Redaction Candide cas

Mon très cher Pangloss,

Je vous écris dans le but de vous faire part de mes funestes pensées. L'Homme, espèce née de l'esprit de Dieu, est entièrement responsable de ce désastre universel. La Terre se définissant principalement par la violence, la désolation et l'absence quasi-totale de culture, n'est que le fruit des âmes perverses de ses occupants. Je me devais de me confier à vous , afin de vous conter mes péripéties, très complexes en elles-mêmes, et mes doutes subsistants dans ma pauvre cervelle. Mon maître, vous seul pouvez comprendre et ressentir toute l'indignation et l'incompréhension qui me caractérisent en cette triste époque.

En effet, celui ci n'est fait que de vues ignobles, de souvenirs effrayants, et d'échos bouleversants. Le château de Thunder ter tronck duquel je fus chassé me semble bien loin maintenant. Sa beauté et sa tranquillité ne sont que de vastes souvenirs enfouis au fond de mon âme. Le paradis terrestre n'est plus.

Je fus ensuite enrôlé dans l'armée bulgare, mais rapidement une punition me fut imposée du fait de mes incapacités à survivre convenablement. Quatre mille coups de baguette se sont déversés sur différentes parties de mon corps, enfin, sur ce qu'il en restait. N'en pouvant plus, j'ai obtenu une faveur : celle que l'on me brise la tête immédiatement afin que je quitte ce monde sans souffrir davantage. Le roi des Bulgares , apercevant le déroulement de mon châtiment, intervint. Il eut pitié de mon être , qu'il qualifiait de ''fort ignorant des choses de ce monde '' et m'a ainsi gracié. Ma tête peut lui en être reconnaissant, car sans lui, elle serai bien loin de sa place initiale. Un chirurgien brillant ayant exercé tous ces talents, est parvenu à me remettre en état ! Du moins, je réussissais à faire quelques pas, sans hurler à la mort.

Un orchestre s'était invité lors de la guerre opposant les Bulgares et les Abares. Les instruments, s'exerçant de leurs musiques, interprétaient une parfaite mélodie, en toute harmonie , telle que Satan lui même n'aurait su la critiquer ! Mes yeux se sont posés sur une abomination dont j'ai encore bien du mal à m'en remettre. Des corps entassés, souillés, démembrés, que la vie n'avait toujours pas quitté, produisaient des râles de douleur,de souffrance et de désespoir. Je marchais parmi ces dépouilles. Des enfants hurlaient, en recherche de leurs mères disparues. D'innombrables morceaux de chairs humaines habillaient cruellement le sol. Voilà tout le spectacle qui m'avait été offert en ce lieu. Mon corps n'avait cessé de trembler en ces tragiques instants. Comment avais-je pu supporter de me promener parmi ces cadavres, ces immondices ? Je vous l'avoue , une seule envie s'était logée dans ma tête pygmée : celle de m'enfuir au plus vite.

Votre enseignement étant gravé dans ma mémoire, je suis parfaitement conscient qu'il n'y a point d'effet sans cause. Je n'arrive pas à saisir , malgré une extrême réflexion , la cause d'un tel massacre. Jamais mon esprit n'eût un jour oser songer à de telles barbaries. Ô mon cher Pangloss, je vous

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