Micro finance : cas de la CECAM Madagascar
Étude de cas : Micro finance : cas de la CECAM Madagascar. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar rianarandria • 12 Novembre 2018 • Étude de cas • 4 632 Mots (19 Pages) • 1 392 Vues
MICRO FINANCE |
CAS DE LA CECAM MADAGASCAR |
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INTRODUCTION
Le développement rural et agricole représente un enjeu majeur pour Madagascar car 75% des 22 millions des malgaches vivent dans ce milieu.
La micro finance est née dans les années 90 dans la Grande Ile, suite aux défaillances du secteur bancaire pour financer ce monde rural et au moment où les projets et programmes de développement se sont vulgarisés.
L’originalité de CECAM dans le monde de la micro finance est d’avoir préservé tout au long de ses quinze années de développement, une vocation agricole et rurale forte, et d’avoir proposé des innovations adaptées à ce secteur. Cependant, l’impact de ces innovations est aujourd’hui particulièrement questionné dans un contexte où l’on s’interroge sur les voies et moyens de financer l’agriculture familiale et les activités rurales.
Nous allons, dans ce devoir, dans une première partie présenter le réseau CECAM, dans une deuxième voir les chiffrés clés et dans une troisième une étude d’impact du réseau.
PARTIE I : PRESENTATION DU RESEAU CECAM
- Genèse du réseau CECAM
Au milieu des années 1980, des groupes d’agriculteurs constitués dans le cadre d’un partenariat entre deux ONG, l’une malgache (AVEAMM) et l’autre française (FERT), ont commencé à rechercher des solutions à leurs problèmes de financement. Ils ont tout d’abord créé des groupes de caution solidaire (1986-1989) auxquels l’AVEAMM accordait des prêts, principalement pour financer les dépenses de production (crédits à court terme pour l’agriculture ou l’élevage) puis pour l’achat de matériel (crédits à moyen terme pour des charrues, charrettes, herses, bœufs de trait). La caractéristique principale de cette expérience était la forte implication des agriculteurs, au niveau local, pour sélectionner les membres dignes de confiance et pour étudier les projets. Un Comité Local des Crédits, constitué dans chaque village, a permis d’initier une cinquantaine de leaders paysans aux principes du crédit et à l’analyse des dossiers de demande de prêts.
Ces groupes d’agriculteurs se sont ensuite réunis pour constituer une association paysanne régionale (FIFATA, 1989) qui a décidé de mettre en place les premières caisses villageoises d’épargne et de crédit du pays (1990). Les caisses villageoises initiées par FIFATA sont devenues des CECAM en 1993.
Nées de l’initiative de paysans des Hautes-Terres centrales de Madagascar (région du Vakinankaratra) désireux de trouver une solution à leurs problèmes financiers, les Caisses d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuelles (CECAM) sont apparues en 1993 et ont bénéficié de l’appui de l’association FERT (Fondation pour l’Epanouissement et le Renouveau de la Terre), avec le soutien du Gouvernement Malgache et de divers bailleurs de fonds.
- Présentation du réseau CECAM
Actuellement, dans la Grande Ile, le réseau mutualiste dispose de 145 000 membres. Ainsi, il est présent dans 14 régions, et dispose de 192 guichets.
Ce nombre élevé de guichets démontre clairement la politique de proximité du réseau CECAM dont la clientèle cible est constituée en majorité de paysans. 90% du réseau CECAM sont axés dans le monde rural et 10% dans le milieu urbain.
Il a d’abord exercé en tant qu’institution financière avant de devenir une IMF de niveau 3 suite à l’agrément reçu en 2009.
Le réseau des CECAM était organisé en deux entités : l’UNICECAM (fédération des caisses de type coopérative) et l’INTERCECAM (établissement financier, IMF de type bancaire, jouant le rôle de caisse centrale et apporteur d’appui technique). Suite à la dissolution prononcée par l'Assemblée Générale extraordinaire des actionnaires, la Commission de Supervision Bancaire et Financière ou CSBF a décidé de retirer l'agrément octroyé à l'établissement financier INTERCECAM S.A (décision n°004/2011-CSBF). Par conséquent, les activités de l’établissement INTERCECAM S.A. ont été transférées à la société coopérative UNICECAM.
Le réseau CECAM est constitué par :
- Les membres sociétaires des caisses de base de CECAM
- Les caisses de base de CECAM
- Les unités régionales des caisses CECAM ou URCECAM
- L’UNICECAM ou Union Interrégionale des CECAM
L’UNICECAM assume directement la responsabilité d'Organe Central du Réseau et assure :
- La définition des orientations générales du Réseau CECAM
- La formation des élus du Réseau CECAM
- La surveillance du respect et des règles professionnelles et internes
- La représentation du Réseau
- Capital social
En 2001, le capital social de la CECAM s’élève à 6 milliards fmg. C'est une institution financière mutualiste à capital variable.
Un mécanisme financier mutualiste original a été conçu et mis en œuvre pour constituer le capital social qui est la base financière du Réseau. Selon la tradition malgache pour l’édification des bâtiments communautaires (église, école, dispensaire, …), chaque sociétaire doit apporter sa “ part de briques ” (anjara biriky) à la construction de l’édifice sous forme de “ parts sociales fixes ”, d’un montant identique pour tous variant de 25 000 à 150 000 FMG selon les régions, libérable sur 3 à 5 ans.
Ensuite chaque demande de crédit s’accompagne du versement d’une contribution individuelle proportionnelle au montant du crédit sollicité. Ce sont les “ parts sociales variables ” qui constituent des apports complémentaires, proportionnels au montant des crédits demandés (à un taux dégressif de 5% à 2% de la valeur empruntée).
Ces contributions, obligatoires et non rémunérées, sont bien entendu financées par l’épargne monétaire préalable des sociétaires. Le surplus d’épargne éventuellement disponible peut également être mobilisé par le Réseau sous forme de dépôts, libres et volontaires, rémunérés de 6 à 9 % l’an selon le montant et la durée.
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