France télécom
Dissertation : France télécom. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Salwa Taleb • 1 Novembre 2018 • Dissertation • 3 809 Mots (16 Pages) • 742 Vues
Ce cas tente de répondre à la question « Que s’est-il passé à France Télécom? » en se basant sur des articles, des livres et des documentaires. Ces dernières années, France Télécom, entreprise française de télécommunications (désormais Orange), a été le théâtre de nombreux drames ces dernières années avec notamment une cinquantaine de suicides parmi ses employés.
Cinq nouveaux suicides à France Télécom se sont produits en moins de quinze jours entre août et septembre 20101. Ces chiffres portent à vingt-trois le nombre de cas de suicides dans l’entreprise depuis le début de l’année 2010 et sont supérieurs à ceux de 2008 et de 2009 pour lesquelles dix-sept et dix-huit suicides avaient été respectivement dénombrés. (Garric, 2010)
Ce recensement – associé au fait que certains passages à l’acte se produisent sur les lieux de travail – ne fait qu’illustrer les effets de la crise sociale entamée depuis plus de trois ans chez France Télécom; néanmoins, il n’en explique pas les causes.
un reportage frappant intitulé « Que s’est-il passé à France Télécom? » (Nicolas et Massard, 2010) a été diffusé dans l’émission Envoyé Spécial sur une chaîne télévisée française à heure de grande audience.
Ce cas tente d’apporter des pistes de réponses à la question soulevée par le reportage. La première trouve ses fondements à travers l’historique de l’entreprise.
En France, avant 1988, les télécommunications étaient gérées par les P.T.T., service de l’administration publique française responsable de la Poste, des Télégraphes et du Téléphone. Avec la ratification française, en 1986, de la « doctrine » européenne de la « concurrence libre et non faussée », une offensive de libéralisation se met en place contre les services publics de réseaux et les activités publiques de production. (Scot, 2007) C’est dans ce contexte que naît, en 1988, France Télécom. Dans le but d’acquérir plus d’autonomie de la part de l’État français, le statut de l’entreprise évolue progressivement jusqu’en 1997, date d’ouverture du capital de la société sur le marché boursier rendu, à ce moment, euphorique par le phénomène de la bulle Internet. S’ensuit une période d’expansion, « les années folles », avec l’acquisition de nombreuses sociétés de télécommunication à travers le monde pour en faire un groupe d’envergure européenne puis mondiale, paré à affronter la concurrence. C’est ainsi que France Télécom achète, en 2000, l’opérateur mobile anglais Orange qui, aujourd’hui, en plus d’être une filiale du groupe, tente de devenir son unique marque de commercialisation (et sa nouvelle dénomination d’ici 2012).
Ces multiples acquisitions nécessitent cependant de nombreux investissements qui ne font qu’élever la dette du groupe. En 2002, la société devient la deuxième entreprise la plus endettée à court terme du monde. En sept mois, de mars à septembre 2002, le cours de l’action France Télécom chute, passant de 219 à 6,94 euros par action. Thierry Breton est alors appelé à la tête du groupe durant « les années noires », de 2002 à 2005, pour redresser la mauvaise situation économique de l’entreprise. Didier Lombard lui succède en 2005 avec l’annonce de son plan « NexT » – appellation pour Nouvelle Expérience des Télécommunications. (Fargues, 2004)
En l’espace de seulement seize années, le métier de France Télécom est passé de celui de fournisseur de services publics en situation de monopole à celui d’un prestataire de services sur le marché très concurrentiel des télécommunications. Cette évolution s’est faite en lien avec l’émancipation de l’entreprise. En 2004, l’État français cède une partie des actions de l’entreprise pour passer sous la barre charnière des 50 % : France Télécom est privatisée. En 2010, France Télécom n’est détenue qu’à hauteur de 27 % par l’État français.
1.2. France Télécom − Orange aujourd’hui (Orange, 2010a)
Pour l’année 2010, le chiffre d’affaires du groupe France Télécom − Orange s’élève à 45 milliards d’euros et côtoie une dette évaluée, en décembre 2010, à plus 30 milliards d’euros. Quant à la capitalisation boursière de l’entreprise, en septembre 2010, elle avoisine les 43 milliards d’euros.
Cependant, l’entreprise ne se limite pas à ces chiffres faramineux : aujourd’hui, le groupe rassemble 181 000 collaborateurs (cf. annexe 2 p. 11 : le comité exécutif du groupe France Télécom − Orange), dont 80 000 implantés hors de France, pour offrir à près de 182 millions de clients grand public et à 6 millions d’entreprises (dont 3 700 multinationales) une large gamme de services en télécommunications. Son offre grand public, présente dans 32 pays, comporte la téléphonie résidentielle, IP et mobile, l’Internet, la visiophonie, la télévision numérique, le contenu multimédia ainsi que la relation client. Pour les professionnels, cette offre est étendue à 220 pays et territoires; par l’intermédiaire d’Orange Business Services, elle est complétée par les solutions convergentes, les solutions IT, les solutions métiers ainsi que du consulting et service clients.
La mission de l’entreprise est de permettre à tous de mieux communiquer, collaborer et créer avec les autres, en proposant des produits et services toujours plus simples et innovants. Cette mission se reflète dans le slogan du groupe qui date de 2008 : « Chez Orange, nous pensons qu’ensemble nous pouvons aller plus loin ». Aussi, elle baigne dans les valeurs défendues par l’entreprise, à savoir, l’audace, le dynamisme, la simplicité, la proximité et la transparence. Quant à l’éthique, elle se veut le socle naturel des valeurs du groupe. Pour ce faire, l’entreprise possède une charte déontologique, adhère aux principes du développement durable, et se plie aux cadres des principes fondamentaux de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et des énoncés de l’Organisation mondiale du travail.
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