CHAPITRE 2 : UNE DEFINITION DES ORGANISATIONS

CHAPITRE 2 : UNE DEFINITION DES ORGANISATIONS

• Économies de marché ou économies organisées ?

Aujourd'hui, on dit être dans une économie de marché ; il est + juste de dire une économie organisée, dans laquelle, en pratique, les marchés n'existent pas sans qu'existent en amont des organisations.

(Pas dans le sens économie planifiée de l'ex-URSS, avec le Gosplan).

Dans les économies organisées, les organisations jouent un rôle essentiel du côté de l'offre, et parfois de la demande.

L'essentiel des relations économiques se nouent entre organisations.

• La théorie des organisations

Elle permet de rapporter de nombreuses connaissances pluridisciplinaires sur :

• le fonctionnement des organisations,
• la manière dont il convient de les diriger,
• les comportements et motivations des membres qui composent les organisations,
• les processus qui régissent la communication,
• la manière dont les membres prennent leur décision.

• 2 définitions des organisations

1° « Forme sociale qui, par l'application d'une règle et sous l'autorité de leaders, assure la coopération des individus à une œuvre commune dont elle détermine la mise en œuvre et répartit les fruits » (Bourricaud, 1989).

2° « Ensemble de personnes entreprenant une cation collective à la poursuite d'une action commune. Je suis fonctionnaliste, je pense que Renault existe pour fabriquer des voitures » (Mintzberg, 1998).

3 idées essentielles peuvent être dégagées de ces 2 définitions.

Une organisation regroupe des individus, agissant dans le cadre d'une action collective et acceptant de coopérer en vue d'obtenir une œuvre commune.

Par ex, une manifestation n'est pas une organisation car ce n'est pas durable, même si c'est une action collective.

L'organisation résulte de décisions humaines pour parvenir à un but commun.

Elle est une hiérarchie placée sous l'autorité de leaders.

Elle est dotée de règles pour agir et répartir les résultats de l'action collective.

L'organisation est le résultat de décisions et comportements humains, motivés par l'obtention d'un but commun (parfois les décisions ne sont pas toujours intentionnelles).

Les décisions renvoient au but à atteindre, prises indépendamment les 1 des autres, supposées converger vers un but commun.

Donc l'organisation doit être distinguée d'autres faits sociaux résultant aussi de décisions humaines (ex : embouteillages : résultent de décisions individuelles, créant un problème ; mais ce n'est pas intentionnel).

On parle de résultat pervers (c'est une externalité, qui peut être positive ou négative).

L'organisation est intentionnelle

• L'organisation est une hiérarchie

Pourquoi des individus libres acceptent de perdre une partie de leur liberté et de se placer sous l'autorité de leaders ?

Le terme leader suggère que les dirigeants doivent être capables de faire accepter leurs décisions.

Le caractère contraignant des règles et décisions prises par la hiérarchie est mis au 2nd plan.

Sans leadership, l'organisation hiérarchique ne fonctionne pas bien.

• Prérogatives des leaders

Par qui sont-ils désignés ? Comment ? Pour combien de temps ?

Une fois désignés, les leaders ont le pouvoir légal de faire appliquer les règles que se donne une organisation ou de les changer.

Les leaders doivent être capables de convaincre; l'acceptation de règles ne va pas de soi (malgré leur caractère contraignant).

Il est + efficace de convaincre quelqu'un que de le contraindre à faire quelque chose.

Pour Mintzberg, leadership et management sont indissociables.

Pour lui, le management est « une pratique ancrée dans un contexte précis et qui se maîtrise d'abord par l'expérience acquise » ; car les règles vont être discutées et vont générer des conflits.

• Règles, décisions, efficacité

Toute organisation ayant un but cherche à être efficace (cad capacité à atteindre un but fixé).

Ne pas confondre avec l'efficience (capacité à utiliser pour se faire le moins de ressources possible).

L'efficience doit être au service de l'efficacité et inversement.

L'organisation est un système cohérent, partiellement et provisoirement, de règles et décisions prises sous l'autorité de la hiérarchie.

Dans la durée, les règles prises à un instant T deviendront moins adaptées et incohérentes par la suite.

• Un but commun peut fonder une solidarité

Durkheim distingue 2 formes de solidarité :

• mécanique : sociétés traditionnelles, avec peu de division du travail, sociétés peu différenciées, règles communes pour les individus ;

Proximité des personnes et des façons de vivre ;

• organique : avec le développement de la division du travail ; elle impose aux individus des rôles sociaux différents.

• Un jeu de rôle (social)

Dans nos sociétés à solidarité mécanique, les individus occupent des positions sociales et jouent des rôles sociaux.

Les autres attendent d'eux qu'ils jouent ce rôle social.

La notion de rôle permet de distinguer la position dans le système, de l'individu qui l'occupe.

Il y a un hiatus entre le rôle à jouer et la façon dont le rôle est joué.

• Jeu de rôles (acteurs) et jeu de règles (système) = une stratégie

L'individualité de chaque personne conduit à un écart entre ce qui est attendu et ce que la personne ait réellement.

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