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Tahar Ben Jelloun, « Suis-je Un écrivain Arabe ? »

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Par   •  24 Juin 2013  •  956 Mots (4 Pages)  •  2 319 Vues

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Tahar Ben Jelloun, «Suis-je un écrivain arabe ?»

Problématique : Comment s’exprime littérairement, dans ce texte, la recherche par un écrivain de son identité ?

La quête d’une identité.

Un être tiraillé entre deux identités, en proie au doute.

le titre de l’article est formulé sur le mode interrogatif, sous forme d’une question directe.

le terme «question» lui-même est répété à quatre reprises dans le texte (l. 6, 7, 10, 23), et les phrases interrogatives sont récurrentes dans le texte.

l’hésitation entre les deux origines, les deux cultures apparaît de façon évidente dans la répétition du terme «arabe» d’une part (six fois : l. 13, 15, 17, 19, 21, 27), «français» de l’autre (quatre fois : l.2, 13, 25, 26).

L’impression pour le lecteur d’assister à la mise en scène d’un débat intérieur est accentué par :

les marques d’oralité (ex : «Non» au début d’une phrase, l. 6).

les reformulations non corrigées au début du 2e paragraphe («La question pourrait se poser d’une autre manière», l. 10) ou du dernier («A présent je poserai la question de manière encore plus directe», l.23).

les auto-corrections : «Cela ne veut pas dire que...», l. 5.

les hésitations affichées : «autrement dit...», l. 7.

la mise en relief de l’élaboration d’une réflexion personnelle, sans le moment de l’écriture, «en direct», en quelque sorte (au passage, rappelons que la publication sur Internet favorise cette impression) : «à présent», «quand je me relis».

l’auteur implique le lecteur à travers les parenthèses dans lesquelles il précise ses choix, s’explique à lui-même et à l’autre en même temps : «(je prends exprès des langues lointaines et pour nous exotiques)», l. 12 (noter l’usage du «nous» ici aussi).

2) Les raisons d’une identité problématique.

Dès le début, l’écrivain présente sa difficulté à cerner son identité.

Le regard des autres, tout d’abord, lui en attribue différentes identités, justement : ceux qui font des dictionnaires (périphrase pour désigner les membres de l’Académie française) le voient comme écrivain francophone d’origine marocaine ; d’autres le voient comme écrivain français, d’autres encore comme un écrivain, tout court.

Il se heurte à des reproches présents implicitement dans le texte : ne pas défendre son pays, oublier l’histoire des relations entre le Maroc et la France. Signe que la liste des reproches à écarter est longue : la répétition de la préposition «sans», qui apparaît sept fois entre les lignes 4 à 8 — et notamment dans l’énumération : «qu’on pose la question sans arrière-pensées, sans procès d’intention, sans culpabilisation, sans ressentiment, sans haine, sans violence». Ici la préposition «sans» montre que la liste des reproches potentiels à écarter est longue, la pente difficile.

La réaction de Tahar Ben Jelloun à ces jugements portés sur lui (au moins implicitement) est significative : à cette énumération hostile il oppose sa préférence pour un autre usage de la préposition «sans» : «sans plus»

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