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Les océans témoins du changement climatique

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Par   •  24 Septembre 2014  •  1 411 Mots (6 Pages)  •  1 332 Vues

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Les océans témoins du changement climatique

[...] Les océans sont l'un de nos meilleurs outils pour comprendre le climat actuel et ses changements annoncés, mais aussi les climats passés et leur variabilité. En effet, ils réagissent finement aux altérations de l'atmosphère, aux changements de température, de pH ou de salinité, et impriment en retour leur marque sur le climat de la planète. De leur côté, les scientifiques sont aujourd'hui capables d'observer les premiers effets du réchauffement global sur l'océan. À eux d'interpréter ces signes et de prévoir ce qui pourrait nous arriver au cours de ce siècle.

Document 1 : augmentation du nombre de cyclones

J. Descloitres, MODIS R. - RESP. Team, NASA/GSFC

Cyclones Olaf et Nancy, dans l'océan Pacifique en 2005.

Aucune tendance réelle ne se dégage des différentes simulations. Les mécanismes qui déclenchent El Niño sont trop mal connus et échappent encore à notre capacité de modélisation.

En revanche, du côté de l'Atlantique tropical et des Caraïbes, un résultat récent vient contrer l'idée d'une multiplication des cyclones. « Nous avons fait des simulations en prenant en compte le réchauffement global prévu pour le XXIe siècle, et nous ne voyons pas d'augmentation de leur fréquence, affirme Jean-François Royer, chercheur à Météo France. La naissance des cyclones dépend de la différence de températures entre la basse et la haute atmosphère. Le réchauffement futur ne devrait pas beaucoup changer le gradient vertical de températures. » Toutefois, cette simulation prévoit que ces tourbillons dévastateurs pourraient être plus puissants 1. Les terribles Katrina, Emily et Rita de la dernière saison cyclonique sont-ils déjà des signes de ce renforcement ? Un article paru dans Science en septembre 2005 affirmait que le nombre de cyclones de catégorie 4 et 5 avait augmenté de 57 % entre 1970 et 2004. [...]

Document 2 : l'inexorable montée des eaux

[...] Les habitants des îles Tuvalu sont inquiets : ils pensent que leur archipel ne va pas tarder à être englouti. Pour Anny Cazenave, directrice adjointe du Laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiales (Legos) 2, la réalité est plus complexe, mais pas moins préoccupante, pour ces atolls à fleur d'eau. « La montée du niveau moyen de l'océan autour de cet archipel n'est que de quelques millimètres par an. En revanche, certains phénomènes comme El Niño peuvent faire varier brusquement le niveau de 20 centimètres. Je pense qu'à terme, ces îles ne pourront plus être habitées. »

Depuis cinquante ans, le niveau moyen de la mer monte de 1,8 mm par an, mais cette élévation s'est accélérée pour atteindre 3 mm par an depuis une douzaine d'années. D'après les chercheurs, environ 60 % de cette élévation est due à la dilatation thermique de l'océan qui, comme l'atmosphère, se réchauffe. Le reste s'explique par la fonte des glaciers de montagne (0,8 mm par an) et la fonte des glaces du Groenland et, dans une moindre mesure, de l'Antarctique (0,2 à 0,4 mm par an). « Cette élévation n'est pas homogène à travers le globe car le réchauffement n'est pas uniforme. Celui-ci est fonction des transports de chaleur effectués par la circulation océanique », explique Anny Cazenave. Les données qui ont permis d'arriver à ces résultats sont d'abord les mesures par satellite (dont Jason-1, Envisat et bientôt Jason-2), une vraie révolution pour l'étude des océans et des climats. [...]

Document 3 : l'eau douce et l'eau salée

[...] « Nous sommes aussi assez inquiets pour les glaces du Groenland, alerte Frédérique Rémy, chercheuse au Legos. Alors que la couche de glace s'amenuise sur les bords de cette île, elle s'épaissit dans les régions centrales à cause d'une augmentation des précipitations. Or si la pente augmente, les vitesses d'écoulement augmentent aussi. Beaucoup de chercheurs pensent que le recul de ces glaces pourrait s'emballer. »

Une déstabilisation du système arctique aurait de fortes conséquences sur la salinité des eaux de surface de l'Atlantique nord. « Pour l'instant, la fonte des glaces du Groenland ne représente pas un gros apport d'eau douce par rapport aux fleuves sibériens », nuance Gilles Reverdin, chercheur au Locean. La salinité des eaux de surface est un paramètre très étudié par les océanographes. Celle-ci dépend des précipitations, des courants de surface et des échanges avec les couches d'eau profondes. Or, « sur le long terme, une variation importante de la salinité dans l'Atlantique nord pourrait avoir un impact négatif sur l'ensemble de la circulation thermohaline, comme le ralentissement du Gulf Stream », poursuit le chercheur. En effet, qui dit baisse de salinité dit perte de

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