Mai - Apollinaire
Compte Rendu : Mai - Apollinaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Sindralla • 5 Mai 2014 • 1 408 Mots (6 Pages) • 2 730 Vues
Situer le poème :
Le poème Mai se trouve dans la section des poèmes des rhénanes du recueil Alcools d’Apollinaire.
Versification :
Mai se présente sous la forme de 4 strophes d’alexandrins. Les rimes sont embrassées, riches (rosiers/osier) et suffisantes (montagne/s’éloigne).
Explication du titre :
Le titre place le poème dans le temps. L’indication Mai 1902 à la publication de ce poème montre le caractère personnel que l’auteur a voulu faire ressortir en relatant sa passion non partagée pour Annie Playden.
Thèmes :
- Un amour impossible,
- passage du temps et des sentiments opposé à une idée de permanence.
Lecture
Mai
Le mai le joli mai en barque sur le Rhin
Des dames regardaient du haut de la montagne
Vous êtes si jolies mais la barque s'éloigne
Qui donc a fait pleurer les saules riverains
Or des vergers fleuris se figeaient en arrière
Les pétales tombés des cerisiers de mai
Sont les ongles de celle que j'ai tant aimée
Les pétales flétris sont comme ses paupières
Sur le chemin du bord du fleuve lentement
Un ours un singe un chien menés par des tziganes
Suivaient une roulotte traînée par un âne
Tandis que s'éloignait dans les vignes rhénanes
Sur un fifre lointain un air de régiment
Le mai le joli mai a paré les ruines
De lierre de vigne vierge et de rosiers
Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers
Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes
Apollinaire, Alcools
Deux études vous sont présentées pour ce poème : une analyse méthodique et une étude linéaire.
Analyse méthodique
I. L’ambiguïté du titre
A. Le temps qui passe
Image centrale : le fleuve, le courant de l’eau entraîne la barque = le courant de la vie + champs lexicaux de la vue et de l’eau par un défilé d’images = déroulement de la ballade, de la vie.
La variété des paysages = cycle des saisons qui montre le temps qui passe + « pétales tombés des cerisiers de mai » et « flétris » => idée de dégradation de la beauté et de la jeunesse jusqu’à la mort.
La 3ème strophe : lente = un quintil et une coupe différente des alexandrins : 4-5-3 ou 2-2-2-6 => impression de lenteur.
Evocation du vent et de l’eau qui entraînent tout, montrant le cours de la vie
=> Fuite du temps.
B. Idée de permanence
Place du souvenir : « Figé en arrière » => il y a des traces malgré l’éloignement
Ambiguïté avec « ruines » (tout est détruit, a disparu) cachées, parées par le « mai » mais les souvenirs sont toujours là.
Résistance des osiers : « secoue sur le bord les osiers » => les plantes plient mais ne cassent pas, comme le souvenir qui reste éternel.
Impuissance de la parole, quoi qu’on dise il se souviendra : « roseaux jaseurs ».
Musicalité de la dernière strophe avec la reprise comme un vieux refrain : « le mai le joli mai » => idée que tout revient.
=> Mai revient tous les ans + rimes embrassées qui amène une répétition.
II. La mélancolie amoureuse du poète
A. Un amour impossible
Au début : image d’un amour printanier = « Le mai le joli mai » + champ lexical des fleurs, les personnages d’une romance = « Des dames » + « je » un jeune homme, sentiment d’admiration avec amplification (hyperbole) = « Vous êtes si jolies ».
Mais les dames sont inaccessibles étant en en « haut de la montagne » et le jeune homme en barque sur le Rhin => rencontre impossible, idée d’obstacle avec « vous êtes si jolies mais » avec un jeu de mots : « le mai le joli mai » sur les sonorités.
Le protagoniste se résigne : personnification de sa mélancolie avec « pleurer les saules » = les saules déplorent l’amour impossible.
B. Un amour qui n’est plus que souvenir
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