L'héritage d'Henri Fayol dans les organisations de nos jours

A partir des éléments abordés dans la leçon 6, pensez-vous que les principes de management développés par Henri Fayol s’appliquent encore aujourd’hui dans les organisations ?  

C’est au cours de la seconde révolution industrielle, lorsque de grandes entreprises industrielles émergent que se pose la question de la gestion de ces dernières car leur nature s’est complexifiée. C’est ainsi que le début du XXe siècle est marqué par la naissance de la théorie des organisations qui jusqu’à nos jours tachera d’établir des modèles visant à avoir une meilleure organisation de la production et de meilleures performance pour l’entreprise. La théorie des organisations regroupe plusieurs grands courants théoriques. Les bases de cette théorie ont été posées par des auteurs tels que Frederic Winslow Taylor, Max Weber ou encore Henri Fayol et qui appartiennent tous à l’école classique. D’une manière générale, si Frederic Winslow Taylor s’est concentré sur l’Organisation Scientifique du travail, Henry Ford sur le travail à la chaîne et Max Weber sur l’Organisation bureaucratique, Henri Fayol s’est lui intéressé à la fonction administrative d’une entreprise. Il tâchera de définir cet aspect de l’entreprise dans son célèbre ouvrage Administration industrielle et générale publié en 1916. À la lecture des points d’étude de ces auteurs, nous pouvons rapidement remarquer que nous sommes au début de l’entendement du fonctionnement d’une entreprise et nous savons que de nombreux courants de pensées ont par la suite tenté de compléter et de dépasser ces perceptions des théoriciens classiques. C’est pourquoi nous nous demanderons de manière légitime, au cours de ce qui suit, si les principes développés par Henri Fayol plus de cent ans auparavant sont toujours d’actualité. Afin de répondre à cette problématique, nous aborderons tout d’abord la question du contexte d’écriture de l’ouvrage théorique d’Henri Fayol : Administration industrielle et générale et les principes issus de ce dernier qui ont transcendé ce contexte mais nous verrons dans un deuxième temps en quoi Henri Fayol offre une vision trop réductrice du management comme il est entendu à l’heure actuelle.

1. La vision du management d’Henri Fayol et son contexte d’écriture.

I.1 La seconde Révolution Industrielle.

La révolution industrielle qui a marqué la seconde moitié du XIXe siècle et le début du XXe siècle est caractérisée par l’apparition de grandes innovations dans le domaine des transports, de l’utilisation de l’énergie par exemple qui vont autoriser la croissance économique des pays et permettre d’engendrer des gains de productivité très importants. C’est dans ce contexte que les théories de rationalisation du travail vont naître et que la définition d’une organisation du travail s’impose. Il est à noter que cette Révolution est marquée par de nombreuses grèves et conflit sociaux qui vont obliger les dirigeants d’entreprise à se positionner.

1. La réalité des nouvelles grandes entreprises et les problématiques de gestion que cette nouvelle réalité entraine.

Exemple : la vision de l’entreprise selon Henri Fayol en opposition à Taylor : l’organisation humaine et « les tableaux d’organisation ».

1. La multiplication des conflits sociaux et les réponses au niveau administratif que cela suppose.

Exemple : la réponse d’Henri Fayol aux nombreuses grèves auxquelles il a été confronté.

I.2 L’entreprise considérée comme une machine.

Il s’agit du passage du modèle de l’atelier à celui de l’usine et une nouvelle organisation doit être pensée afin d’intégrer des nouveaux modes d’organisation de la production, la mécanisation généralisée du travail et la gestion des effectifs grandissant par exemple. C’est ainsi que la théorie classique se développe selon deux axes : le premier est scientifique tandis que le second est organisationnel. L’entreprise est vue comme une machine est les ouvriers en sont ses rouages. Ce qui entrainera d’établir les grands principes de cette école à savoir : la division du travail, la spécialisation des tâches, l’unicité du commandement et la hiérarchisation des fonctions. Si certains de ces principes sont toujours d’actualités : la division du travail et la spécialisation des tâches permettent à l’entreprise plus d’efficience de même que l’unicité du commandement et la hiérarchisation des fonctions permette plus d’efficacité opérationnelle et tendent à l’évitement des conflits, il n’en reste pas moins que ces principes sont pertinents davantage pour le modèle d’entreprise de l’époque : Les entreprise du secteur secondaire.

1. L’entreprise machine en opposition à une vision actuelle qui choisit la métaphore de l’humain.
2. Les fonctions de l’entreprise selon Henri Fayol leur pertinence et les absences au regard de la réalité actuelle des entreprises.

Exemple : la fonction de sécurité n’a plus la même signification de nos jours.

Exemple : les fonctions actuelles qui ne sont pas présentées dans la théorie fayolienne: La fonction logistique, la fonction marketing, la fonction recherche et développement.

I.3 Les principes du management qui sont toujours d’actualité.

Outre la définition des fonctions de l’entreprise et des fonctions administratives de cette dernière, Henri Fayol s’est également penché sur la définition de principes managériaux. Au nombre de 14, ils vont constituer la base de la théorie du management. Pour la plupart peu novateurs, Adam Smith en avait d’ailleurs instauré les prémisses, ils n’en restent pas moins, dans leur grande majorité, encore d’actualité. Henri Fayol avait donc établit honorablement pour l’époque une série de principes qui trouvent toujours application et écho dans les organisations actuelles. Si c’est le cas, nous verrons cependant, dans une deuxième partie, en quoi ils ne répondent pas totalement à l’identité que revêt l’entreprise de nos jours.

1. Des principes novateurs à l’époque et plus que jamais d’actualité.

Exemple : Le principe 1 : La division du travail (pas novateur : déjà présenté par Adam Smith mais toujours au cœur des techniques de production actuelles),Le principe 4 : L’unité de commandement (peut-être le principe le plus représentatif de la théorie fayolienne qui est toujours en vigueur à l’heure actuelle : un employé ne peut recevoir d’ordre de deux supérieurs au risque que ces derniers soient contradictoires) Le principe 8 : La décentralisation (novateur à l’époque et plus que jamais d’actualité avec les exemples des multinationales et la promotion de la flexibilité des entreprises), Le principe 11 : L’équité (au cœur de la discussion autour des politique de rémunération notamment en ce qui concerne les divergence homme/femme ou encore en ce qui concerne la différence des privilèges accordés aux employés), Le principe 12 : la stabilité du personnel (thème centrale du management moderne à savoir s’il faut encourager la stabilité du personnel ou au contraire son instabilité…cf : complexe du turnover) Le principe 13 : l’initiative (peut-être le principe le plus moderne qui sera repris par les théoriciens des relations humaines)

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