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Traiter de l’absurde est difficile dans un roman.

Fiche de lecture : Traiter de l’absurde est difficile dans un roman.. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  13 Avril 2014  •  Fiche de lecture  •  813 Mots (4 Pages)  •  565 Vues

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Traiter de l’absurde est difficile dans un roman. La notion désigne l’absence de sens et un roman sur l’absurde est un roman traitant de cette absence. L’étranger présente Meursault, un personnage qui éprouve le sentiment de l’absurde au quotidien, sans jamais le reconnaître comme tel, mais qui, guidé par la logique de ce sentiment (ou plutôt l’absence de logique, devrait-on dire) sera contraint de le comprendre, de le faire sien au point de pouvoir enfin vivre le quotidien sans aucune fausse espérance ou valeur illusoire. L’étranger est un roman sur l’absurde, sur la possibilité de vivre de façon plus authentique en se rendant compte de la facticité du monde sociétaire environnant. Pour cela, Camus a choisi de présenter un personnage qui incarne cette possibilité dans son rapport à la quotidienneté. Meursault est un homme qui vit au présent, dans l’immédiateté, ne s’angoissant jamais sur l’avenir et ne connaissant ni remords ni regrets. Eprouver le sentiment de l’absurde, c’est ainsi avoir un certain rapport au temps et, pour exprimer ce rapport dans son roman, Camus a choisi une forme d’écriture particulière, une narration simple, dépourvue de fioritures, qui décrit froidement les actes immédiats du personnage et rend compte de ses émotions présentes sans revenir sur son passé ou envisager des éventualités.

L’histoire décrit la vie de Meursault depuis le jour où il apprend la mort de sa mère. Le livre raconte les obsèques, le retour à la vie de tous les jours et la construction de deux relations : avec une femme (Marie), et un voisin de palier aux activités troubles (Raymond). La deuxième relation l’amènera à commettre un crime sans préméditation et à passer en jugement. Son séjour en prison, l’absurde du procès et sa condamnation à mort, l’amèneront à changer, non pas dans sa façon de vivre mais dans ses actes de pensée, au point de connaître l’aube d’une existence nouvelle lors d’une ultime altercation avec un aumônier, une existence dans laquelle son esprit connaîtra liberté et sérénité, lui permettant de réaliser qu’il a été (et reste) heureux.

Ainsi que Camus en parle dans Le mythe de Sisyphe, L’étranger traite du sentiment d’absurde qu’éprouve Meursault et que le lecteur est à son tour conduit à ressentir. Ainsi, à travers ce sentiment, la notion d’absurde est dégagée. L’absurde n’est pas le résultat d’une réflexion, c’est un mode de vie qui conduit justement à réaliser le mensonge des valeurs instituées et à comprendre que devant l’absence de sens du monde commun, il ne reste plus qu’à vivre le présent, sans l’angoisse du futur ou le regret du passé. L’étranger, de ce point de vue, est la présentation d’une éthique qui diffère de l’existentialisme sartrien. Ce n’est pas un athéisme visant à construire une éthique qui consisterait à poser des valeurs historiques, à dire que l’homme est ce qu’il se fait, qu’il est une histoire qui se constitue en continu et que l’important réside dans ce que l’homme est au moment où il agit. Il s’agit plutôt d’une théorie du non-sens qui « naît de la confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde » et qui « me rend et exalte au contraire ma liberté d’action », sachant que « cette privation d’espoir et d’avenir signifie un accroissement dans la disponibilité de l’homme

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