L’échange marchand du sang et des organes : solution viable et efficace

La marchandisation du sang et des organes est encore un sujet tabou, notamment en France, mais elle reste envisageable pour pouvoir couvrir les besoins des malades et donc atteindre l’objectif d’augmentation des transplantations et des transfusions.

Nous assistons d’une part à une pénurie de sang.

Chaque année, l’Etablissement français du sang (EFS) tire la sonnette d’alarme. En effet, les stocks de sang atteignent des niveaux inquiétants et les donneurs bénévoles sont encouragés à se rendre dans des centres de prélèvement. Cette année encore, il n'y a actuellement que 80 000 poches de sang en réserve en France, alors qu'il en faudrait 100.000 début juillet pour assurer les besoins des malades. Cette pénurie ne concerne pas que la France mais l’ensemble des pays où le don n’est pas rémunéré.

D’autre part, le monde est confronté à une pénurie croissante d’organes, en raison de l’opposition à leur marchandisation qui prend la forme de lois interdisant cette pratique. Aux États-Unis, la liste d’attente pour recevoir un organe a été multipliée par cinq entre 1990 et 2009, passant de 20.000 à 100.000 personnes. Ce sont environ 6.500 patients qui meurent chaque année dans ce pays en attendant une transplantation, faute de dons. Une fois encore, cette pénurie concerne l’ensemble des pays où la vente est prohibée.

Cette nouvelle forme d’échange a un impact positif en médecine, notamment sur le plasma sanguin qui est un élément indispensable de nos jours. 80% du plasma produit dans le monde est issu d’individus rémunérés, mais il ne donne lieu à aucune contamination. Ce n'est donc pas la gratuité des dons, mais le processus de fabrication qui assure la qualité et la sécurité du plasma. Ainsi, pour subvenir aux besoins grandissants de la population, le système américain est plus efficace que le système français car l’Etat a autorisé la marchandisation du sang pour lutter contre la pénurie, sans pour autant que la qualité du sang collecté soit compromise et ce grâce à du matériel de haute technologie. Il s’agit par conséquent d’une preuve que le sang faisant l’objet d’échanges marchands n’est pas de qualité inférieure à celui issus de dons.

Cependant, face aux dérives des échanges d’organes et de sang, résultant d’une pénurie à l’échelle mondiale, la nécessité de créer un marché encadré et régulé paraît être la solution la plus viable et efficace.

La marchandisation du sang, a été testée dans d’autres pays, et a eu des conséquences positives sur l’offre. Par exemple, en Allemagne depuis la législation de la vente de sang, nous avons observé que près d’un tiers des allemands ont donné leur sang alors que seul un français sur 10 est un donneur régulier actuellement. On constate donc que la rémunération augmente le nombre d’offreurs. En effet, les individus seront attirés par l’argent et donc n’auront pas besoin d’autres incitations tels que la générosité.

Comme dans de nombreux secteurs où l’offre est réduite (notamment suite à une intervention de l’Etat), un marché noir est apparu pour répondre à l’excès de demande d’organes. On estime que 5 à 10 % des transplantations mondiales d’organes

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