Equilibre Général et Optimum Social intertemporel : le cas des retraites en France
Dissertation : Equilibre Général et Optimum Social intertemporel : le cas des retraites en France. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Olary Srey • 13 Novembre 2020 • Dissertation • 2 431 Mots (10 Pages) • 559 Vues
Introduction
« ll y avait 4 actifs pour financer 1 retraité en 1950. Il n'y en a plus qu'1,7
aujourd'hui. Cet esprit de solidarité nous oblige à bâtir ce nouveau système sur des
bases financières solides » Ce sont les mots d’Edouard Phillipe lors son annonce
sur le système des retraites le 11 décembre 2019. Jusqu’à la réforme du
gouvernement Macron amorcée en 2019, le système de retraites en France était
un système par répartition comportant 37 régimes différents. Le système par
répartition est un système ou les retraités sont financés par les personnes actives
qui cotisent. La réforme du gouvernement a pour but de le transformer en système
de retraite « universelle à point ». Les travailleurs ne cotisent pour des points et la
valorisation du point est définie par le gouvernement. Les points accumulés
définiront le moment venu, le niveau de leurs pensions de retraite. La valeur de ce
point pourra varier pour s’adapter au budget de l’état. Le but affiché est d’éviter
de multiples réformes des retraites dans les années à venir, car comme tout
système économique de long terme, elle peut être fortement soumise à la
variation des indicateurs démographiques, de croissance, taux d’emploi etc… Il est
donc nécessaire de se demander si cette réforme est vraiment une solution
intertemporelle et efficace compte tenu des différentes contraintes économiques.
Il est tout d’abord nécessaire de mettre en exergue le fonctionnement de la
retraite universelle à point en la comparant à la retraite par répartition, dans le
contexte démographique actuel. Ensuite nous analyseront le système par
répartition et ses différents régimes au regard de l’incertitude de celui des retraites
à point. Nous terminerons par démontrer que la problématique du système de
retraite peut être résolu par un choix sociétal avant tout, en montrant différentes
options possibles pour s’adapter à un contexte économique changeant.
Le système de retraite universel à point : Intertemporalité et maitrise des risques
La réforme du gouvernement Macron s’articule selon deux axes : Uniformiser les
règles des régimes de base et complémentaires en instaurer un système par points
pour ce nouveau régime universel. Malgré les apparences le futur système voulu
par le gouvernement reste toujours un système par répartition, où les cotisations
des actifs financent les pensions des retraités. La différence principale ce situe dans
la fluctuation possible de la valorisation du point. Apres l’instauration du régime
universel de retraite par point, il faudra 10 euros de cotisations pour 1 point. Lors
du départ à la retraite, il faudra multiplier le nombre de points acquis par la valeur
du point en vigueur à cette date pour obtenir le montant de sa pension annuelle.
L'âge légal de départ reste fixé à 62 ans, mais un système de décote/surcote est
proposé à partir de 64 ans. Cette recommandation va dans le sens du Bonus/ malus
initié sous le gouvernement Hollande et qui pousse les actifs à travailler 1 ou 2
années de plus pour ne pas être pénalisés par une décote pendant une période
donnée. Cette mesure vise à inciter les Français à quitter la vie active le plus
tardivement possible. Ce système est donc un choix d’équilibre de laissez-faire qui
comporte une importante incertitude. Dès lors que la valeur du point peut varier
au grès des décisions du dernier gouvernement en place, les futurs retraités ne
pourrons pas calculer de façon fiable le montant de sa future retraite. Pour limiter
quelque peu cette incertitude, la pension minimale de retraite à été revalorisée à
1000€ pour une retraite à taux plein. D’autre part, l’économie étant en constante
évolution, le système de retraite doit s’y adapter. Mais le précédent système
n’était pas adaptatif contrairement au nouveau. En témoigne les multiples
réformes des gouvernements précédents, en 2012, 2010, 2003 ou 1993. Toutes
avaient pour but de déplacer le curseur des paramètres déjà en place, comme l’âge
de départ à taux plein (de 60 ans à 62 ans sous Sarkozy en 2010, ou bien la base de
calcul (en 1992 elle est passé du salaire des 10 meilleures années au 25 meilleurs
années). Mais jamais les différents régimes de retraites n’ont connu de
changement dans leurs structures.
Les limites démographiques du système par répartition actuel
En 1950, selon l'OCDE, la France comptait plus de 5 personnes potentiellement
actives – c'est-à-dire ayant entre 20 et 64 ans – pour 1 retraité. En 2020, ce ratio
devrait chuter à moins de 3 actifs pour 1 retraité. Les prévisions pour les
prochaines décennies sont tout aussi critiques : en 2050, la France n'aura plus que
1,8
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