Est-il plus efficace de traiter des sujets graves sur un ton léger et humoristique ou sur un ton sérieux ?

Dissertation : est-il plus efficace de traiter des sujets graves sur un ton léger et humoristique ou sur un ton sérieux ? 

Dans les romans, les films ou encore les pièces de théâtre l’auteur doit choisir non seulement la nature du sujet qu’il souhaite aborder, mais aussi le style qu’il va utiliser. Ainsi la question qui se pose est la suivante : « est-il plus efficace de traiter des sujets graves sur un ton léger et humoristique ou sur un ton sérieux ? ». Nous verrons dans une première partie comment l’humour permet de traiter des sujets graves. Puis, nous démontrerons dans un deuxième temps qu’il est parfois incontournable de les traiter d’une manière sérieuse. Finalement, nous montrerons que l’humour à ses limites.

En général les jeunes générations passent la plus claire partie de leur temps à se divertir, s’amuser et s’évader grâce aux appareils numériques :  les smartphones, les tablettes, les ordinateurs… qui sont très accessibles de nos jours. Ainsi, s’ils font le choix de lire, ils vont plutôt se tourner vers des romans, des mangas ou encore des bandes dessinées humoristiques. C’est pourquoi, ils ont beaucoup moins tendance à s’orienter vers des supports plus formels tel que les documentaires, les articles de presse ou bien encore les autobiographies.

Si nous prenons l’exemple de « l'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea » de Romain Puértolas, c’est un roman divertissant, facile à lire, qui dénonce en fait une terrible réalité : le combat que mènent chaque jour les clandestins.

Beaucoup d’auteurs, conscients de cette réalité, ont fait le choix d’aborder des sujets graves au travers de péripéties toutes plus rocambolesques les unes que les autres pour séduire un plus large public.

Par ailleurs, lorsqu’un auteur cherche à faire réfléchir l’homme sur son comportement dans la société ou il évolue ; le lecteur acceptera d’autant mieux un tel sujet si dans un premier temps le thème est proposé au second degré sans quoi il pourrait se sentir agressé et il abandonnerait peut-être la lecture de l’œuvre très rapidement.

Par exemple, le film « Campeones » de Javier Fesser traite du courage et de la force de caractère des handicapés dans le monde du sport. Le réalisateur a volontairement traité ce sujet sensible sous forme humoristique afin de séduire le spectateur. Il a dans un premier temps démarré son film en se basant sur les préjugés d’un grand nombre de personnes : les handicapés sont ceux qui sont capables de rien. Ensuite, au fur et à mesure de l’avancement du film, il a détourné le spectateur de cette idée préconçue, sans le brusquer, en mettant en avant toutes leurs capacités. L’auteur finalement réussit à susciter le respect des handicapés. Ainsi en proposant ce film sur un ton beaucoup plus humoristique et léger le réalisateur traite d’un sujet grave sur le respect de la personne. Il fait passer son message tout en nous divertissant.

De même pour « le mariage de Figaro » de Beaumarchais, il critique la société aristocratique et les coutumes bourgeoises grâce à l’humour et à de nombreux quiproquos qui plaisent beaucoup à l’auditoire alors qu’ils devraient se sentir directement concernés. Cela les conduit à réfléchir à leur comportement et à leurs idéaux.

Ou encore le film « la vie est belle » de Roberto Benigni dans lequel un père juif est déporté dans un camps avec son fils à qui il va faire croire que tout ce qu'il voit n'est qu'un jeu dans lequel il faut accumuler des points pour gagner le premier prix. Finalement le réalisateur utilise le même procédé : il aborde l’holocauste sur un ton très humoristique mais avec une fin extrêmement dramatique.

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