Commentaire composé - Tahar BEN JELLOUN, L’Enfant de sable
Étude de cas : Commentaire composé - Tahar BEN JELLOUN, L’Enfant de sable. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Ciccio Satundo • 3 Juin 2019 • Étude de cas • 1 838 Mots (8 Pages) • 3 125 Vues
Commentaire composé - Tahar BEN JELLOUN, L’Enfant de sable
Tahar Ben Jelloun est un essayiste, romancier et poète d’origine marocaine. Né en France en 1944, il dédie la plupart de ses écritures à ses origines. Son tout premier poème Cicatrices du soleil publié en 1972, ainsi que bien d’autres de ses œuvres, traitent du déracinement, de la double culture, de l’oppression des minorités, des carences historiques et des trahisons politiques. Il reçut en 1987 le Prix Goncourt pour la Nuit Sacrée, roman représentant la suite de L’Enfant de sable publié en 1985 que nous allons étudier dans ce commentaire composé. Ce passage faisant offce d’incipit dans le récit, nous projette directement dans un texte descriptif nous permettant ainsi de découvrir le contexte initial de l’histoire. Par le biais d’un narrateur extérieur et d’une focalisation omnisciente, nous percevons la description du personnage principal en cinq principales parties. La première traitant de son physique, suivant de ses diverses réactions face à la lumière, au monde extérieur ou encore au bruit. Le tout abordant divers thèmes comme les cicatrices ou encore l’idée de se cacher. Ainsi nous pouvons aborder les différents éléments et procédés que l’auteur a utilisé pour nous dévoiler le mal-être de son personnage. Dans un premier temps nous nous concentrerons sur l’aspect physique plutôt délaissé de l’homme décrit. Ensuite nous entamerons la démonstration de sa sensibilité et de sa fragilité mentale. Et fnalement nous observerons son contact avec l’extérieur. Premièrement, nous remarquons que l’homme mis en scène dans ce passage représente certains traits morphologiques particuliers accentuant son état intérieur. Dans un premier temps, nous voyons que son visage décrit l’idée d’abandon de soi. En effet, la première ligne du texte : « Il y avait d’abord ce visage allongé par quelques rides verticales, telles des cicatrices creusées » nous donne un aspect plutôt vieux et fatigué du personnage, dû à l’utilisation du mot « rides ». De plus la connotation négative est fortement accentuée grâce à la comparaison entre les rides et des cicatrices creusées. Par cette fgure de style, de simples rides sont transformées en marques à vie et l’adjectif « creusées » rajoute un aspect de lourdeur. La suite de cette même phrase : « un visage mal rasé, travaillé par le temps » (ligne 2) démontre une fois de plus le délaissement physique du personnage. La notion de temps et de travail accentue la fatigue exprimée par l’homme. Ces premières lignes nous font parvenir une première illustration de son mal-être. Par la suite, l’auteur nous décrit le sentiment exprimé par ce visage : « une étrange apparence faite d’oubli – avait dû le malmener, le contrarier ou même l’offusquer » (lignes 2-3). La gradation des verbes « malmener », « contrarier » et « offusquer » accentuent le poids ressenti par l’homme. L’emploi des mots « avait dû », souligne une supposition qui nous indique alors que ce même poids est palpable par son entourage. Ainsi l’aspect corporel décrit, nous avons également des éléments déterminants les réactions physiques du héros. Tout d’abord son attitude face à la lumière : « la lumière du jour, d’une lampe ou de la pleine lune lui faisait du mal » (ligne 6). Par cette accumulation de sources lumineuses, nous voyons que le personnage est très sensible à tout type de luminosité. Cette sensibilité est décrite de manière plus détaillée notamment aux lignes 7 à 9 : « Il la sentait passer sur son corps comme une famme qui brûlerait ses masques, une lame qui lui retirerait lentement le voile de sa chair ». Ici, la lumière, de quelque genre qu’elle soit, est comparé à une famme dans un premier temps et à une lame dans un second temps, soit à deux armes. Chacune lui infigeant des souffrances physiques insupportables et hors normes. Ensuite s’ensuit le même genre de douleur provoqué cette fois par le bruit : « Le bruit.
Celui des voix aiguës et blafardes. Celui des rires... Celui des seaux ... Celui des enfants » (lignes 19-20). L’anaphore provoquée par le déterminant « celui » fait référence au mot bruit à chaque début de phrase et provoque ainsi un effet d’insistance sur cet élément. On voit ainsi l’impact qu’il a sur le personnage car ce dernier y lie une importance particulière. Ainsi nous remarquons que le portrait physique de l’homme témoigne de réactions particulièrement accrues face à des éléments normaux tels que le son ou la lumière. Il démontre donc des sens excessivement développés et actifs. Parallèlement nous observons également son aspect corporel très peu maintenu et exprimant fortement son mal-être intérieur.
Deuxièmement, outre le côté extérieur, le personnage démontre aussi une grande sensibilité émotionnelle. Celle-ci s’identife à travers plusieurs sentiments. L’un des plus observables est la honte : « la lumière du jour, d’une lampe ou de la pleine lune lui faisait du mal : elle le dénudait, pénétrait sous sa peau et y décelait la honte » (lignes 6-7). Ici par les verbes « dénuder », « pénétrer » et « déceler », la lumière acquiert des caractéristiques et des actions humaines. Cette personnifcation permet à Ben Jelloun d’illustrer la lumière comme une personne capable de dénoncer la honte ressentie par le personnage. L’on déduit alors qu’il faut plusieurs manœuvres par l’homme pour trouver le sentiment de vergogne qui est dénoncé. Ce dernier paraît également très bien caché grâce à l’utilisation de plusieurs verbes. En effet l’emploi de trois verbes d’actions renforcent l’idée
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