Apollinaire, En quoi la lettre participe t’elle au jeu théâtral, comme accessoire mais également comme élément décisif pour l’intrigue de la pièce ?
Commentaire d'oeuvre : Apollinaire, En quoi la lettre participe t’elle au jeu théâtral, comme accessoire mais également comme élément décisif pour l’intrigue de la pièce ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar clemencedecv • 7 Mai 2018 • Commentaire d'oeuvre • 588 Mots (3 Pages) • 873 Vues
Le théâtre est depuis l’Antiquité, un genre littéraire très apprécié. C’est un art de la représentation qui sert à mettre en évidence les passions des personnages tout en provoquant de la pitié, de la terreur ou de la gaieté aux spectateurs. Le théâtre est un art à double énonciation, il peut se lire et également être représenté sur scène.
De nombreux auteurs comme Marivaux, Beaumarchais, Victor Hugo nous ont divertis et instruits avec leurs pièces de théâtre les plus célèbres. Les fausses Confidences publié en 1737 par Marivaux, Le Barbier de Séville de Beaumarchais et Ruy Blas de Victor Hugo sont trois grandes œuvres qui mettent en jeu, la lettre comme accessoire. En 2010, Les fausses confidences sont mises en scène par Didier Bezace.
En quoi la lettre participe t’elle au jeu théâtral, comme accessoire mais également comme élément décisif pour l’intrigue de la pièce ?
Tout d’abord, nous allons déterminer quelle fonction dramatique et scénique la lettre joue-t-elle dans ces extraits puis comment le jeu avec la lettre souligne-t-il le registre de chaque scène. Enfin nous allons mettre en évidence comment la lettre participe-t-elle au jeu de la double énonciation dans certains extraits proposés.
Tout d’abord, chacun de ces auteurs utilisent la lettre comme accessoire de jeu de différente façon. Le choix de l’auteur de l’introduire dans une scène n’est pas sans but. D’un point de vue dramatique et scénique, dans les fausses confidences de Marivaux, Araminte utilise la lettre comme subterfuge, pour faire avouer à Dorante son amour pour elle. Pour cela, Marivaux met en avant de nombreux apartés : « il ne sait pas ce qu’il fait ; voyons si cela continuera » ; « il souffre, mais il ne dit mot. »Exprimé par la ponctuation expressive, on devine le malaise et la perte de sang froid de Dorante : « Ciel ! ». De plus, lorsqu’on regarde la mise en scène réalisé par Didier Bezace, on remarque qu’Araminte a l’air plus concentrée sur Dorante que sur ce qu’il écrit.
Beaumarchais, quant à lui se sert de la lettre, comme élément servant à montrer les craintes de Bartholo qui est persuadé que Rosine est éprise du Comte Amaviva : « lisons-la sans qu’elle en soit instruite. » D’autre part, la fonction scénique de la lettre est très utilisée lorsque Rosine feint de se sentir mal pour permettre à Bartholo de lire la lettre sans qu’elle ne se doute de rien. Ainsi, Bartholo lit la lettre en faisant semblant de s’occuper de Rosine : « il lui tâte le pouls et prend la lettre qu’il tâche de lire en se tournant un peu. »
Dans Ruy Blas de Victor Hugo, la lettre est mise à profit pour annoncer l’amour de la reine envers Ruy Blas. Victor Hugo met en évidence l’agitation de la Reine, que créé la lettre, à travers les ponctuations excessives : « Aidez-moi ! » La lettre est ici, un symbole qui donne lieu à des jeux scénique très importants. La lettre « brûle » la reine et la perturbe beaucoup « Elle s’agenouille devant la madone » ; « Elle se lève, fait quelques pas vers la table, puis s’arrête, puis se précipite sur la lettre ». Elle est tellement chamboulée qu’elle prie la vierge « secourez-moi Madame »
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