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Internalisation des PME

Résumé : Internalisation des PME. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  31 Décembre 2019  •  Résumé  •  8 196 Mots (33 Pages)  •  669 Vues

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Chapitre 3 : L’internationalisation des PME

Dans ce chapitre, nous présenterons une vision renouvelée de l’internationalisation des PME qui tient compte de la mondialisation et du nouveau contexte d’affaires dans lequel œuvrent désormais les PME. Nous brosserons ensuite un portrait des facteurs clés susceptibles de contribuer à faciliter l’internationalisation des entreprises ou du moins à réduire les risques inhérents à leurs décisions; nous démystifierons l’influence de la taille sur la capacité des PME à internationaliser leurs activités ; et nous aborderons sommairement la relation entre l’internationalisation et la performance des entreprises. Nous présenterons ensuite la synthèse desinformations extraites des entrevues accordées par plusieurs chefs d’entreprise , informations qui seront enrichies par d’autres entrevues réalisées sur les mêmes sujets auprès de dirigeants de PME au Liban, en France et au Maroc à l’été dernier.  

Section 1 : Les dimensions de l’internationalisation des PME

D’un point de vue stratégique, l’internationalisation des PME n’est plus considérée comme devant satisfaire uniquement des besoins de croissance, mais vise également à assurer leur survie. Cette nouvelle perspective demande donc une redéfinition du concept d’internationalisation pour y intégrer d’autres dimensions que celles qui se concentrent principalement sur le développement des marchés, soit l’exportation. Nous retiendrons comme définition de l’internationalisation,

[1]«un phénomène actif, conscient, organisé dans le temps avec des degrés plus ou moins subis et plus ou moins voulus» permettant l’adaptation d’une organisation aux contraintes et réalités de l’environnement mondial afin de conserver ou d’améliorer sa performance. 

Nous distinguons trois «dimensions» d’internationalisation, soit mercantile, technologique et organisationnelle, ces dimensions ne sont pas exclusives les unes des autres, et chacune a ses propres motivations et finalités. On note également les effets stimulants qu’elles peuvent avoir les unes sur les autres, tout comme l’ont démontrés Holmlund et al. (2007) qui considèrent qu’importation et exportation vont souvent de pair. 

 1- L'internationalisation mercantile :

 La première dimension de l’internationalisation des entreprises et celle à laquelle on fait systématiquement référence lorsqu’on parle d’activités internationales, est celle qui touche aux flux de marchandises. Elle concerne la capacité à gagner des parts de marché ou des débouchés sur des marchés «lointains» et à y organiser ses achats et son approvisionnement. Elle épouse les formes traditionnelles d’exportation et d’importation, de distribution, mais aussi d’investissement direct à l’étranger et de plus en plus de sous-traitance internationale. 

L’exportation répond notamment à un besoin de croissance par la conquête de nouveaux marchés avec des produits existants ou adaptés; mais également de diversification du risque conjoncturel en opérant sur des marchés présentant des cycles économiques différents; d’allongement du cycle de vie des produits pour lesquels d’importants efforts d’innovation et de R-D ont été consentis.  

 Pour sa part, l’importation, la sous-traitance à l’étranger, la délocalisation ou l’investissement direct visent souvent à combler les insuffisances du système productif national, où les matières premières ne sont pas disponibles selon les standards de prix et de qualité, où les coûts de production sont trop élevés notamment au niveau de la main d’œuvre, ou encore pour profiter d’un savoir-faire particulier. Ces stratégies d’internationalisation ne visent pas à répondre prioritairement à des besoins de croissance, mais plutôt à des besoins d’efficience et de compétitivité en profitant, notamment, des avantages qu’offrent certains pays au niveau du coût et de la qualité de leurs ressources.

2 - L'internationalisation technologique

Les activités de production des entreprises manufacturières sont de plus en plus influencées par des systèmes, équipements ou façons de faire empruntés de l’étranger, lesquels définissent les normes du système industriel mondial. L’internationalisation technologique, qui est relativement peu documentée, consiste à adopter les normes de production internationales, à investir dans les équipements et technologies «performantes» qui permettent une production flexible et de qualité adaptée aux exigences du commerce international, mais également aux besoins des grands donneurs d’ordres et aussi, pour celles qui sont en avance sur leur marché, à contribuer au développement des technologies utilisées mondialement.  

C’est la recherche de gains d’efficience qui pousse souvent les PME à internationaliser leur système productif et leurs modes de production, mais aussi le fait que de tels systèmes ne sont pas disponibles sur les  marchés nationaux. À noter que cette internationalisation s’accompagnera d’un rehaussement des compétences de l’entreprise dans la mesure où les technologies venant de l’étranger requièrent souvent une mise à niveau des qualifications du personnel pour les opérer. 

Malheureusement, on discute peu de l’internationalisation technologique comme si les décisions liées au système de production ne pouvaient être considérées aussi stratégiques ou dynamisantes pour l’économie que celles liées à l’espace de marché. C’est grâce à leurs technologies, à la performance de leurs système et stratégie de production et à leurs capacités d’apprentissage que les PME sous‐ traitantes, notamment, seront en mesure de réduire leurs coûts, d’innover continuellement et d’atteindre les standards de qualité requis dans des marchés ultra compétitifs favorisant, dès lors, leurs capacités à s’intégrer à des chaînes de valeur mondiales où ces normes sont les plus élevées. Certains auteurs rappellent d’ailleurs l’importance de la capacité technologique de l’entreprise pour la réussite d’une stratégie d’internationalisation (Prashantham, 2005; Zhang et Dodgson, 2007). À cet effet, l’étude de Perrault et St‐Pierre (2008) réalisée sur un échantillon de 357 PME manufacturières montre clairement que les PME dotées de systèmes de production sophistiqués exportent une partie non négligeable de leurs produits vers plusieurs marchés étrangers. Ces entreprises, ayant une forte capacité d’apprentissage, sont résolument «mondiales» ayant développé l’ensemble des capacités stratégiques leur permettant de réussir dans des environnements incertains.  

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