements en Afrique de l’Ouest. Par exemple, le nombre d’inondations a augmenté de +6 à +12 par an ces dernières décennies. Il est très probable que ces inondations soient liées au changement climatique et qu’elles deviennent plus fréquentes et plus intenses (GIEC, 2013).
Au-delà des évènements climatiques extrêmes, les changements climatiques à occurrence lente frappent aussi l’Afrique de l’Ouest. Ainsi 75 à 250 millions de personnes seront ainsi affectées par un stress hydrique élevé en 2020, plus du double en 2050. Les terres arides et semi-arides s’étendront de 5% à 8% d’ici 2080, réduisant la productivité agricole (GIEC, 2013).
Le rapport de l’étude de Vulnérabilité de Secteur Agricole aux Changements Climatiques en Côte d’Ivoire initiée par le Ministère de l’Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable en collaboration avec le PNUD (2013) à montrer que de 1960 à 2010, la température du pays a cru avec un taux moyen de 1,6 °C soit une augmentation de 3,2 °C par siècle. Selon ce rapport l’augmentation de la température serait le résultat de l’accroissement des concentrations des gaz à effet de serre.
D’après cette même étude dans la zone nord du pays, la température moyenne actuelle de 26-28 °C évoluera vers 29-31 °C dans un siècle. Les pluies annuelles moyennes actuelles de 900-1400 mm/an baisseront entre 700 et 1200 mm/an. L’indice d’aridité augmentera et passera au-dessus de 2 transformant la région du nord de la Côte d’Ivoire en une zone semi-aride et particulièrement à risque car l’érosion des sols pourrait être irréversible. La région de la Bagoué, faisant partie intégrante de cette zone, est confrontée à l’instar des autres régions aux conséquences néfastes du changement climatique du fait de son économie essentiellement agricole et très fortement tributaire des conditions climatiques.
Les ménages ruraux de la région dont les principales sources de revenu sont l’élevage et/ou l’agriculture sont très fortement dépendant des conditions météorologiques. Un évènement inattendu tel qu’une sécheresse ou une inondation peut avoir de nombreuses conséquences sur le revenu du ménage, mais également sur l’état de santé des enfants ou sur leur scolarisation et aussi des effets indirects sur la croissance et la répartition du revenu et, partant, sur la demande de produits agricoles.
Il est donc nécessaire de repenser, à tous les niveaux, les paradigmes actuels. C’est dire que l’agriculture et la sécurité alimentaire devraient figurer au cœur de l’effort de développement durable de la région et de la lutte contre la pauvreté, d’une part, et de l’action menée en faveur d’une croissance associée à de faibles émissions de carbone et favorisant la résilience aux changements climatiques, d’autre part.
Problématique
Depuis que le mouvement de la Révolution verte a été entamé dans les années 1960, l’agriculture avait pour objectif de produire le plus possible d’aliments à un moindre coût. De ce fait, l’intensification du milieu agricole a pris un tournant industriel (Fresco, 2015). Cette période est le fruit de développement scientifique et la maîtrise des technologies.
Les êtres humains rationnels, cherchant à être les plus efficaces possibles, c'est-à-dire à produire le plus possible compte tenu des facteurs de production (capital, travail, terre, etc.) dont ils disposent sont constamment à la recherche d’innovations et ils ont poussé le développement de l’agriculture jusqu’à la rendre très intensive (Levasseur, 2014). Au fil du temps, « une déstructuration du système alimentaire s’est mise en place et les intrants comme les impacts ressentis des changements climatiques poussent l’agriculture à trouver de nouvelles façons de produire » (Bennell, 2008). Non seulement il faut chercher à avoir une productivité élevée, mais aussi vouloir continuellement l'augmenter. Plusieurs gains sont ressortis de cette période, mais des inconvénients environnementaux tels que les changements climatiques sont aussi apparus. Ces manifestations sur notre société nous amènent à nous poser un certain nombre de questions : Quel est l’impact du changement climatique sur les capacités de la région de la Bagoué à assurer à sa population un niveau de sécurité alimentaire durable ? Ce changement a-t-il des conséquences significatives sur le quotidien des ménages ? N’est-il pas un frein à la croissance économique de la région ? Comment y faire face ? Existe-t-il des stratégies d’adaptation
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