Une histoire de la raison, François Châtelet - Entretien avec Emile Noël
Fiche de lecture : Une histoire de la raison, François Châtelet - Entretien avec Emile Noël. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Marthou1 • 21 Septembre 2017 • Fiche de lecture • 2 068 Mots (9 Pages) • 3 283 Vues
Fiche de Lecture n°1
Une histoire de la Raison, François Châtelet – Entretien avec Émile Noël
- François Châtelet : présentation de l’auteur
Historien de la philosophie, penseur de l’Histoire, et philosophe politique français en 1925 et mort en 1985 à Paris.
Diplômé de la Sorbonne, il est cofondateur du département de la philosophie de l’université de Vincennes et du collège international de philosophie.
A partir de 1945, il prend part dans les débats révolutionnaires et idéologiques radicaux du XXe s. (ex : premier engagement politique dans un groupe trotskiste : l’Etincelle)
Il était fortement opposé à l’existentialisme, qui était « le » courant de pensée contemporain au XXe s.
Ses principales œuvres :
Une histoire de la raison - Entretiens avec Emile Noël 1992
La Naissance de l’Histoire : la formation de la pensée historienne en Grèce – 1961
- Une histoire de la raison : présentation de l’œuvre
Projet de l’œuvre : présenter les grandes étapes de l’histoire générale de la rationalité, les origines, la genèse de notre façon de penser dans notre civilisation dite « occidentale », et l’évolution de la pensée philosophique.
L’œuvre est sous forme d’entretiens avec Emile Noël, homme de radio, qui a animé de nombreux entretiens avec des scientifiques et des philosophes sur France Culture.
- Analyse de l’œuvre
- Chapitre 1 : L’invention de la raison
→ Explication de l’invention de la raison avec des références à la Grèce Antique au Vème siècle av JC, période de la création de la démocratie : « où des hommes vont inventer ce qu’on appellera la démocratie » « tous les citoyens, quels qu’ils soient, quelles que soient leur fortune, leur origine, l’ancienneté de leur famille, tous sont égaux devant la loi. Ils ont le même droit à intervenir devant les tribunaux et à prendre la parole dans les assemblées où l’on délibère du destin collectif. » p19
→Développement de la rhétorique (=utiliser la parole, le discours rationnel, organisé et argumenté pour convaincre et persuader).
Les maîtres de la parole, les sophistes ou « instituteurs de la démocratie », sont chargés d’apprendre aux autres à faire bon usage du langage : leur apprendre à bien parler.
Socrate est un sophiste mais lui ne se proclame pas « instituteur », il prétend parler au nom de son daimôn (= génie personnel) : via un dialogue simple, le Lachès, il éduque ses concitoyens afin qu’ils ne dérivent pas vers l’immoralité, et esquisse en cela le principe de concept.
→lutter contre la parole mensongère: construction par Platon d’un discours, d’un art du dialogue : la dialectique : qui serait juge de toute parole d’après la démarche socratique: partir de questions simples, pour former une argumentation et ainsi aboutir à une réponse. «Le dialogue est la forme normale de la philosophie naissante » p29
→Concept de vérité : le philosophe affirme que le discours correspond au réel, adéquation entre un discours et la réalité
ex : Platon crée son ontologie, une doctrine de l’être, une hypothèse : la théorie des Idées
→« La philosophie c’est la science de l’être en tant qu’être », le philosophe c’est celui qui utilise la parole
- Chapitre 2 : La raison et la réalité
→Théorie des Idées : doctrine crée par Platon selon laquelle les notions et concepts existent réellement mais dans un univers différent du nôtre, sous forme immuable et universelle, et représentent les archétypes des choses.
Il y a une confusion entre le réel, ce que nous voyons réellement, « l’être » qui n’est qu’une illusion et « l’Idée », l’essence des choses : problème métaphysique : Qu’est-ce qui existe réellement, et qu’est-ce qui relève de « l’Idée » ?
= confusion entre l’intelligible et le réel : « C’est du réel intelligible. » p65
→L’Homme peut saisir ces Idées, l’essence des choses, grâce à l’âme (= psukhê) et à l’esprit (=noûs). Ainsi il peut participer au cursus studiorum, c’est-à-dire à l’apprentissage du savoir.
→Aristote (disciple de Platon), juge la philosophie platonicienne inaccessible et crée alors sa propre école appelée: le lycée. Il simplifie la philosophie, pour qu’elle soit comprise, entendue et accessible à tous les citoyens. L’individu peut accéder au savoir, à la connaissance du réel, de l’essence et donc avoir plus de liberté.
- Chapitre 3 : La science de la nature
→Pour comprendre le développement de la rationalité, il faut revenir au contexte dans lequel elle a évolué, autour de quelles idées principales elle s’est constituée :
« La philosophie n’est jamais indépendante du contexte à l’intérieur duquel elle apparaît et se développe. » p73
→ XVIIe s : siècle des grandes découvertes comme l’Amérique et l’imprimerie ; la philosophie ne se nourrit plus de la réalité politique mais des transformations du concept de la nature
ex : Descartes s’interroge sur signification de la science, d’autres sur celle de la société etc.
→ Evolution de la conception du monde :
- D’abord vision du monde définie par la conception aristotélicienne sous l’égide de Ptolémée (= monde hiérarchisé : en haut la forme pure, en bas la matière première, au-dessus la réalité supra-lunaire en dessus la sublunaire)
-Puis révolution copernicienne : Copernic travaille par hypothèse : le Soleil est défini comme centre de l’Univers, la Terre est une des planètes qui gravitent autour
-Galilée : propose une véritable révolution intellectuelle et cosmologique selon le principe fondamental que « le monde est un. » p82
-Descartes : il est « l’administrateur de la révolution copernico-galiléenne, de la nouvelle physique » : a popularisé la nouvelle physique.
Publie en 1637 le Discours de la méthode, s’adresse aux intellectuels de l’époque pour réaliser son projet qui est de « Rendre l’homme maître et possesseur de la nature. » p87
→ Passage d’une science descriptive (basée sur les observations avec Ptolémée) à une science explicative (la nouvelle physique, basée sur des hypothèses puis des vérités), capable de se développer via les mathématiques, qui traduit la Nature et ainsi permet sa connaissance.
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