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Une histoire de la raison, François Châtelet

Fiche de lecture : Une histoire de la raison, François Châtelet. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  19 Novembre 2017  •  Fiche de lecture  •  1 873 Mots (8 Pages)  •  1 792 Vues

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Jullian Loïc                                                                                   ECS1

Fiche de Lecture n°1: Une Histoire de la raison – François Châtelet

Qui est François Châtelet ?

        François Châtelet, né le 27 avril 1925, fut un philosophe qui eut pour particularité de s'intéresser à l'histoire de la philosophie. Il était d'ailleurs autrement qualifié d'historien de la philosophie. Professeur et penseur engagé, il aimait s'attaquer à la vulgarisation de la philosophie. Il a par ailleurs été cofondateur du Collège international de philosophie. Il était de même un homme engagé dans les combats de son siècle, en se mettant au service du parti communiste français en 1955 et il lutta irrémédiablement contre le courant de pensée existentialiste (selon lequel l'homme est maître unique de ses actes), qui apparaît dès la fin du XIXème siècle. A l'inverse, il était partisan de la pensée socratique, qui s'inspire du célèbre Socrate, philosophe du Vème siècle avant J.-C.

        Parmi ses nombreuses œuvres, se situent Périclès et son siècle (1960) ou encore dans Platon (1965), permettant de nous témoigner de sa remarquable pédagogie. Une Histoire de la raison sera seulement publié en 1992, bien après son décès, le 26 décembre 1985.

Quelle est l'origine, le but que recherche cette œuvre ?

        Une Histoire de la raison regroupe les propos de François Châtelet face à son interlocuteur, un certain Emile Noël, lors d'un émission radio. Lors de leur dialogue, F.Châtelet cherche à retracer la naissance et l'évolution de la philosophie et de la raison, au fil des siècles qui l'on précédé. C'est ainsi à travers les différents esprits de Platon, Galilée, Hegel, Kant, et bien d'autres encore, qu'il analyse les différentes étapes de la formation d'une corrélation entre les notions de liberté et de raison. Il montre de même le rôle fondamental qu'eut la philosophie via l'élaboration d'une rationalité occidentale moderne, telle que nous la connaissons. Car en effet, aussi surprenant que cela pourrait paraître, la raison n'a pas toujours existé, malgré son imprégnation dans nos modes de pensée actuels. Cela explique donc pourquoi F.Châtelet a décidé de relever le pari de conter sa réflexion philosophique sur la raison.

        

Analyse de l’œuvre :

1) L'invention de la raison

 • La raison ne résulte pas naturellement de  la pensée, il y a donc eut une émergence artificielle de la «pensée rationnelle». C'est ainsi grâce à cette nouvelle pensée qu'est née la philosophie, durant la Grèce Antique.

 • Lors de cette même période on note notamment l'apparition de la démocratie (à Athènes), qui établit que les Hommes sont tous égaux. De ce fait, elle implique un changement culturel, qui est la prise de pouvoir de la parole au sein de la société grecque. Sa maîtrise garantit même une certaine emprise via la capacité de convaincre. C'est ainsi que naissent les «sophistes» doté d'une technique singulière nommée la «rhétorique».

 • C'est alors que se dessine le personnage de Socrate, fondateur de la maïeutique, à travers laquelle il remet en doute les paroles de ses interlocuteurs (notamment celles les sophistes). Cependant, c'est sous les paroles de Platon que nous connaissons le mieux la philosophie socratique. Élève de Socrate, Platon en fut également influencé et diffusa à son tour ses réflexions philosophiques. Il voulait que le discours de chacun puisse passer sous l'épreuve de la recevabilité et de universalité, avec l'idée du «logos». Débute alors une quête de la vérité.

2) La raison et la réalité

 • Naissance de l'hypothèse des Idées car Platon veut que les hommes soient heureux, et c'est d'après lui possible si l'Homme trouve l'essence même de l'être. Ainsi, il invente le discours universel , qui aurait pour objectif de répondre à toutes les questions. Cependant, il émet une condition: il faut que son interlocuteur voit la parole comme un moyen de régler la conduite et non un simple outil de discussion.

 • Les Hommes doivent passer un cursus studiorum afin d'atteindre une connaissance de l'être, ainsi tous les Hommes seraient capables de contempler le monde des Idées (theôria).

 • Aristote créé le Lycée et y enseigne la philosophie de manière à ce qu'elle s'adapte aux exigences de  ce monde (plus praticable), contrairement à ce qu'il pense de l'enseignement de Platon. De plus, il pose les bases de la logique ( via le syllogisme), toujours en rapport avec la pensée rationnelle et laisse une place à l’expérience (=empirisme aristotélicien). Il ajoute également un critère supplémentaire au discours philosophique, celui de la vérification.

3) La science de la nature

 • Second commencement de la philosophie avec la révolution physicienne dans les environs du XVIème siècle grâce à de grandes découvertes. On s'interroge sur le monde sensible, la nature, l'univers (avec par exemple Copernic et Galilée).

 • Copernic reprend l'idée précédemment émise que c'est le Soleil et non la Terre qui est au centre de l'Univers. Appuyée par Kepler, cette hypothèse se concrétise, attisant de nombreuses interrogations, mais aussi des grosses réticences lorsque Galilée reprend cette idée (allant même encore plus loin), s'attirant les foudres de l’Église en proposant le modèle classique que nous avons de l'Univers.

 • Descartes change cette science descriptive en une science démonstrative/explicative et sera notamment connu pour sa fameuse réflexion «cogito ergo sum».

 • La raison n'a pas changé depuis l'époque des Grecs, seulement, il ne s'agit plus d'utiliser le langage quotidien pour l'élaborer. Descartes ou bien même Galilée pose une physique qui s'oppose au théologisme.

4) La politique

 • Des mutations spirituelles et politiques ont imposé une réorganisation de la société. Ce sont deux penseurs, Jean Bodin et Machiavel qui vont faire en sorte que la philosophie réponde à la nouvelle vision du monde et de rendre intelligibles les transformations de l'univers social. Selon Machiavel, une unité politique est nécessaire au maintien d'une société. Jean Bodin appuie cette idée en expliquant qu'une société doit reposer sur un dirigeant. Cependant va apparaître la question de légitimité du pouvoir.

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