L’école assure-t-elle toujours un lien social dans notre société ?
Étude de cas : L’école assure-t-elle toujours un lien social dans notre société ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nehynn31 • 3 Mars 2020 • Étude de cas • 1 830 Mots (8 Pages) • 7 044 Vues
L’école assure-t-elle toujours un lien social dans notre société ?
L’école représente l’ensemble du système éducatif allant de l’école primaire à l’enseignement supérieur. L’intégration sociale désigne le processus par lequel l’individu se sent intégré à la société en adhérant aux normes et aux valeurs communes favorisant ainsi la participation à la vie collective.
Depuis la fin du xixe siècle, l’école , est au cœur de la République. Aujourd’hui, on reproche à l’école de ne plus jouer son rôle intégrateur. Malgré tout, on peut considérer qu’elle continue à jouer un rôle central dans le processus par lequel l’individu se sent intégré dans la société en adhérant à ses normes et à ses valeurs communes. En effet, l’école reste une instance d’intégration primaire et elle facilite l’insertion professionnelle.
L’école dite républicaine, laïque, gratuite et obligatoire est conçue comme une instance de socialisation primaire. Elle complète l’éducation de la famille en transmettant les valeurs et les normes de la République. Pour Durkheim, l’école doit approfondir l’adhésion de l’ensemble des citoyens aux idéaux de la République, liberté, égalité, fraternité. Ainsi, l’école permet de développer une conscience collective permettant aux citoyens de vivre ensemble. En étant le premier lieu d’apprentissage des normes et des valeurs de la vie en collectivité, l’école donne des repères pour adapter nos comportements dans la vie sociale et échapper ainsi à l’anomie .Depuis les années 1960, les grandes réformes scolaires ont eu comme objectif principal de démocratiser le système de formation en permettant à des jeunes de plus en plus nombreux de poursuivre plus longtemps des études. Ainsi, la part des bacheliers d’une génération a fortement augmenté depuis les années 1980 pour atteindre 80 % aujourd’hui, progression due en grande partie à l’augmentation de la part des bacheliers professionnels. Si cette massification n’a pas supprimé certaines inégalités, elle transforme toutefois les conditions de l’intégration sociale en accentuant les attentes envers l’école dans son rôle socialisateur.
On constate que plus le niveau de diplôme est élevé, plus il est facile de s’insérer professionnellement. En effet, le taux de chômage des jeunes ayant obtenu un diplôme du supérieur depuis au moins un an et au plus quatre ans est quatre fois moins élevé que celui des jeunes n’ayant qu’un faible niveau de diplôme ou aucun diplôme . De plus, les moins diplômés sont plus souvent touchés par la précarité de l’emploi. L’accès à l’emploi est une condition essentielle à l’intégration sociale car il est une source de revenu et donc de consommation. Celle-ci, dans une société dite de consommation, permet d’être intégré à un groupe social. L’emploi favorise l’insertion dans la division du travail qui, pour Durkheim, crée un ensemble d’interdépendances entre les individus s’inscrivant dans ce que le sociologue qualifie de solidarité organique.
Cette dimension qui consiste à permettre par l’école de favoriser les liens sociaux et l’intégration à la communauté citoyenne est au cœur de la IIIe république mais elle fait toujours partie encore aujourd’hui des missions fondamentales de l’école. Elle permet l’apprentissage d’une langue commue, d’une histoire commune, de mythes communs autrement dit d’une culture commune qui est à la base du lien social puisque que c’est ce que suppose la communication entre les individus. Elle est aussi à la base d’une politique qui lie les citoyens à la nation. Progressivement après la IIIe république par la massification (donner pourcentage d’une classe d’âge qui arrive au bac aujourd’hui comparé a avant), par la démocratisation (1959 : 16 ans ; 1975 : CES), par l’intégration toujours plus accrue des immigres et des handicapés (AVS, aménagements). L’école est aussi le lieu qui l’apprentissage de la sociabilité. Le travail est devenu central dans l’identité sociale car il est devenu le moyen d’accéder a toute une série de droits. On peut dire avec R. Castel qu’on est progressivement rentrés dans une société du salariat. Le salariat est devenu ultra majoritaire avant agriculteur/artisan. Des métiers qui demandent des diplômes et qualification. Le travail salarié est la porte d’accès a l’Etat providence, la protection sociale. Tout le modèle de protection social est basé sur le travail : parce que je travaille j’ai le droit à la SS. Le travail est un lieu de sociabilité importante. Le diplôme est devenu nécessaire dans l’accès a l’emploi et donc dans l’intégration grâce à l’emploi. Même si ce diplôme est aujourd’hui moins suffisant. La question des inégalités produites par l’école avec Bourdieu/Boudon > stratégie des parents, stratégies biaisées. Les inégalités scolaires, le caractère illusoire de la méritocratie > générateur d’un sentiment d’in justice. Cela joue un rôle dans les difficultés de la cohésion sociale.
A mesure que l’école est devenue plus centrale et incontournable dans l’intégration professionnelle et partant de l’intégration sociale, l’échec scolaire est devenu un vecteur majeur d’exclusion sociale ; on les appelle les décrocheurs. On estime que cela concerne environ 140 000 élèves chaque année. Le décrochage scolaire est le fait de sortir de la scolarité secondaire sans diplôme ; environ 12% d’une génération. Pour eux l’intégration sociale va être difficile. De fait on constate une plus grande exclusion sociale de ceux qui ont été en échec scolaire et dans toutes les dimensions ; moins de réseaux amicaux/sentimentaux/familiaux, meurent plus vite, précaire, chômage. Il n’y a pas de lien mécanique mais le décrochage scolaire est quand même un facteur d’entrée dans l’exclusion. (Les mesures prises pour lutter contre ce décrochage scolaire).
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